Une Course Dangereuse [Terminé]

Eldar et Therion avaient fait le chemin, depuis le quartier des commerces jusqu'ici, sans aucune encombre. Pas d'attaque, de piège ou autre traquenard. Le paquet avait alterné entre les bras des deux protagonistes, et c'était au tour de l'elfe de le porter.

*Tout s'est bien passé jusqu'ici et nous sommes presque arrivés. A nous les 80 noblons !*

Il regardait fréquemment autour de lui, sa main libre posée sur l'extrémité du manche de son fauchon. Il surveillait les toits, les rues devant lesquelles ils passaient ainsi que les badauds qu'ils croisaient. Il était certain que son compagnon faisait de même.

"Tu as vu quelque chose de suspect ? Pour ma part, rien à signaler."

L'almaâri se retourna vers Therion et lui lança un clin d'œil amical.

"Sait-on jamais, ouvrons l'œil."

La remarque de Therion et son rire un brin rauque firent rire à son tour Eldar. Le guerrier était un phénomène dans son genre, et un compagnon bien agréable : il n'était pas envahissant, pas pipelette pour un sou, attentif... Et en plus de toutes ces qualités, il avait l'air costaud. L'almaâri se félicitait de lui avoir adressé la parole à l'auberge. Dans le cas contraire, peut être n'aurait-il pas déniché ce contrat et serait passé à côté d'un peu d'action de distraitement.

*Il est étrange que tout se soit si bien passé... Certes, le marchand s'est voulu rassurant, mais cela m'étonne tout de même !*

L'elfe du crépuscule en était presque déçu. Un peu d'action ne lui aurait pas fait de mal.

Ils passaient désormais dans une rue peu peuplée, assez large mais sans aucune habitation ni magasin. L'allée était parallèle au quai du port, et les hangars et entrepôts défilaient sur leur droite. Peut être étais-ce près d'ici qu'aurait lieu le rendez-vous du soir avec Asoeil.

Ils continuèrent sur quelques mètres.

"Sais-tu où se trouve l'apothicaire de ce quartier ? Sinon, il serait judicieux de demander notre chemin."

Eldar se retourna et fixa son ami.

[C'est moi qui ai le paquet (cf le 1er RP du topic). J'avais fait ça pour que tu puisse dégainer Nibel tranquillement Si tu préfère le porter pour essayer le maniement à une main de ta claymore, ya pas de souci, dis le moi et j'édite mes posts.]

Therion avait aperçu les hommes armés avant Eldar, ce dernier étant retourné vers le guerrier. Les quatre brigands étaient de carrure moyenne : ni particulièrement costaud (moins que son compagnon en tout cas), ni chétif. Ils étaient en tout cas un brin plus grand que l'almaâri, soit aux alentours d'un mètre quatre vingt, et musclés. Ils tenaient fermement leurs épées et se tenaient près à en découdre.

"Hum... Alchimiste ou apothicaire : ce sont des synonymes après tout. L'apothicaire prépare des potions de soin et vend des plantes, médicinales ou non. L'alchimiste possède un rôle un peu plus général dans la manipulation des produits, je te l'accorde."

Le total dédain de l'elfe du crépuscule envers le groupe en face de lui énerva son leader au plus haut point.

"Hey ! Je viens de vous dire de déguerpir et de nous donner ce paquet. Obtempérez ou mourez !"

L'homme leva son épée et se mit en garde.

Eldar observa Therion d'un petit regard en coin et vit qu'il avait déjà dégainer son arme. Une claymore. Cela lui arracha un sourire.

*Nous allons nous amuser un peu avant de rencontrer Asoeil...*

L'almaâri reporta son attention sur les mercenaires et dégaina son fauchon, de la main droite. Le paquet était sagement calé sous son bras gauche.

"Si vous voulez ça, venez le chercher."

[En effet, j'ai pensé que par conséquent c'était à mon tour de porter le paquet. C'est pas grave, j'ai édité mon message en conséquence, donc ne t'embête pas à éditer le tien ]

Une voix s'était élevée du néant, et cela avait stoppé net la charge des quatres hommes. Cela valait finalement mieux pour leur survie, Eldar et Therion n'en auraient probablement fait qu'une bouchée.

« Excusez mes hommes, ils ont des attitudes un peu rustres parfois. »

Therion et Eldar regardèrent attentivement les environs mais ne parvinrent pas à déterminer d'où provenait la voix.

L'intervention de l'inconnu avait mis les nerfs de Therion à rude épreuve : il avait vraiment envie d'en découdre et rageait intérieurement que le combat était déjà terminé sans avoir même commencé.

D'une voix brusque, il tâcha de s'exprimer assez fort pour être certain que l'homme l'entendrait :

"On n'excusera rien du tout. Qui êtes-vous ? Et que nous voulez-vous ? Montrez-vous donc d'ailleurs, êtes-vous aussi lâche pour vous cacher dans la pénombre ?! Ce qui est certain, c'est que j'aime connaître le visage de la personne à qui je m'adresse."

Therion observa Eldar. Il cherchait toujours d'où pouvait provenir la voix, sans succès.

*J'aurais enfin pu te voir à l'oeuvre, quel dommage ! Nous aurions fait un bon duo on dirait !*

En écho aux paroles de Therion, du mouvement se fit entendre vers l'un des entrepôts...

L'apparition de la jeune almaâri laissa Eldar pantois. La voix caverneuse qu'il avait entendu précédemment n'avait rien à voir avec la douce mélopée s'échappant des lèvres de cette femme. Il fut donc déstabilisé quelques instants. Après avoir repris ses esprits, il se mit à rire.

Se tournant vers Therion, il lança :

"Tu entend ça ? Je crois que c'était une menace."

L'elfe du crépuscule n'avait pas bougé et avait conservé sa position de combat. S'adressant cette fois-ci à ses agresseurs, regardant la chef des mercenaires dans les yeux, il fit une petite pique à leurs nerfs.

"J'aimerais bien voir ça, tout de même..."

Esquissant un sourire, il ajouta à l'attention de son ami guerrier :

"Si la demoiselle attaque, puisse-tu me la laisser ? Tu pourra te débrouiller contre les quatre manchots du fond ?"

*Si jamais on en arrive à se battre, je vais pouvoir tester à la fois mes compétences et celles de Therion. Ce serait parfait !*

La jeune femme n'avait pas l'air décidée à en découdre dans l'immédiat. Leurs ennemis étaient en surnombre par rapport à eux et Eldar ne doutait pas que leur cheftaine se débrouillait en combat singulier.

Soit il s'agissait d'une feinte et une attaque allait donc bientôt survenir d'un quelconque endroit, il fallait donc se méfier. Soit l'almaâri ennemie tenait en estime les deux guerriers en face d'elle, et n'était elle-même pas certaine du résultat de la bataille. Soit elle n'avait tout simplement pas envie de se battre en cette soirée.

Dans tous les cas, nos deux compères devraient se méfier au plus haut point. L'elfe se désengagea de sa posture de combat, mais garda son fauchon en main et resta alerte, près à esquiver une attaque venant d'un toit voisin.

"Je me nomme Eldar et voici mon ami Therion. Nous sommes chargés de livrer ce paquet à bon port, et j'ai pour ma part l'habitude de terminer ce que je commence. Et vous ? Qui êtes vous donc, et pourquoi désirez vous si ardemment ce colis ?"

L'elfe tourna la tête en direction de son compagnon, cherchant du regard un signe approbateur. Fallait-il prendre l'initiative de l'attaque, ou voir comment se déroulait les choses ? Eldar préférait plutôt attendre et voir ce qui allait se dire.

*Alors Therion, que préfère-tu ?*

La jeune-femme s'apprêtait à répondre à Eldar, lorsque Therion prit la parole.

"J'ajouterais d'ailleurs, qu'à votre place, je ne me risquerais pas à nous attaquer."

Cette menace l'amusa. La raison empêchait les deux aventuriers de passer à l'attaque, mais ils n'attendaient qu'une chose : qu'elle et ses hommes le fasse ! Ils étaient sûrs d'eux... Et cela la faisait rire.

« Moi ? Peu importe mon identité. Et pour ce colis, disons qu'il contient des choses qui pourraient grandement servir mes intérêts. »

Elle se retourna vers Karl.

« Vois-tu à quel point ils ont envie d'en découdre Karl ? Ils brûlent d'envie de se battre... »

S'adressant de nouveau à Eldar et Therion, elle reprit :

« Vous savez, au delà du métier peu morale que j'exerce, j'ai toujours dit qu'il fallait tout faire pour faire plaisir aux gens... Je suis d'un naturel généreux, alors je vais vous exaucer. Allons-y ! »

Elle empoigna alors ses deux dagues, et marcha calmement en direction d'Eldar, tandis que les quatre hommes s'avançaient vers Therion, brandissant des rapières et des épées courtes. Une fois parvenu juste devant l'assassin, la jeune-femme le provoqua :

« Ma générosité me pousse même à te laisser porter le premier coup ! Quelle âme charitable je fais aujourd'hui ! »

Pendant ce temps, ses quatre larbins essayaient d'encercler Therion. L'espace n'était pas extrêmement large, mais suffisant, dans la mesure où, rappelons le, nous ne sommes pas dans une rue mais entre deux entrepôts. Seuls quelques tonneaux entravaient le mouvement des bandits.

[Quelques règles pour le combat Vous décrivez vos coups. Vous pouvez décrire l'effet d'attaques qui ne touchent pas, mais lorsque vous porterez une attaque décisive, vous ne décidez pas de son effet. Seul les MJ le peuvent L'ordre d'action sera le suivant : Eldar - Therion - Ennemis. Cet ordre peut être modifié dans des circonstances particulières, mais essayez de le conserver Bonne chance à vous ! ]

Les choses sérieuses arrivaient et la situation se corsait. Les quatre larbins se dirigèrent vers Therion alors que leur chef pris pour cible le combattant de sa race.

L'almaâri avait demandé à Eldar de donner le premier coup.

*Bon. Je m'étais promis de ne pas faire de mal aux femmes... Mais après tout elle n'a rien d'une innocente. Tant pis pour elle.*

"Vos désirs sont des ordres, mademoiselle."

Calant au mieux le petit paquet qu'il transportait sous son bras gauche, l'elfe leva son fauchon devant lui, du bras droit. Une fois en position d'attaque, il entreprit de tourner autour de son adversaire. Lentement. Pour analyser sa manière de bouger. Mais trop de prudence rend léthargique. Il passa donc à l'action.

Vif, il tenta une simple estocade, visant l'avant bras droit de la femme pour lui faire lâcher sa dague.

L'Almaâri était sans doute elle même un peu trop confiante. C'était là son moindre défaut. Toutefois, ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué est une leçon que la vie nous apprend parfois de façon douloureuse...
Le coude d'Eldar percuta de plein fouet la mâchoire de son adversaire. L'uppercut la projeta en arrière, à un ou deux centimètres du sol.

*Toujours aussi insouciante ! Tu aurais mieux fait de te méfier un peu plus !* pensait-elle alors. Cependant, alors que la dernière victime de Therion s'était écrasée sur le sol, la jeune-femme prit appui sur ses mains, et se remit sur pied par un demi-salto arrière. Elle fixa alors Eldar dans les yeux. Son regard était si déconcertant... Jaune topaze... Dans ses iris, Eldar voyait tout à la fois une beauté et une douceur extrême, et le calme sépulcral des assassins... Un mélange d'Asoeil et de Llyk, en vulgarisant quelque peu. Quelques centimètres en dessous de ses pupilles, un mince filet de sang coulait de ses lèvres, qui reprirent bien vite leur sourire provoquant.

Ses dagues étaient toujours dans ses mains. Essuyant d'un revers de manche le sang qui salissait sa mâchoire, elle lança :

« Pas mal, je dois l'avouer ! Si tu permets, à mon tour de te montrer ce que je sais faire ! Évite celle là ! »

Elle s'élança alors vers Eldar, avec une rapidité peu commune. Toutefois, l'assassin était resté sur ses gardes, et, lorsqu'elle fut suffisamment proche, au moment crucial, il frappa, en direction du visage de son adversaire. Il avait gagné !

Lorsque son fauchon atteignit sa cible, celle-ci se changea instantanément en un épais nuage de fumée noire. Au même instant, l'assassin entendit un sifflement : celui de la dague de l'Almaâri, qui filait à toute vitesse vers sa nuque. Il ne savait pas par quel maléfice elle s'était téléportée derrière lui, mais il avait le temps de penser à une seule chose : s'il ne trouvait pas un moyen instantané de se sortir de cette épineuse situation, c'en était fini de lui.


De son côté, Therion faisait toujours face aux sous-fifres. Moins puissants certes, mais plus nombreux. Alors qu'il venait d'en abattre un premier, un autre l'avait prit pour cible ! La réponse du mercenaire ne se fit pas attendre d'ailleurs, et intervint sous la forme d'un coup de claymore en direction de la gorge de son ennemi.

Karl était toutefois plus rapide que ses compagnons, et parvint à se baisser à temps pour entendre Nibel passer au dessus de lui. Maladroitement, il recula, n'osant pas se relever tout à fait, tandis que les deux autres bandits passaient simultanément à l'attaque. L'un maniait une épée courte, et chercha à frapper Therion dans le dos, l'autre une rapière, qu'il essaya de ficher dans le cou.

Tandis que ses compères occupaient le guerrier, Karl entreprit alors -juste après avoir enfin réussi à se relever complètement- d'armer une petite arbalète de poing qu'il portait accroché à la ceinture.

Le dénommé Karl s'était baissé juste à temps pour éviter la mort certaine qui arrivait vers lui.

*C'est bien ma veine, tiens. Et je parie que les deux autres ne vont pas se gêner pour essayer de me frapper dans le dos.

Therion ignora complètement Karl, qui était en train de se relever, et lui tourna le dos pour faire face aux deux hommes qui étaient en train de passer à l'attaque.

Therion fut assez rapide pour relever sa claymore devant lui et stopper les lames de ses adversaires, qui heurtèrent le tranchant de Nibel et glissèrent sur celui-ci dans un crissement assourdissant.

*Ca ne va pas être aussi facile finalement. Je déteste avoir un adversaire dans le dos.*

Therion prit une profonde inspiration et Nibel dessina une trajectoire horizontale, de droite à gauche, qui allait se ficher dans les côtes de son adversaire. A présent, Karl était dans son dos, et Therion ne pourrait pas esquiver une de ses attaques avec deux hommes à combattre de front.

[J'ai édité pour préciser un peu, Ananké n'ayant pas bien compris.]

Comme prévu, elle était douée. Un peu trop au goût d'Eldar d'ailleurs. Si cela continuait comme ça, le combat allait s'éterniser. L'elfe aurait eu besoin de ses deux mains afin d'en finir au plus vite. Mais il avait le paquet sous le bras gauche. Comment faire ?

C'est alors qu'il eu une idée lumineuse. Il fouilla dans sa besace et en sortit son grappin. Il enroula la corde autour du colis et bloqua l'embout du grappin dans la sangle de l'objet. Il s'entoura ensuite du bout de corde restant, et fit un nœud solide. Ainsi, il portait maintenant le paquet en bandoulière. Le risque était que l'almaâri ennemie coupe la corde et réussisse à s'enfuir avec le butin. Mais ce risque n'était pas plus grand que s'il l'avait gardé sous le bras : une projection ou une entaille aurait tout aussi bien pu le lui faire lâcher. Et même si elle réussissait à couper la corde, encore fallait-il qu'elle réussisse à l'attraper. Ce qui n'était pas gagné d'avance.

*Elle préfèrera certainement me tuer pour se servir sur ma dépouille.*

A cette idée, il esquissa un sourire et dégaina sa dague elfique, de la main gauche.

"Les choses sérieuses commencent !"

Se mettant en position d'attaque (dague elfique tenue horizontalement devant ses yeux et fauchon à la verticale sur son côté droit), il avança lentement vers son adversaire. Arrivé à quelques pas, il passa à l'attaque. En deux grandes enjambées extrêmement rapides, il se retrouva devant elle et attaqua avec sa petite arme, en direction de sa gorge. Dans le même temps, il rabattait son fauchon de droite à gauche dans le but de lui entailler l'abdomen. Une attaque en cisailles.