Client mécontent...

Les bruits de pas s'approchaient rapidement, et bientôt, le duo prêt à combattre vit apparaître six soldats. Ils se déplaçaient dans le bâtiment en groupe de deux, pour que les recherches aillent plus vite, mais le hasard regroupa trois de ces groupes. Les portes s'ouvrirent à la volée, et les gardes, à la fois étonnés de se retrouver ensemble et surpris de se voir attendu par deux combattant eurent un moment d'arrêt.

Ils étaient tous équipés de la même façon. Une grande épée à la main et une dague à la ceinture, armure légère pour faciliter les mouvement et gants de cuir. Leur cou était peu protégé, juste une fine cotte de maille qui remontait sur leur tête, laissant leur visage sans aucune protection. Des armures faibles pour ceux qui savent observer et trouver les points faibles et simples à atteindre.

Les gardes commencèrent à entourer le duo, sans même se rendre compte de la présence du nécromancien assis contre le mur. Tous étaient en position défensive et attendaient de voir le couple se lancer vers eux.

Oryll laissa les gardes commencer à s'organiser en groupe autour de l'étrange couple qu'il formait avec Lumilevy. Il jaugeait la situation.

*On ne peut pas en affronter autant à la fois...*

En à peine une seconde, Oryll releva la pointe de sa flèche de quelques centimètres et la laissa filer. Sans même regarder si elle avait atteint son but, c'est à dire l'oeil de l'un des gardes, il dégaina son épée d'un geste souple, filant dans la direction ou la flèche avait volée. Celle-ci mettrait au moins le garde hors combat, du moins si elle ne le tuait pas... Tout en se déplaçant, il lança son bras armé vers un garde avant de dégainer son stylet qu'il gardait encore dans sa manche en se jetant sur lui... Il eu un dernier regard pour Lumilevy, au centre du cercle de combattants.

*Pourvu que tu survive...*

Dans la pièce, l'ambiance était électrique et tendue. Les deux camps se toisaient, prêt à se lancer dans une combat inégale et perdu d'avance. En effet, Oryll et Lumilevy n'étaient pas des combattants accomplies. Certes, ils utilisaient mieux les épée que le commun des mortel, mais ils manquaient cruellement d'expérience. Ils avaient en face d'eux un ennemi supérieur en nombre et en compétence, et de toute évidence, le nombre impressionnant d'Almaari présent à Taâk'in allait chuter légèrement ce soir. Néanmoins, cela n'inquiétait pas Lucius (qui commençait à émerger de sa léthargie et à entrouvrir les yeux) outre mesure. En effet, celui-ci, si il n'était pas encore bien réveillé et était encore dans le brouillard, avait fait une rapide analyse de la situation, et, quoi qu'il arrivait, il sortirait gagnant de cet affrontement. Dans le cas plus que probable où Oryll et Lumilevy auraient le bonheur de mourir l'un aux cotés de l'autre, ils mourraient en couvrant la fuite de leur nécromancien préféré et si ils gagnaient l'affrontement, Lucius pourrait faire le mort et attendre que le petit duo s'en aille avant de détrousser les cadavres en toute tranquillité. D'autant qu'au cas où, Lucius avait toujours une autre carte dans sa manche... Bref, il ne se sentait pas inquiet outre mesure, d'autant que sa temporaire incapacité à se lever sur ses jambes lui permettait de ne pas risquer d'être pris entre deux feux. Aussi décida t-il de ne pas ouvrir complètement les yeux et de ne pas bouger avant d'être sûr que personne ne s'interposerait dans sa fuite (il fallait bien sûr choisir le bon moment, si Oryll ou Lumilevy mourrait, le dernier serait par trop surpassé et Lucius ne pourrait pas fuir facilement et d'un autre coté, il ne fallait pas que le duo ai déjà tué trop de gardes où ils remarqueraient tout.)

Quand Lumilevy et Oryll était entrés dans la pièce, la porte, lourde et massive, s'était refermée toute seule derrière eux, laissant dans le couloir un silence de plomb. Cependant, à présent, on pouvait entendre, dans la pièce sus nommée, que quelque chose ou quelqu'un présent dans le couloir semblait griffer la porte comme si sa vie en dépendait...

Les gardes étaient entrés et les entouraient désormais, au nombre de six. Une fine armure souple, ils devaient être vraiment confiants... Et entrainés. Ils auraient vraiment du mal. L'elfe ferma les yeux et attendit le moindre signe d'un mouvement provenant d'Oryll... Jusqu'à entendre une flèche siffler derrière son dos. Sans même se retourner pour voir si elle avait touché sa cible, l'Almaâri s'élança vers le premier garde à sa portée. Au corps à corps, elle aurait peut être une chance de s'en sortir sans être trop blessée, mais elle avait peur pour son compagnon... Même si il était doué pour se battre à l'épée, elle ne savait pas à quel point, et encore moins si il saurait faire face à de tels adversaires.

*Tais-toi donc un peu, et concentre-toi ! *

Elle monta l'une de ses lames à la hauteur de son visage, se jeta en avant, et, prenant appuis sur ses deux jambes, elle bondit en avant, laissant aller sa lame gauche vers la taille de son ennemi, tandis qu'au dernier moment, sa lame droite filait vers le cou de son adversaire.

*Oryll, je t'en supplie, reste en vie...*

Alors que l'elfe entrait en action, laissant dans son ombre une trace de peur, Lucius commençait à sortir de son état de fatigue et caché par le bruit du combat débutant, des coups de griffes se faisaient insistants sur la porte qu'ils venaient d'emprunter.

Les gardes étaient nombreux, mais aucun n'avait perdu le sens de la dignité. De plus, pour ne pas risquer, dans la petite salle, de se blesser les uns les autres, les quelques guerriers n'ayant pas été attaqués restaient uniquement sur leur garde, prêts à venir en aide aux combattants.

La flèche d'Oryll, parfaitement ajustée, vint se planter dans l’oeil visé, son possesseur se mettant alors à crier de douleur, lâchant son arme... Jusqu'à tomber raide mort, la flèche ayant traversé sa cible. Seulement l'archer n'était pas aussi doué à l'épée, et son adversaire n'eut aucune peine à esquiver ses coups, et à en asséner quelques uns au souple rôdeur. Rien n'était grave, seules quelques fines estafilades rougeoyaient sur le corps d'Oryll.

Quant à Lumilevy, sa lame gauche vint entailler l'armure du garde, alors que sa lame droite fut déviée par un habile mouvement du garde qui avait quelques peu reculé pour riposter, et à son tour lancer son arme contre la jeune elfe, en direction de sa taille, ignorant l'agilité de celle-ci, qui tentait d'esquiver autant qu'elle le pouvait, tout en contrant les coups reçus.

Derrière la porte, les coups de griffe se faisaient plus insistants, attirant l'ouïe fine de l'un des gardes, qui ouvrit la porte... Et n'eut pas même le temps de regretter son geste...

[C'est marrant, Google Traduction arrive pas à traduire en français ce qu'il vient de me traduire en latin Laughing

Pour ce qui est du nombre de garde, par moment, tu dis qu'ils sont six et à d'autres, tu dis qu'ils sont huit, aussi ai-je écrit l'un des deux nombre au hasard, j'éditerais si nécessaire Very Happy

]

Les yeux de Lucius étaient ouverts à moitié, et, à travers ses cils, il guettait l'action de la bataille. Comme c'était prévisible à cette distance, la flèche d'Oryll vint faire le premier mort parmi les gardes innocents du Siège. Puis, dans un mouvement impressionnant et bien pensé, Oryll avait tenté, en projetant son bras vers son adversaire et en faisant jaillir sa dague de sa manche, de tuer celui-ci avant qu'il n'ai pu réagir. Fort heureusement pour le garde, il ne s'y était pas laissé prendre et avait esquivé le coup pour ensuite contrattaquer et faire payer le rôdeur pour son honorable audace. Certe, la technique avait échoué, mais Lucius se dit qu'à coup sûr, l'idée était merveilleuse, et Oryll manquait juste de pratique. Il se dit également qu'il aurait pu optimisé ses chances en se tranchant l'annulaire pour que la lame surprenne vraiment l'adversaire. Pour lui, il n'y avait nul doute que si un homme ou toute une confrérie utilisait cette technique, elle pourrait vaincre sans nul doute n'importe quel adversaire... Le nécromancien se dit qu'un jour, il écrirait un livre qui parlerait de cette confrérie fictive, mais il se reconcentra sur le combat, décidant que ce n'était pas le moment de s'égarer dans ses pensées. Lumilevy manqua de blesser gravement un des gardes mais son armure l'avait sauvé, celui-ci riposta mais l'almaari ne manquait pas de grâce et esquiva rapidement. Bref, le combat faisait rage, et Lucius se disait qu'il serait bientôt le moment de tenter quelque chose, mais quelque chose allait rapidement lui forcer la main...

En effet, un des cinq gardes restant avait entendu le grattement contre la porte et, pensant que c'était des renforts, s'approcha de celle-ci et l'ouvrit à la volé. On ne pouvait pas lui en vouloir d'être si imprudent: Qui aurait pu deviner ce qui l'attendait derrière la porte? Un énorme molosse puant se jeta sur lui et planta ses crocs pourris dans sa gorge. Dans un bruit ignoble de gargouillis, celui-ci dit au revoir à la vie. Les deux gardes qui n'étaient pas encore en combats et qui ne semblaient pas vouloir intervenir pour aider leurs camarades se retournèrent brutalement, la bête n'avait pas besoin de faire de bruit, elle dégageait une affreuse puanteur de mort. La vision de leur camarade se faisant dévorer par cette atrocité les décontenança, mais Lucius (qui observait toujours la scène) savait que, étant des gardes d'élites, ils ne resteraient pas tétanisés très longtemps, et rapidement, ils seraient aux prises avec le seul allié du nécromancien ici présent. Aussi lui fallait il s'assurer que le monstre ne se laisse pas découper comme un morceau de jambon, et, qui sais, peut être s'en sortirait sinon vivant, au moins entier. Profitant donc de la confusion, Lucius se leva brusquement, voulant créer un effet dramatique parfait, mais se mit à chanceler un instant: il n'était pas encore tout à fait remis. Néanmoins, cela ne dura qu'un instant et, reprenant son petit spectacle, il se mît à hurler sur un ton lyrique:

"Custodes attack! Si interponit Oryll Lumilevy occidit etiam!! Duobus min in silvam fugit!"

Puis, sans demander son reste, le nécromancien pris ses jambes à son cou, courant, un peu chancelant, vers la porte de la salle. Pour sûr, maintenant qu'il y pensait, il s'était un peu embrouillé dans son latin, mais le message restait compréhensible pour le monstre.

Oryll s'était redressé, ses blessures, bien que légère, le gênaient un peu... Surtout celle au niveau de ses côtes, qui était plus profonde. Il se mit à nouveau en garde devant son adversaire, avant de reculer un peu pour avoir un aperçu d'ensemble de la situation. A peine avait-il tourné les yeux qu'il fut assailli par une vision d'horreur... Un énorme molosse à un stade plus ou moins avancé de décomposition était en train de massacrer un garde...

"Custodes attack! Si interponit Oryll Lumilevy occidit etiam!! Duobus min in silvam fugit!"

La phrase de Lucius, qu'Oryll n'avait pas comprise, à part son propre nom et celui de l'almaâri, semblait adressée au chien...

*C'est donc ça la nature de sa magie! Eh bien... Je sens que ça va se compliquer...*

Il put voir également Lucius qui courait vers la sortie, derrière le chien...

*Eh bien! Que de courage!*

Se concentrant à nouveau sur son duel avec le garde, Oryll releva ses lames. Il tenait plus ou moins bien le mince poignard, qui était dans sa main gauche... En effet, il n'avait pas l'habitude de combattre à 2 armes. Il réfléchit à peine une seconde avant d'entamer son prochain geste: Son bras se détendit brusquement, l'épée courte fonçant vers le torse du garde. Tout à coup, il remonta légèrement celle-ci tant et si bien qu'elle fonçait maintenant vers sa gorge... Et de l'autre main, Oryll tenta de le poignarder maladroitement...

*De toute façon, Lucius ou pas, il faut qu'on se débarrasse des gardes*

[Bon j'ai édit toute la fin, effectivement, je me suis un peu embrouillé Smile

]

Alors que l'elfe tentait tant bien que mal d'esquiver les coups de son adversaire, la lame de celui-ci lui entailla la peau à quelques endroits. Avant de se retrouver coincée contre un mur, elle se jeta en avant et se pencha, s'appuyant sur ses mains pour lancer un violent coup de pieds dans les jambes de son adversaire. Vivement, elle se releva et commença à attaquer rapidement sur la gauche et la droite du garde, frappant son armure volontairement, le repoussant tant qu'elle le pouvait.

Alors qu'elle poussait le garde, l'elfe put voir du coin de l'oeil un garde tomber raide, une flèche plantée dans l'oeil, et Oryll combattant un autre habilement, malgré un manque d'entrainement au corps à corps, que Lumilevy se promit de combler en entrainant le rôdeur.

Mais son regard se tourna bien vitre sur autre chose de nettement moins agréable à voir. Un énorme chien en phase de décomposition déchiquetait tranquillement un garde, alors que Lucius courait vers la porte qui se trouvait derrière lui en prononçant une phrase totalement incompréhensible pour l'Almaâri, mis à part son nom et celui de l'humain combattant. Vraiment, elle détestait le latin.

« Custodes attack ! Si interponit Oryll Lumilevy occidit etiam !! Duobus min in silvam fugit ! »

*Comme si on avait besoin de ça... Reprends tes esprits, Lumi, ou tu ne sortiras pas vivante de ce combat !*

Dans un violent élan, elle fit tournoyer l'une de ses lames entre ses doigts, la faisant frôler le visage de son adversaire à chaque fois, faisant rougeoyer le métal bleu à la lumière dansante des bougies. Une sourire carnassier se dessina sur son visage, l'amour du combat reprenait le dessus sur la raison. Habile, elle s'appuya sur les épaules de son ennemi et bondit, passant au dessus de lui et gardant son élan pour le déséquilibrer, elle avança d'un coup sec son bras gauche vers le ventre du garde, tandis que son épée droite se dirigeait à nouveau vers son cou, prête à se décaler et à riposter en cas d'esquive ou de défense bien placée.

Lucius avait retrouvé définitivement ses esprit, et il courrait à présent à toutes jambes dans les couloirs du Siège Imalien, s'éloignant le plus possible des échos de batailles qui résonnaient derrière lui. S'ils ne fuyaient pas eux aussi, Oryll et Lumilevy n'avait aucune chance, la surprise les avaient débarrassé de deux gardes, mais leur talent ne leur permettrais sûrement pas de défaire les quatre derniers... Enfin ce n'était pas là le problème du nécromancien. Il lui fallait sortir, et, de toute évidence, il valait mieux éviter les artères principales de ce qui était devenu un nid de guêpe dans lequel il était étranger. C'est quand il détalait, haletant, dans un couloir, qu'il trouva la perle rare. Devant lui se trouvait une fenêtre très près du toit qu'il estimait pouvoir utiliser pour jouer les filles de l'air, après tout, la probabilité qu'on le cherche sur le toit était assez faible...

Le jeune homme examina la fenêtre un instant. Elle était jolie, c'était vrai, mais semblait terriblement fragile, il fallait dire qu'elle n'était sûrement pas conçu pour empêcher un éventuel nécromancien recherché pour avoir tué deux gardes du Siège et accusé d'avoir assommé tout les autres pour leur dérober en tout et pour tout une épée banale et 15 noblons... Néanmoins, cette épée avait son utilité. Lucius la tira et, l'attrapant par la lame en prenant garde de ne pas se blesser, il utilisa celle-ci comme un marteau pour briser la vitre qui vola en éclat brillant sous le lune d'Ûrgon puis, pour briser les petits morceau tranchants restés coincées dans le cadran de la fenêtre. Une fois sa besogne achevé, Lucius remonta un peau sa robe et, se glissant dans le trou béant qu'il avait créé, il se hissa sur le toit de tuiles du Siège, non sans mal.

Le vent était frais et la lune était belle, mais Lucius s'en foutait. Il jeta un œil prudent au delà du toit, de toute évidence, et par une chance incroyable, la ville n'était pas en état d'alerte. Il fallait en profiter. Pour sûr, le jeune nécromancien n'était pas un expert des acrobaties, aussi chercha-t-il un moyen de descendre de son abri sans se rompre le coup. Les échelles d'évacuations en cas d'incendie n'étaient pas prévu pour les gens sur le toit et ne montaient pas jusqu'à lui, et le Siège était sur une grande place vide où nul toit ne pouvait servir d'échappatoire. Non, vraiment, la seule solution était de tenter de descendre jusqu'à une échelle d'évacuation... Lucius s'installa le plus confortablement qu'il était possible de l'être sur un toit de tuile et, au bout de quelques minutes, il dût se rendre à l'évidence: il était temps que sa cape lui serve à quelque chose.

Il avait perdu son sceptre et devait maintenant abandonner sa cape. En cette minute où son cœur semblait être aussi froid que la peau de son chien, Lucius se sentit tout de même un peu nostalgique de son enfance à Mataniel. Il avait l'impression que tout ce qu'il avait amené à Taâk'in avait changé. Il ne se battait plus au bâton, mais à l'épée, utilisait à présent ses pouvoir avec beaucoup plus d'efficacité et surtout, il avait changé lui même. Il se rendît compte que dans les premiers jours de son séjour dans Taâk'in, Lumilevy était son amie... et aujourd'hui, il l'abandonnait à une mort certaine comme si elle n'était qu'un vulgaire inconnu, et encore, à l'époque, il n'aurait pas abandonné un inconnu... autrement dit, il n'aurait pas laissé Oryll se faire tuer. Puis il pensa à Eldar. Qu'était il devenu? Plus de nouvelle de lui, et jusqu'à cet instant, Lucius n'avait plus pensé à lui... Et que dire de Vaâti? Et d'Aramis? Qu'étaient ils devenu? Lucius se rendît compte qu'il s'en moquait, tout ce qui lui importait maintenant, c'était lui. C'était de gagner de l'argent à perdre au casino, à la taverne ou avec les filles... Et puis merde, il s'en foutait, il voulait foutre le camp de ce maudit toit et aller dormir pour être en forme pour son départ le lendemain.

Sans plus attendre, Lucius accrocha le haut de sa cape à une des gargouilles décoratives du toit et la laissa pendre jusqu'à l'étage inférieur où se trouvait une échelle d'évacuation. Pas de chance, la cape n'était pas assez longue. Le nécromancien la remonta, et la regarda encore un instant. Pourfendre un soldat innocent à terre lui avait fait terriblement moins mal que ce qu'il se résolut à faire à cet instant. Il tira sa dague et transforma en un coup sa cape en une "corde" de fortune. Il retenta sa chance et, cette fois, le compte y était largement. Il fallait juste faire vite: sa cape n'était pas un chanvre tressé... Avalant rapidement sa salive, le jeune homme empoigna sa "cape" et se laissa glisser jusqu'à l'échelle de secours qui n'avait jamais aussi bien porté son nom. Il était enfin sauf. Il dévala l'échelle en se laissant glisser et, une fois sur la terre ferme, partit au pas de course en direction des Trois Ecus où il espérait bien passer sa dernière nuit.

Les attaques d'Oryll et Lumilevy avaient fait mouche. L'adversaire du rôdeur gisait au sol, la gorge perforée expulsant de grandes gerbes de sang.

Le garde qui affrontait Lumilevy avait aisément dévié la lame qui fonçait vers son cou. En revanche, il ne put esquiver l'autre lame qui filait vers son abdomen, et qui lui transperça l'estomac. L'homme s'effondra dans un cri étouffé.

Il ne restait plus que deux gardes sur pieds, qui se regardèrent de concert. D'un signe de tête, il abattirent conjointement leurs épées sur le dos du chien putréfié, qui leur inspirait plus la terreur qu'autre chose.

Oryll retira lentement sa dague du cou de son adversaire maintenant défunt et l'essuya sur son armure de cuir. Il se retourna ensuite calmement pour voir comment tournait le combat... Les deux gardes restant avaient décidé d'achever le chien mort vivant... A deux, ils pourraient probablement s'en charger. Pendant que leur attention était focalisée ailleurs, Oryll récupéra la flèche toujours plantée dans l'oeil du premier grade... Il l'attrapa, sortit son arc de son carquois dans le même mouvement souple que précédemment, visa rapidement et laissa filer le trait en s'exprimant d'une voix sombre:
"-Va rejoindre tes collègues en enfer!"
L'oeuvre de mort n'avait jamais satisfait Oryll... Ou remplit d'une quelconque joie. Elle avait par contre été liée intimement à sa vie, suivant ses pas où qu'il aille... Il avait finit par s'habituer à cette violence nécessaire pour se préserver... Il prit une seconde flèche tout aussi calmement, l'encocha avec lenteur et précision avant de viser le second garde. Il visait la jugulaire. La flèche fila à son tour, sans même qu'Oryll regarde si elle avait fait mouche. Il rangea son arc avant de regarder si Lumilevy allait bien. Celle-ci semblait ne pas avoir de problèmes particulier...
*Eh bien... Je ne sais absolument pas pourquoi mais les dieux nous aiment bien! Vu le nombre, c'est un miracle que l'on s'en soit sorti!*

Conformément aux ordres de son maitre, le chien était resté devant la porte, empèchant quiconque de sortir. Les deux gardes toujours libres semblaient hésiter à l'attaquer, il fallait dire que c'était compréhensible, mais, échangeant un regard, les deux hommes semblère décider de coordonner leur assault. Une épée fendît l'air, le chien n'eût aucun mal à l'esquiver d'un petit bond de coté qui l'emmena directement.. sous la seconde lame qui s'enfonça profondément dans la chair pourrie de son dos. La bête démoniaque ne bronchat néanmoins pas le moins du monde et enchaîna directement par un bond très rapide en direction du cou du garde qui l'avait blessée sans trop d'effet pour autant.

La première lame de Lumilevy fut habilement déviée, tandis que sa deuxième s'enfonça dans un son atroce dans le corps de son ennemi. Le sang se mit à couler le long de son arme, jusqu'à caresser ses doigts. L'elfe, le feu au fond des yeux, admira la couleur violacée que donnait le liquide rouge sur sa lame bleue palpitante d'un désir de tué satisfait. L'Almaâri se retourna alors pour voir ce qu'il se passait autour d'elle. Oryll semblait aller bien et achevait les deux derniers gardes en prise avec le chien non-mort de deux habiles flèches. Lucius s'était joyeusement fait la malle, laissant son invocation garder la porte par laquelle il était lâchement parti, comme il le faisait si bien.

*Ah, Lucius... On ne te changera jamais.*

Un fin sourire se dessina sur le visage de l'elfe, alors que le chien, dont l'arme d'un garde venait de se planter dans le dos, bondissait sur ce même adversaire pour le déchiqueter joyeusement comme précédemment.

Lumilevy regarda à nouveau ses armes, et les essuya lentement sur l'un des gardes à terre, les recouvrant de leur propre sang, puis elle se dirigea vers Oryll et se positionna à côté de lui.

« Qu'en penses-tu ? Pour moi, c'est de la chance. Sans ce chien, nous n'en serions peut-être pas là. »

Elle continuait de regarder le chien, restant sur ses gardes. Lucius avait le don de se retourner contre n'importe qui pour pouvoir s'échapper. Et dans ses paroles totalement incompréhensibles pour l'elfe, il lui avait peut être ordonné elle ne savait quoi à leur sujet, qui pourrait les mettre dans une situation bien désagréable.

*Viens un peu par là, et on verra, tu risques de devenir un chiffon pour essuyer mes lames !*

Même si il risquait d'être dur à battre, ils étaient deux... Et elle espérait que ca suffirait.

Le garde qui était la cible du chien fit un bon de côté pour éviter l'assaut du molosse. En même temps, il releva sèchement son épée afin de trancher la tête du canidé que Lucius avait réanimé.

La flèche d'Oryll heurta la spallière de l'autre garde et fut déviée, sans blesser la cible. Tournant la tête vers Lumilevy et Oryll, le garde décida d'attraper une épée qui était suspendue au mur. Bien qu'à usage décoratif, elle n'en restait pas moins une arme redoutable.

Ainsi, avec une épée dans chaque main, le garde fit face à l'almaâri et au rôdeur, et se remit en posture de combat, prêt à parer toute attaque.

L'un des gardes se retourna et attrapa une épée, se retrouvant armé de la même façon que l'elfe. Elle le regarda, et d'un ton froid et sarcastique, le sourire sur les lèvres, elle s'adressa à lui.

« Je m'attendais à voir le molosse se retourner contre nous, mais finalement... Un garde, ce n'est pas si différent ! »

Elle se mit en garde, plaçant l'une de ses lames devant son visage, l'autre devant son ventre. Un bref regard vers Oryll, ils se comprendraient. En quelques pas, la jeune Almaâri se retrouva près de son adversaire, et elle commença à porter quelques coups rapides vers sa taille et sa poitrine, de droite et de gauche, n'ayant pour but que de lui instauré une routine, essayant de ne pas lui laisser le temps de frapper, mais uniquement de défendre.

*Allez Oryll... J'attends ton aide tout de même. Je peux m'en débarrasser, mais ca sera plus dur sans toi !*

Lumilevy continua sa danse macabre, tentant parfois un coup verticale, partant des genoux de son adversaire, allant vers sa gorge.

Le garde ignora la pique de l'almaâri et se concentra sur le combat qu'elle engagea avec lui.

Les coups qu'elle lui portait, il le savait, étaient faits pour le déconcentrer, l'endormir. Il ne se laissa pas prendre au jeu, parant habilement chacune des attaques qu'elle lui portait.

Le garde décida de prendre l'initiative et contre-attaqua. Tout en portant un coup d'estoc en visant le coeur de l'elfe, il lança son pied en avant pour heurter le genou droit de Lumilevy.

Alors que Lumilevy avançait au contact pour combattre le dernier garde, Oryll dégaina ses deux armes et fit le tour de la salle discrètement. Il jeta un coup d'oeil au chien qui combattait le seconde garde. Celui-ci semblait peiner un peu contre le molosse mort-vivant mais allait pouvoir le ralentir encore un peu...
*Et nous comment on le tue celui-la? Il a pas l'air de vouloir crever!*
Son attention se focalisa à nouveau sur l'assassinat qu'il s'apprêtait à perpétrer...Il finit de faire le tour de la salle, passant par les coins d'ombre, et se retrouva derrière le garde que combattait l'elfe du crépuscule. Il leva bien haut ses bras puis abattit ses bras de toutes ses forces dans le haut du dos du grade, à l'endroit où il y avait une légère faiblesse de l'armure.
*Bon et après? Comment on s'en sort? D'autre vont nous tomber dessus, c'est évident...*

Le garde n'avait pas prêté attention à Oryll qui lui était passé dans le dos discrètement.

Il était trop absorbé par son combat. Les deux lames qui s'enfoncèrent profondément dans sa chair le ramenèrent à la réalité, lui arrachant un cri de douleur.

Inexorablement, le garde tomba au sol, toute vie l'ayant quitté.

De l'autre côté, le garde s'était fait arracher la gorge par le molosse, qui était retombé en poussière juste après avoir tué l'humain.

Oryll sentit ses lames s'enfoncer profondément dans la chair du garde... Il sentit autant qu'il vit la vie s'écouler de l'homme, quand celui-ci tomba au sol... Il était triste d'avoir commis un tel acte... Il abhorrait le meurtre, et en commettre un lui-même était dérangeant... Il commençait à peine à réfléchir à cela que le dernier garde, celui qui combattait le chien, lui revint à l'esprit. Le rôdeur se retourna aussi sec, ses deux armes en avant. Il put voir que celui-ci était mort, une blessure béante au niveau du cou. Et aucune trace du chien. Il se retourna à nouveau vers le premier mort et son masque d'impassibilité reprit le dessus. Il essuya rapidement ses lames avant de les ranger à nouveau... Il regarda l'almaâri pour voir si elle allait bien... Elle semblait en forme. Mais le danger était toujours d'actualité, aussi Oryll lui demanda de se presser:
"-Si tu n'as rien contre, je propose qu'on sorte d'ici... Et vite!"
Oryll marcha jusqu'à la porte par laquelle Lucius s'était enfuit... Il n'était pas revenu, il avait donc trouvé la sortie... Ou s'était fait attraper. Le chasseur ouvrit grand les oreilles pour voir si d'autres gardes n'allait pas surgir... Il n'entendit rien, mais ils pouvait être à l'étage supérieur sans qu'il s'en aperçoive... Il se retourna à nouveau vers Lumilevy et lui fit signe de se dépêcher

Lumilevy parvint à éviter la lame se dirigeant droit vers sont coeur en se glissant sur le côté, laissant le coup mortel frapper son épaule, une longue estafilade rougeoyante filant sur sa peau foncée. Quant au coup de pied du garde, celui-ci atteint sa cible, provoquant le réflexe corporelle de plier le genou chez l'Almaâri. L'elfe vit Oryll se glisser derrière le garde et donna un violent coup avec la garde de son arme sur le front du garde, de façon à l'étourdir un peu, puis le son de deux armes s'enfonçant dans la chair se fit entendre, et l'ennemi de l'elfe s'effondra, laissant apparaître le rôdeur dégouté par son crime. Très vite, il se dirigea vers une porte, oui, ils devaient se dépêcher.

« Si tu n'as rien contre, je propose qu'on sorte d'ici... Et vite ! »

Elle approuva d'un signe de tête, et le duo s'élança dans les couloirs du siège, jusqu'à trouver une fenêtre à la vitre brisée.

« Lucius a du fuir par là. On y va. On se dirige directement vers le port, on avisera là bas. »

L'elfe posa ses mains sur le rebord, et s'appuya pour ramener ses jambes de chaque côté de ses bras fins, puis, elle se lança d'un bond vers les toits qui se trouvaient en face d'elle. Sans se retourner, sachant que le rôdeur la suivait sans difficultés, elle se mit à courir habilement sur les toits, parfois déséquilibrée par la dégradation des bâtiments.

*Vite, sortir de ce cimetière...*

Au bout de quelques minutes de course, l'Almaâri s'arrêta et se retourna, vérifiant la présence d'Oryll.

» Un client très informé... [terminé]