Chez un artisan

« Je t'accompagne dans les bas quartiers. Pour le siège Imalien... Que veux-tu y faire? «

Sans lui avoir laissé le temps de répondre, Lumilevy l'entraîna dans les rues de la ville, vers le quartier marchand de la cité. Elle se dirigeait vers l'échoppe du forgeron où ils s'étaient rencontré la veille. Oryll choisit de répondre à sa question après quelques secondes de réflexion:

Eh bien... Je suis curieux de voir quelles mesures les dirigeants de la citée imaginent prendre... Où s'ils se terrent comme des rats.

Oryll qui scrutait les passants un à un ne voyait que des airs triste, désespéré. Il aurait pouvoir aider la ville plus que par sa fuit mais il n'avait pas les talents d'Aramis et ne pouvait rien faire... Après quelques minutes de marche supplémentaire, au milieu des cadavres, ils arrivèrent dans le quartier commerçant. De nombreuses échoppes étaient fermées, les portes barricadées et les volets cloué, ne laissant aucune ouverture possible... La contamination était redoutée. Il en allait de même pour nombre de maisons dans les autres quartiers de la ville et Oryll n'en fut pas particulièrement surpris. Restait à savoir si le forgeron était encore vivant...

Alors qu'ils marchaient au milieu de quelques passants aux visages sombres, Oryll répondit à la question que lui avait posé l'elfe avant de s'engager dans les rues menant au quartier commerçant.

« Eh bien... Je suis curieux de voir quelles mesures les dirigeants de la citée imaginent prendre... Où s'ils se terrent comme des rats. »

Ah, de la politique. A quoi bon ? Elle détestait ça, et n'y voyait aucun véritable intérêt. Elle soupira, et d'un pas souple, elle continua d'entrainer le rôdeur vers la boutique du forgeron. Sans un seul mot, ils arrivèrent devant l'échoppe. La mort y avait fait un tour, apparemment... La porte entrouverte battait faiblement, guidée par le souffle du vent. L'elfe pénétra dans la petite pièce et ne vit que quelques armes posées sur le comptoir. Des bruits de métaux s'entrechoquant provenaient de l'arrière boutique, et un pas pressé se faisait parfois entendre. Elle s'avança vers les vitrines qui possédaient, la veille, les armes sublimes qu'elle avait pu admirer. Vides. Tout comme beaucoup d'étalages. Le forgeron fermait boutique. Elle laissa s'échapper un long soupir, puis fait demi tour et retourna sur ses pas, sortant de la bâtisse. Elle ne voulait pas déranger la fuite de l'artisan, et sans doute n'avait-il pas de temps à lui consacrer. Lumilevy revint aux côtés d'Oryll et haussa les épaules.

« Il a peur, tout est rangé, on entend juste quelques bruits de rangements. Il fuit. »

L'Almaâri fixa alors le rôdeur droit dans les yeux, ni froidement, ni chaleureusement. Elle cherchait juste à cerner les sentiments de l'humain, à le connaître par son simple regard sombre. Au bout de quelques instants, sans le quitter du regard, elle recommença à parler, sans se préoccuper des fuyards qui les entouraient.

« Où allons-nous, maintenant ? Je te suis. »

« Où allons-nous, maintenant ? Je te suis. »

Eh bien... Commenceraient-ils par les quartiers pauvre ou le siège Imalien? Oryll choisit le siège. Ce serait sans doute là-bas qu'on pourrait apprendre le plus de choses... Il reprit la marche tout en parlant:

Eh bien... Puisqu'il en est ainsi, commençons par le siège.

En continuant son chemin, Oryll scrutait les façades des yeux. Une fois arrivé dans une partie un peu plus délabrée de la ville, il commença l'escalade d'une des maisons. Une fois sur le toit, il continua son chemin. Il ne doutait pas que Lumilevy le suivrait. Il s'adressa à elle sans se retourner:

On apprend souvent beaucoup de choses en restant discret...

Il avait dit cela d'un ton énigmatique, sans rien laisser deviner du plan qu'il préparait. Il connaissait une entrée au siège qui n'était pas gardée... Il l'avait déjà empruntée une fois. Et passer par les toits avait le mérite de les dispenser de l'odeur de putréfaction qui régnait dans les rues... Mais d'ici on apercevait toute la misère de Taâk'in sous ses pieds et le spectacle n'était pas des plus plaisants. Oryll pouvait également apercevoir le bâtiment du siège, dominant tous les autres. Il se dirigeait vers celui-ci d'un bon pas, sautant agilement au-dessus des ruelles quand leur chemin les croisaient.

Le rôdeur sembla réfléchir quelques instants, puis, en se retournant et continuant sa marche, il s'adressa à l'elfe.

« Eh bien... Puisqu'il en est ainsi, commençons par le siège. »

Lumilevy se lança alors à sa suite, fixant le haut de son dos de son regard vide et inexpressif. Son visage avait repris ses tons sombres habituels, ses yeux noirs ne reflétaient plus rien. Ils déambulèrent un moment dans les rues, à la recherche d'un mur à escalader, jusqu'à en trouver un simple. Le rôdeur grimpa le long de la façade, suivi de l'elfe, qui en quelques souples mouvements se retrouva sur les toits. Ils marchaient d'un pas vif, sautant par dessus les quelques ruelles qui rencontraient leur chemin. Sans même si retourner, il lui parla d'un ton un peu étrange, mais qui n'était pas étrange, en ces terres ?

« On apprend souvent beaucoup de choses en restant discret... »

Sans répondre, Lumilevy continua son chemin. Devant eux se dressait le bâtiment du siège, haut et fière. A leur pieds s'étendaient la pauvreté et la mort, régnant en maitres sur la cité marchande. L'Almaâri accéléra le pas de façon à se retrouver aux côtés de l'humain, sans dire un mot. Son regard portait maintenant sur tout ce qui l'entourait, ses oreilles n'étaient plus ouvertes qu'au silence de mort qui s'étendait dans la ville. Seul les bruits de leurs pas sur les toits s'entendaient, quelques sons de course s'éloignant parfois dans les sombres ruelles.

*Eh bien allons-y... En esperant que personne ne me reconnaisse...*

Oryll s'élança vers le rebord du toit d'une course souple, sauta en posant le pied à quelques centimètres du vide... Il eu l'impression de planer quelques instants avant de crocheter l'un des multiples gravures qui décoraient la façade du bâtiment. Il se hissa à la force des bras avant de chercher la fenêtre par laquelle il était passé l'avant-veille. Une fois qu'il l'eût repéré, il se laisser glisser jusqu'à pouvoir atteindre celle-ci. Il posa un pied, décala une main et se trouva sur le rebord. Il attendit quelques instants, scrutant l’intérieur du bâtiment en attendant Lumilevy. Il était vide. Oryll s'avança encore un peu avant de se laisser tomber sur le sol de la salle. Il atterrit avec souplesse avant d'effectuer une rapide roulade sur le côté, pour qu'on ne puisse pas le voir. Il se retourna ensuite, scrutant la fenêtre et l'almaâri qui devraient le suivre rapidement.

[Bon, je propose de rejoindre le RP de Lucius. Je met pas celui-ci en terminé, on pourra continuer dessus plus tard peut-être...]

Alors qu'ils étaient face au bâtiment, Lumilevy vit Oryll sauter du toit et s'accrocher aux pierres du mur en face d'eux. En quelques habiles mouvements, il passa par la fenêtre qui était proche, et elle put entendre le son mat d'une souple roulade. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de l'elfe, et sans prendre beaucoup d'élan, elle sauta du toit comme venait de le faire le rôdeur. Très vite, elle se retrouva à la même fenêtre que l'humain venait d'emprunter, et elle se jeta doucement dans l'ouverture, amortissant sa chute par une roulade sur l'épaule, et, en se relevant rapidement, sur ses gardes, elle se dirigea d'un pas souple vers Oryll, se dressant à ses côtés. Elle le regarda et hocha la tête, lui montrant ainsi qu'elle était prête à le suivre.