La barrière de la langue

Yramias semblait être une copie presque identique du village où Lucius était passé auparavant. Les chênes centenaires et autres arbres servaient de demeures aux elfes. Des fleurs avaient poussé ça et là, illuminant le sol herbeux d'un patchwork de couleurs. L'air était pur et les arbres ne présentaient aucun signe de maladie.
Cet endroit, pour sûr, était paradisiaque, si l'on aimait la nature bien entendu.

Aucun arbre semblait abriter une autorité plus importante qu'une autre, Lucius aurait à pousser davantage ses recherches pour retrouver celui qui s'était introduit dans son esprit. La journée n'étant pas très avancée, il pourrait aisément faire un tour du village et observer les autochtones.

De plus, il ne serait pas évident pour lui de dialoguer avec les elfes... à moins qu'il ne s'agisse d'un brillant érudit maîtrisant le langage commun.
Les arbres aux branches protectrices illustraient bien ce que l'on appelait la barrière de la langue : leur écorce épaisse et leurs ramures imposantes semblaient protéger les elfes.

Néanmoins, tout comme au village elfe précédent, la présence de Lucius semblait attendue, à tout le moins prévue. Les elfes levèrent à peine un sourcil quand il pénétra dans Yramias, il pourrait donc déambuler sans gêne.

Il pouvait distinguer de loin, entre quelques fourrés, au creux de la souche volmuineuse d'un arbre, un trou qui menait on ne sait où...

La situation devenait de plus en plus étrange. Cela dit, tout semblait aller pour le mieux. Le jeune homme réalisa que ses chances de survivre dans ces bois étaient tout de même très faibles, et que même si il était franchement diminué, il se portait bien mieux que s'il était attaché dans un bûcher. Néanmoins, il lui fallait trouver un endroit où dormir, et si ce trou, là, dans les fourrés, aurait probablement fait un bon abris quand l'homme était dans la nature, là il cherchait plutôt un endroit plus accueillant et où il n'aurait pas à se battre avec un blaireau pour une couche sentant l'urine. Une idée lui traversa alors l'esprit. Aramis n'était sûrement pas très âgé pour un sylvain. Peut être pourrait il trouver dans ce village des parents à lui qui pourrait l’accueillir. Après tout, les sylvains étaient si hospitalier...

Abandonnant donc sa recherche du siège du gouvernement local, il aborda le premier elfe venu, tout excité de réutiliser son mode de discutions primitif. Il s’avéra que l'attention de Lucius se porta sur une jeune elfette qui passait en portant un panier de fruit. D'abord parce qu'il avait faim, et deuxièmement parce que son attention était toujours attirés par les femmes qu'il ne pourrait jamais avoir malgré ses vains espoirs. Il s'approcha donc de la porteuse de fruit et commença sa gesticulation simiesque.

Pour lui présenter son respect et ses salutations, il commença par une petite révérence, puis il lui demanda sur un ton poli :

"Aramis Kai. Aramis Kai."

Le tout avec un air interrogatif, en espérant qu'il n'était pas tombé sur une idiote et ignorant la possibilité qu'on ne connaisse pas Aramis ou qu'on ne comprenne tout simplement pas ce qu'il voulait dire.

[Selon les propres dires de l'intéressé, Aramis n'a aucune famille et est membre éminent du conseil de la ville d'Yramias.]

Pierre, Llyk et Aramis arrivèrent aux abords de la cité d'Yramias. Pierre parcourait la forêt depuis si longtemps qu'il aurait donné n'importe quoi pour apercevoir une clairière, un champ, une montagne, même, plutôt que des alignements sans fin de troncs entrecoupés de buissons. Plus ils approchèrent de la ville, plus les arbres étaient haut et larges, et pus ils s’épaississaient. Peu à peu, ils entrèrent dans la ville. Ce qu'il avait pris pour dans bouquets d'arbres bossus et tordus était en réalité d'élégantes constructions émergeant directement des pins. Pierre avaient néanmoins une boule au ventre à l'idée de revenir vivre chez les elfes. Tout à coup il leva la tête, intrigué par quelque chose. Au loin, sans vraiment pouvoir distinguer son visage, il voyait un autre humain, gesticulant devant une elfette dont Pierre ne put s’empêcher d'admirer les formes, essayant de se faire comprendre. Oubliant sa boule au ventre et amusé par la situation, Pierre se demanda s'il fallait aider le malheureux, ou l'envoyer paître, s'attirant ainsi en moins de dix minutes les foudres des elfes. Pierre, pris au dépourvu, se sépara de ses deux amis et rejoignit l’évènement, qui ne manquait pas d'ailleurs de provoquer l'hilarité des passants. Pierre lui dit:

" Bonjour à toi, mon ami, besoin d'aide, je suppose. On dirait qu'un animal essayant de communiquer avec ses semblables. Oh excusez moi, je ne me suis pas présenté. Je parle l'elfique, je peux vous aider. "

Dès le premier mot prononcé par le cavalier fraîchement arrivé, Lucius l'avait reconnu. Il se tourna vers lui et compris aussi tôt qu'il avait eu raison. C'était Bobby. Oubliant immédiatement l'elfette, il s'aperçu que Bobby n'était pas seul, qu'il était accompagné par Llyk et Aramis : le nécromancien avait enfin retrouvé ses amis.

"Bobby! Bon sang ça fait du bien de vous revoir! Quel monde étrange et merveilleux que Simëdan!"

Llyk était sans voix. Jamais elle ne s'était imaginé qu'on puisse construire une cité entière avec des arbres et des feuilles.

Cette "ville" était une véritable fourmilière. Les elfes, hommes, femmes et enfants, s'affairaient à contribuer au bien être de chacun. Et que je te donne des fruits, et que je te coiffe avec des fleurs... Jamais au grand jamais elle ne s'était imaginé une telle vie en société.

L'acrobate remarqua qu'Aramis n'avait pas menti, les elfes n'avait pas vraiment de... pudeur. Leurs vêtements étaient simples. Très simples. Légers dirons-nous. Et cela ne choquait personne. Llyk soupira. Enfin, ici, elle ne serait pas reluquée comme de la viande saignante tout juste sortie de l'abbatoir.

Bobby s'éloigna quelque peu pour parler à quelqu'un. L'acrobate de dévissa le cou pour voir qui était cette personne...
Son sang ne fit qu'un tour, elle descendit de son cheval et sauta à la gorge de Lucius :

- Putain de merde ! T'es vivant ! Oh mon dieu ! Vieil alcoolique, je suis tellement heureuse ! PUTAIN DE MERDE !

Llyk s'était fait un sang d'encre pour Lucius, il n'était pas en bonne santé quand ils l'avaient abandonné avec les soldats de Mataniel. Elle serrait le pauvre nécromancien avec une force de titan, lui coupant certainement le souffle.

Le bonheur, la joie, le soulagement...les mots manquaient pour définir se que ressentait Aramis. Il était enfin chez lui, après tant d'aventures, lui et ses amis étaient en sécurité. Il reconnaissait tellement de compatriotes, et beaucoup d'entre eux le reconnaissait. Ils étaient nombreux à venir à la rencontre du sylvain bleu, détail étrange, Aramis était le seul sylvain de cette couleur. Mais personne n'y faisait attention, on voyait aux réactions des habitants qu'il était très aimé par ses confrère. Les accolades, les rires, les cadeaux (composés de fleurs apparaissant d'un coup sur le sol), tous étaient heureux.

Les amis du sylvain attiraient aussi l'attention de certains habitants, surtout celle des enfants qui approchèrent à la fois étonnés et impressionnés par les inconnus. Certain des petits usèrent de leur magie innée pour offrir des fleurs à Llyk, Lucius et Pierre. Ils n'avaient pour la majorité jamais vu d'humains. D'autres allaient user de magie sylvaine pour analyser les étrangers...bref des réactions amicales.

Aramis après ce qui pouvait apparaître comme un bain de foule rejoignit ses compagnons et enlaça Lucius:

"Je savais que tu serais là mon ami, mes frères t'ont aidés à te diriger, tu ne pouvais donc pas t'égarer. J'espère que vous vous plairez ici les amis! Et ne soyez pas étonnés par la réactions de mes frères, ils n'ont pour la majorité jamais vu d'humains. "

C'est à ce moment-là qu'un groupe de 5 elfes ayant, comme Aramis, un bijou frontale lumineux approchèrent...

[Vas-y Agard, fais nous réver Very Happy

]

[Bijou frontal lumineux ? Lampadaire portatif ? Very Happy

Blague à part, j'improvise complètement, j'espère que ça pourra suivre la trame de l'histoire principale. Dites-moi si je fais une erreur quelque part.]

Les cinq elfes qui venaient d'arriver faisaient partie du conseil d'Yramias. A leur arrivée, la foule s'écarta avec déférence, montrant un respect sans limites à ces elfes au port altier. Lucius pouvait reconnaître parmi eux le visage de celui qui lui avait parlé lors son arrivée au village. Des gemmes étaient serties sur leurs fronts, dégageant un arc-en-ciel de couleurs apaisantes. Celui qui semblait être le meneur du quintet fit un pas en avant et dévisagea les quatre compagnons retrouvés. Ce sylvain n'avait rien de bien différent des autres elfes - visage émacié, silhouette svelte, chevelure d'or -, il portait une grande robe verte, comme si elle était l'écho de la végétation luxuriante de Simedän. Bien sûr, son âge était impossible à déterminer. Après que son regard perçant ait dévisagé les quatre invités des elfes, il prit la parole, d'une voix étonnamment rauque pour un être aussi gracile.

"Vénérable Aramis, je vous souhaite un bon retour chez vous. Comme nous l'avions prévu, je vois que vous venez avec vos fidèles compagnons... bien, bien... ce sera l'heure de prouver votre valeur. Suivez-moi, je vais vous en expliquer davantage, vous pourrez bien entendu vous reposer après en notre humble cité."

Les cinq membres du conseil, suivis par Aramis, Lucius, Pierre et Llyk, marchèrent au sein d'Yramias, épiés de manière constante par le regard indifférent des autochtones. Le groupe emprunta un escalier de bois blanc qui grimpait en colimaçon autour d'un arbre. Alors qu'on pouvait croire que cette ascension ne se finirait jamais, l'escalier déboucha sur une grande terrasse de bois, perchée sur une branche gigantesque. Celle-ci permettait de donner accès à l'intérieur de l'arbre, une large ouverture ovoïde béant dans le tronc de ce dernier.

Les neuf individus s'assirent en cercle sur la terrasse, une douce brise berçant la voute feuillue qui semblait protéger les habitants de ces bois, prenant place sur des tapis de feuilles et de fleurs. Des insectes volaient dans des bourdonnements étonnamment harmonieux autour d'eux.

L'elfe qui menait le groupe quelques instants plus tôt reprit naturellement la parole.

"Bien, nous savons que vous désirez nous demander l'hospitalité. Nous avons décidé que vous pourrez bénéficier de notre protection pour une courte période, vous ne pourrez pas rester à Yramias indéfiniment. Depuis fort longtemps, nos ancêtres ont pu observer que partout où les humains s'attardaient, les graines du chaos finissaient par germer. De plus, comme vous avez rencontré cette fameuse prophétesse, j'imagine que vous savez quel rôle vous avez à jouer dans l'avenir d'Urgôn. Afin de vous aider dans votre quête, sachez qu'un artefact très ancien a été caché en ces bois il y a de cela des siècles. Trouver ce dernier,et le combiner à d'autres, permettrait de tirer Urgôn de la noirceur qui commence à envahir les terres. Selon la légende, une bête ancestrale garderait cet artefact, nos récits n'en disent pas davantage. Accpetez-vous cette quête, pour le salut de votre monde ?"

Pierre fût très étonné que l'étranger connaisse son nom. Il détailla ce visage sale et poussiéreux pour s’apercevoir que c'était en fait ... Lucius. Un sentiment de joie mêlé de plaisir emplit le cœur de Pierre qui ne pensait pas retrouver son ami de sitôt. Pierre était par ailleurs content que Lucius soit revenu, il retrouvait quelqu'un qui le ressemblait, quelqu'un sur qui il pouvait compter. Les elfes évoluaient autour d'eux, certains même offraient des fleurs à Pierre qui les accepta par politesse, car il avait perdu ce goût pour la nature il y a longtemps. Il remarqua que tous les elfes ou presque semblait doué de magie.

"Vénérable Aramis, je vous souhaite un bon retour chez vous. Comme nous l'avions prévu, je vois que vous venez avec vos fidèles compagnons... bien, bien... ce sera l'heure de prouver votre valeur. Suivez-moi, je vais vous en expliquer davantage, vous pourrez bien entendu vous reposer après en notre humble cité."

Pierre suivit le groupe tout en réfléchissant.

* Je compte bien me faire un peu de blé en profitant des elfes et de mes talents de magicien, S'ils sont doué de magie, ça limite ma marge de manœuvre car ils pourraient se rendre compte de la supercherie. Je verrai bien, certains sont peut-être encore plus débile que d'autres ! Ainsi donc, on devra prouver notre valeurs. Je me demande bien de quoi il va s'agir... *

Pierre monta un escalier sculpté en bois blanc entra par une ouverture dans le tronc d'un arbre. Il écouta celui qui semblait être le chef du conseil. Il fallait donc chercher un mystérieux "artéfact"qui permettrait de sauver Urgôn, et tuer la bête qui le gardait. Pierre, bien que n'étant pas un pacifiste, n'aimait pas du tout que la guerre fasse rage un peu partout sue le continent, il décida donc d'accepter la quête. Paniqué à l'idée de parler à un elfe aussi important dans la société, Pierre oublia même qu'il ne devait pas dire son vrai nom.

" Moi, Pierre Bitant, j'accepte cette quête, pour Urgôn !"

[Je crois, mon cher Asgard, que tu n'imagine pas au combien ton idée correspond avec la trame principale prévue par mon prédecesseur! La chance nous souris à tous.]

Lucius venait de passer un certain temps à marcher dans le calme de la forêt, tout seul, il s'adaptait librement au rythme du monde et en vérité il s'était habitué à la quiétude et à l'oisiveté des bois, et les changement brutaux qui se produisait depuis son arrivé à Yramias le décontenançaient un peu. Il avait retrouvé d'un seul coup ses compagnons et tous étaient surexcités à l'idée de le retrouver. Il ne l’admettrait pas, mais il ne savait pas si c'était aussi son cas. Bien sûr il était heureux de les revoir, mais il était à nouveau le membre d'un groupe duquel il était à nouveau dépendant. Quand les elfes étaient venu les chercher et durant toute la discutions avec eux, il n'avait rien dit et s'était contenté de suivre les autres comme un chien suivant son maitre. Néanmoins, il jugeait les propos tenus par les elfes comme trop important pour se passer de réponse, aussi n'attendit il pas qu'un autre que Pierre prenne la parole avant de la prendre lui même.

"Cette quête pour le salut de notre monde? C'est pour ça que nous avons été ainsi accueillis ici? Vous avez fait venir une bande de vagabond sur vos terre pour insulter leur espèce et leur demander de sauver le monde pour vous? Pourquoi ne pas avoir envoyé vos vaillants guerriers elfes chercher cet artefact? Pourquoi nous? Pour les seuls dires d'une prophétesse? Nous avez vous regardé? Je ne crois pas que je suis prêt à risquer ma vie ou à laisser mes amis mourir pour une sibylle folle qui a décidé que l'avenir de Urgôn était entre mes mains! A part la mort de mes amis pour me hanter à jamais, qu'est-ce que j'ai à gagné dans tout ça? Non je ne crois pas que je serais des votre. Et par peur d’amener le chaos dans votre ville, je vais peut être même m'en retourner d'où je viens, dans les terres des Hommes, où règne le chaos, l’opulence la prosperité!"

Lucius était véritablement offensé par les propos de l'elfe. Si offensé qu'il n'avait même pas relevé la gaffe de Pierre qui révélait son vrai nom. Cela dit, il hésitait à présent quant à la marche à suivre. Il ne pouvait partir sans attendre ses amis. Mais dans l'optique où tous accepteraient la mission il ne pourrait pas les attendre dans cette ville, pas après son coup d'éclat. Il lui faudrait partir. De toute façon il n'était même pas sûr que même si les trois y allait, un d'entre eux reviendrais vivant. Dieu seul savait quel monstre ils auraient à affronter (si tant était que le monstre existait.) Il se décida donc à faire volte face et à ressortir de l'arbre sans ajouter un mot, pour ensuite attendre ses amis près de la sortie. Ce qu'il fit.

Il sorti de l'arbre avant d'attendre une réponse et s'assit dans la poussière plus loin, dessinant des animaux dans le sol avec sa dague.

Llyk écouta le sylvain à la longue tunique verte. Sauver le monde, tuer une bête féroce... Llyk ne pu contenir un ricanement. Les membres du conseil lui lancèrent un regard amer ; elle fit donc mine d'être prise d'une quinte de toux pour masquer son hilarité grandissante.

"- Acceptez-vous cette quête, pour le salut de votre monde ? "

L'acrobate fronça les sourcils et fit une moue dégoûtée instinctivement.

* "Votre" monde ? Eh ben il se mouille pas le vioque ! Le monde n'appartient à personne ; elfes, humains, nains, dragons, chiens et insectes... le monde n'appartient à aucun d'entre eux... *

" Moi, Pierre Bitant, j'accepte cette quête, pour Urgôn !"

La jeune femme sourcilla. Il s'appellait Bobby, aux dernières nouvelles... Elle haussa les épaules, après tout, peu lui importait. Mais elle avait d'ors et déjà décidé qu'elle ne le suivrait pas dans cette aventure. Ce n'était pas son combat et elle estimait que les elfes faisaient preuve là d'une grande lâcheté en envoyant des miséreux se faire démembrer à leur place. De plus, elle n'avait pas vraiment envie de sacrifier sa vie pour ce grand hurluberlu coiffé de fleurs des champs.

Lucius dama le pion à Llyk, visiblement, lui non plus n'approuvait pas cette quête... Il fit une longue tirade qu'elle ne comprit qu'à moité, puis il s'en alla avec panache.

Elle le regarda s'en aller puis s'adressa poliment (chose ô combien rare) au grand machin donc elle avait oublié l'identité :

" Je regrette mais je vais revoir refuser cette quête moi aussi. Mes compétences sont très limitées, et je ne serais qu'un poids pour les autres. Navrée. "

Elle inclina la tête et sortit de l'arbre en descendant le grand escalier blanc en grimaçant. Elle avait perdu l'habitude de parler comme ça, et ça ne lui avait pas manqué. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait dit qu'elle n'avait pas evie de se faire botter le cul par une grosse bêbête tout droit sortie des vieux contes d'un type en robe. Mais comme il avait été correct, la moindre des choses avait été d'en faire de même.

Llyk rejoignit Lucius, s'assit à côté de lui et soupira.

" J'ai refusé aussi. Je crois que ce vieux fou nous a prit pour des pigeons" ricana-t-elle.

Tant de choses s'étaient produites en si peu de temps, le groupe avait à disposition un moyen qui pourrait leur permettre de sauver le monde. Enfin, après tout ce temps, enfin une solution qui pouvait leur permettre d'agir et non plus de fuir comme des lapins. Cependant Llyk et Lucius étaient catégorique, ils ne voulaient pas effectuer cette mission, pour des raisons qui propres à chacun. Il n'y avait que pierre qui avait accepté...

*Pierre? N'était-ce pas Boby? Qu'importe, c'est un ami de confiance je n'ai que faire de son nom.*

Aramis chercha dans ses souvenirs une quelconque référence à cet artéfacts. Après une dizaines de secondes, cela lui revint, son maître lui en avait parlé mais il n'en savait pas plus que ceux qui se tenaient devant lui. Il s'avança d'un pas et dit:

"Si cela peut nous permettre de sauver ce monde, alors j'accepte tout comme Pierre cette tâche. Après tout nous ne pourrons pas y échapper, d'une façon ou d'une autre nous aurons un rôle dans cette guerre, les visions de la prophétesse nous l'ont enseignées. "

Il en profita pour porter un regard à son compagnon, il lui fit un clin d'oeil rassurant, son nom n'était pas important, il ne poserait pas de question.

[Mes excuses pour ne pas avoir posté plus tôt, manque de temps ces derniers jours.]

Les cinq membres du conseil avaient écouté attentivement les réponses de chacun des membres. Évidemment, cela aurait été bien trop simple si tout le monde aurait été du même avis.
L'elfe sans âge se redressa et toisa les quatre aventuriers.

"Je pense que je me suis mal exprimé, en fait, vous n'avez pas le choix. Cela est écrit dans la prophétie, il est donc de mauvais augure d'y déroger. Détournez-vous de votre destin, et vous causerez la perte d'Urgôn. Pour reprendre les propos de notre ami nécromancien, auquel je n'attendais pas moins de verve pour un héritier des Mortis, vous ne profiterez pas longtemps de votre opulence et de votre prospérité si vous laissez le monde entre les mains des ténèbres, ces biens sont éphémères, tout comme votre vie. Nous avons déjà envoyé des troupes d'elfes, personne n'en est jamais revenu. C'est en analysant la prophétie que nous avons conclu que c'était inéxorablement à vous d'accomplir cet exploit !"

Le sylvain toussa un court instant et poursuivit sa tirade.

"Vous ne réalisez pas à quel point vos aptitudes individuelles sont complémentaires, c'est pour cela que vous avez les talents acquis et latents afin d'accomplir cette tâche. Je vous en prie, acceptez !"

Au ton employé par le sage, il était évident qu'il ne plaisantait pas et que ses propos étaient prononcés en toute sincérité.

N’écoutant guère la réponse de ses compagnons, Pierre se mit à réfléchir. Le chef du conseil ne le regardait plus, et Pierre, fier de son état d’elfe renégat, cessa d’être troublé pour le conseil d'Yramias. N’était-ce point les elfes, envers qui il ressentait un mélange haine et de rancœur, qui lui demandaient un service ? L’elfe renégat n’avait que faire des dires d’un quelconque chef des elfes et, comprenant que Lucius et Llyk avaient quitté la pièce, eût soudain envie de les imiter. Le fait qu’Aramis, en bonne elfette calme et placide, ait accepté sans plus ample discussion une quête énoncée d’après une vague prophétie, n’étonna pas Pierre qui nota dans sa tête la que la naïveté de son ami ainsi que sa couardise les mettrai sûrement un jour en difficulté.

"Je pense que je me suis mal exprimé, en fait, vous n'avez pas le choix. Cela est écrit dans la prophétie, il est donc de mauvais augure d'y déroger. Détournez-vous de votre destin, et vous causerez la perte d'Urgôn. Pour reprendre les propos de notre ami nécromancien, auquel je n'attendais pas moins de verve pour un héritier des Mortis, vous ne profiterez pas longtemps de votre opulence et de votre prospérité si vous laissez le monde entre les mains des ténèbres, ces biens sont éphémères, tout comme votre vie. Nous avons déjà envoyé des troupes d'elfes, personne n'en est jamais revenu. C'est en analysant la prophétie que nous avons conclu que c'était inexorablement à vous d'accomplir cet exploit ! Vous ne réalisez pas à quel point vos aptitudes individuelles sont complémentaires, c'est pour cela que vous avez les talents acquis et latents afin d'accomplir cette tâche. Je vous en prie, acceptez !"

Entendant ces mots, la fureur de Pierre explosa et il se retint de pulvériser ces elfes trop vaniteux à son goût. Pierre, qui n’avait jamais senti un quelconque soutient des Dieux, était aussi croyants que les elfes étaient braves, se fichait pas mal d’une stupide prophétie. Les supplications de son interlocuteur touchèrent sa fierté et se mis à penser que si le destin d'Urgôn captivait son intérêt, les troupes d’elfes disparues ne lui importait que peu. Pierre plongea son regard dans celui du chef du conseil d'Yramias, si prompt à déchaîner en lui toute l’antipathie du monde, et lui annonça avec froideur :

" La perte des vôtres, elfe, glisse sur les eaux savonneuses de mon indifférence. Seul le future d'Urgôn me fait accepter votre requête et, je vous prie, ne me pousser pas à bout avec vos paroles maniérées d’elfe stupide et borné ; à moins que vous ne souhaitiez subir le courroux de moi et de mes nombreux ami. Où ai-je la preuve que vous avez effectivement envoyé des guerriers dans cette quête et que vous ne voyez qu’en nous qu’un groupe d’infortuné que vous envoyez dans un piège ? C’en est assez ! Cessons ces facéties ! Dîtes-nous la vérité ! Que savez-vous de cette " bête ancestrale " ? "

Lucius venait de finir de dessiner un cheval complètement raté quand Llyk vint le rejoindre. Elle s'installa près de lui et lui dit d'un ton enjoué:

"J'ai refusé aussi. Je crois que ce vieux fou nous a prit pour des pigeons"

Ce mot raisonna dans l'esprit de Lucius. Des pigeons. Sans répondre à Llyk, il effaça le cheval et commença à gribouiller machinalement le sol en réfléchissant. Il flairait dans toute cette histoire un coup à jouer. Les elfes voulaient voir de quoi Lucius était capable? Ils allaient avoir ce qu'ils voulaient. Pierre avait accepté la quête, et Aramis aussi, il restait sans doute donc des chances de mener la troupe là où le nécromancien le voulait. Les yeux du nécromanciens se posèrent dans ceux de sa camarade acrobate. Ils avaient un air grave mais néanmoins toujours ce coté sournois qui était commun dans les yeux de Lucius. D'un ton mystérieux il dit :

"Des pigeons? Voyons mon amie, nous ne pouvons pas laisser Urgon disparaitre par dédain... C'est notre devoir que d'accepter cette quête... Après tout, nous sommes les élus!"

Puis Lucius recommença à dessiner en attendant les autres. Cette fois, il réussit son dessin. Il dessinait une bourse pleine.

Llyk eu peur un léger instant. Lucius était-il devenu totalement fou ? Lui qui avait refusé la quête pour des raisons similaires aux siennes, elle ne pouvait pas croire que le nécromancien revienne aussi vite sur sa position. Puis elle regarda ce que son ami griffonnait sur le sol.

- L'argent ? toussota-t-elle. Ton plan c'est ça, risquer de te faire griller les belles-filles par un monstre, uniquement pour la gloire ? Je comprends pas ton idée, je te suivrais pas pour un dessein aussi laborieux...

Llyk était de loin la moins futée du groupe. Les mysogynes diraient que c'est parce que c'est une femme. Mais il n'en était rien. Intellectualiser, très peu pour elle. Les idées c'est bien, l'action c'est mieux.
Et comme Lucius parlait couramment la langue de bois, la pauvre acrobate avait bien souvent du mal à comprendre ses intentions.

" La perte des vôtres, elfe, glisse sur les eaux savonneuses de mon indifférence. Seul le future d'Urgôn me fait accepter votre requête et, je vous prie, ne me pousser pas à bout avec vos paroles maniérées d’elfe stupide et borné ; à moins que vous ne souhaitiez subir le courroux de moi et de mes nombreux ami. Où ai-je la preuve que vous avez effectivement envoyé des guerriers dans cette quête et que vous ne voyez qu’en nous qu’un groupe d’infortuné que vous envoyez dans un piège ? C’en est assez ! Cessons ces facéties ! Dîtes-nous la vérité ! Que savez-vous de cette " bête ancestrale " ? "

Aramis était déçu par les paroles de son ami, il était injuste et dur avec son peuple. L'elfe bleu secoua négativement la tête d'une façon fataliste: il était plus humain qu'elfe. Comment pouvait-il mettre en doute les paroles d'un de ses frère ou même se moquer de la mort de plusieurs d'entre eux? Comment pouvait-il manquer de respect à son peuple qui l’accueillait en ses murs? Le mage fit demi-tour et quitta la pièce un regard déçu porté une dernière fois à son compatriote.

" Dis-toi que ceux qui sont morts ont voulu sauver ce monde tout comme nous le voulons, et au fait, mon village t’accueille alors s’il te plait sois un peu plus respectueux mon ami. "

Il quitta la salle sans rien dire de plus, il avait besoin de se détendre, un peu de repos lui ferait du bien. Il descendit les escaliers, et se dirigea vers une construction située près du centre du village. Durant sa marche, de nombreux villageois allèrent le voir à nouveaux, nombres d'entre eux étaient des amis. Il entra finalement dans sa maison, posa ses affaires et en ressortit avec une simple tunique légère comme ses confrères à longues oreilles. Des enfants attendaient Aramis devant chez lui, ils firent une démonstration de leur magie naturelle, comme pour montrer leurs progrès. Certains firent apparaître des sphères lumineuse, d'autres jouèrent à faire pousser des plantes et enfin il y en avait qui s'envoyaient de l'eau en la faisant apparaître dans leur main... Bref, une magie enfantine, basique qui était leur jeu. Aramis s'amusa volontiers avec eux en leur montrant également des petits tours de base. Il était bien, détendu, serein et ne pensait plus à rien.

" Dis-toi que ceux qui sont morts ont voulu sauver ce monde tout comme nous le voulons, et au fait, mon village t’accueille alors s’il te plait sois un peu plus respectueux mon ami.

- Laissez-le ce n'est rien. Vu que vous semblez en désaccord, je vous invite à prendre le temps d'y réfléchir. Nous avons fait préparer un endroit pour vous restaurer."

D'un bref mouvement de la main, le vénérable elfe fit apparaître une forme éthérée en suspension dans les airs. D'abord de couleur mauve, elle changea de couleur et fit apparaître Yramias. Le village était parfaitement représenté, la vision montrant désormais la terrasse où les protagonistes de cette conversation étaient installés. Puis la vision changea, montrant un chemin vers un autre arbre, situé non loin de celui du Conseil.

La vision plongea à l'intérieur de l'arbre, montrant quelques lits à l'allure sommaire mais néanmoins confortable, il y en avait bien assez pour les quatre aventuriers. Au centre de la pièce, les racines semblaient faire affaire de sièges improvisés, une grande vasque de bois disposée au centre de celle-ci. La vasque contenait une quantité importante de fruits à l'allure succulente.

"Reposez-vous bien."

Le sage elfe et ses compères s'inclinèrent sans un mot de plus, et s'engouffrèrent à l'intérieur de l'arbre. L'instant d'après, ils avaient disparu, laissant les quatre autres livrés à eux-mêmes.

Pierre écouta Lucius accepter la mystérieuse quête. Il était conta que son ami ait les mêmes motivations que lui, qu'il pense que c'était leur devoir envers Urgon qui leur faisait accepter la quête. Il ne fut par contre pas étonné que Llyk ne les suive pas car, d'après Pierre, ce n'était qu'une femme.

" Dis-toi que ceux qui sont morts ont voulu sauver ce monde tout comme nous le voulons, et au fait, mon village t’accueille alors s’il te plait sois un peu plus respectueux mon ami.

Pierre, tout en écoutant ce reproche de la part d'Aramis, nota dans sa tête qu'il devait lui expliquer son point de vue .

- Laissez-le ce n'est rien. Vu que vous semblez en désaccord, je vous invite à prendre le temps d'y réfléchir. Nous avons fait préparer un endroit pour vous restaurer. Reposez-vous bien."

L'elfe, qui méprisait les elfes, ne put qu'admirer les prouesses dont le chef du conseil avait fait preuve, tout en étant soulager de pouvoir se reposer et ce, dans un lit confortable, ce qui contrasterai avec les dizaines de nuits qu'il avait passé à dormir par terre. Il se retrouva seul avec ses compagnons, et profita de cet instinct pour expliquer pourquoi il s'était emporté.

" Désolé Aramis, mais je devais lui expliquer ce qui me pousse à accepter cette quête malgré l'aversion que j'ai pour ce type."

[Llyk et Lucius sont dehors, Pierrot, donc tu ne peut pas entendre leurs divagations Wink

]

Alors que Lucius finalisait intérieurement son plan, ses amis sortirent. Ils le guidèrent, lui et Llyk, jusqu'à un arbre qui semblait devoir leur servir de lieu de vie durant leur séjour ici. Pour l'instant, tout se passait bien. Llyk avait refusé et Lucius aussi, peut être que Pierre lui même avait refusé ce qui donnait au groupe une certaine force de pression. Le nécromancien souriait intérieurement : son objectif n'était pas tant de s'enrichir que de se venger de cet elfe trop arrogant à son gout.

Ensemble donc, les quatre amis montèrent dans une chambre à l'allure austère mais confortable. Pierre s'excusa alors pour ses propos cavaliers envers les elfes devant Aramis, ce qui permit à Lucius de comprendre que son ami le soutiendrais sûrement dans son plan de vengeance, d'autant que celui-ci semblait partager la passion de Lucius pour les objets de valeur.

Sans mot dire, Lucius s'installa sur une des racines à la forme étonnante qui semblait ici servir de fauteuil, et il dût reconnaître qu'on y était bien installé. Il se saisit d'un fruit juteux qu'il avait immédiatement reconnu comme un de ces fruits qui lui avaient permis de survivre pendant son périple dans les bois, puis, frottant doucement sa jeune barbe, il interpella Pierre.

"Bobby, mon ami, cela fait longtemps que nous n'avons pas pût discuter toi et moi. Que dirais tu si nous allions faire un tour en tête à tête quelques instants?"