Therion, prétendu almaâri, officieusement humain

Therion rageait intérieurement, la chance semblait avoir quitté les deux compagnons. Alors qu'Eldar semblait être emmené par le meneur des troupes pour... discuter, supposait-il, on avait fait comprendre à Therion qu'il devait suivre d'autres soldats. Les deux amis partaient dans une direction opposée.

*Bon sang... s'ils voient mon visage ou qu'ils me demandent de parler je suis fichu... je vais sûrement devoir me battre...*

Alors qu'il suivait les soldats, Therion observait les visages des almaâris qu'il croisait au sein de cette cité. Une expression étrange peinte sur le visage, observant le guerrier, avec un regard qui semblait percer au travers de son armure. Therion ne se sentait pas à l'aise.

Sa main tenait fermement la poignée de Nibel. Il semblait plutôt facile de se déplacer dans cette cité, malgré les apparences extérieures. Au sein des arbres tortueux aux branches tantôt argentées, tantôt sombres, des habitations avait été construites, des ponts de corde reliant chacun des arbres. Des petites lanternes, dans lequel le guerrier ne percevait aucune bougie, avaient été accrochées ça et là... Magie ancestrale très certainement. Une atmosphère mystérieuse se dégageait de cette ville. Le guerrier ne pouvait être qu'ébahi devant tant de majesté.

Pourtant, l'heure n'était pas à la contemplation, le guerrier se ressaisit, le regard fixé sur le dos du soldat qui le précédait. Le berserker se demandait comment Eldar s'en sortait de son côté.

[Putain j'suis désolé j'avais complètement zappé! Razz

]

Les soldats menèrent Therion au milieu d'un spectacle proprement hallucinant. Les arbres qui, l'instant précédant, impressionnaient tant le guerrier, laissaient place à une clairière relativement grande où des almaari assez massifs pour leur race abattaient les troncs à coup de hache, dirigés par un elfe du crépuscule immense quant à lui, qui poussaient des hurlements pour motiver et galvaniser ses travailleurs. C'était indéniablement l'elfe que les deux amis avaient aperçu en venant. De ce chantier de déforestation partaient des chariots tirés par des animaux étranges ressemblant à des cerfs très massifs, remplit autant que possible par des troncs qui allaient vers ce qui ressemblait à une scierie, plus loin.

On mena l'homme vers ce qui semblait être le chef des bûcherons qui ne semblait cesser de pester contre ses hommes que pour reprendre son souffle. Lorsqu'on lui présenta Therion dans une langue qui était malheureusement inconnus du guerrier humain, il sembla que le bûcheron ne cessait pas de hurler. Il criait de toute ces forces sur les soldats qui répondaient timidement. Il tourna brusquement son regard sur Therion et maugréât à nouveau dans un langage toujours aussi impénétrable, puis il fis un geste dédaigneux vers la scierie, et les soldats se remirent en marche, marchant cette fois indéniablement vers la scierie. Fallait il les suivre ou rester là? Difficile à dire en l'état actuel des choses.

[C'est rien.]

Therion suivit le mouvement sans rechigner outre mesure. Le spectacle qu'il vit plus loin le laissa pantois. Des almaâris travaillaient d'arrache-pied, abattant et sciant les arbres de leur propre forêt. Le berserker sentit une colère sourde monter en lui. Il ne comprenait pas cette situation. Il lui semblait évident que les almaâris n'avaient pas stoppé leur production de machines de guerre...

Le guerrier fut conduit devant l'individu que lui et Eldar espionnaient auparavant. Celui-ci semblait être un genre de contremaître et beuglait des ordres aux elfes qui travaillaient dur. Il prêta à peine attention au guerrier et focalisa son attention sur les soldats, toujours dans le dialecte elfique. Ces derniers partirent en direction de la scierie, le guerrier resta planté là un court instant.

*Bon, j'vais aller voir ce qu'il se passe là-dedans...*

Prenant ses distances avec le groupe de soldats qui le précédait, Therion se dirigea vers le bâtiment qui servait de scierie, dans laquelle un astucieux système de poulies et de lames dentelées, le tout mu par l'énergie d'un moulin à eau et la magie, permettaient de couper le bois de manière propre et nette.

*Je pense qu'ils veulent m'engager comme bûcheron... c'est hors de question. Je vais mettre un terme à tout cela.*

Le guerrier entra donc dans la scierie et chercha un moyen de saboter la machine.

Une fois à l'intérieur du grand bâtiment où grouillaient les elfes et qui sentait la sciure et la poussière, les gardes expliquèrent quelque chose à Therion tout en lui montrant l'immense scie, chose que, bien entendu, Therion ne compris pas. Puis, sans attendre de réponse, les gardes l'emmenèrent à un autre elfe qui lui même lui parla pendant un bon moment en elfique. Il semblait qu'il n'attendit pas de réponse particulière à ses consignes, ce qui était heureux. Enfin, on mena Therion à une salle du bâtiment qui semblait être un vestiaire. La salle était rectangulaire et sur d'étranges porte manteaux ressemblant à des branches d'arbres disposés de chaque coté de la pièce pendaient des vêtements de toute sorte. Au centre de la salle se trouvait de long bancs et au fond de celle-ci, une armoire remplit de ce qui semblait être l'uniforme de travail de cette scierie. On laissa l'homme seul ce qui lui donnait une chance inespérée de tenter quelque sale coup.

Therion avait vu juste. Il fut laissé seul dans une pièce relativement spacieuse, contentant plusieurs bancs et un placard dont les battants béaient, des fripes entassées dans celui-ci. Celles-ci étaient de la même couleur, il fut aisé au berserker de deviner qu'il s'agissait d'une sorte de bleu travail, porté par les bûcherons de ce camp.

"Bon... au travail... je vais bien m'amuser, je pense..." murmura le guerrier pour lui-même, le sourire au coin des lèvres.

Il s'approcha près d'un banc, passa ses bras autour de celui-ci et le souleva. Sans se débarasser de son colis improvisé, il fit volte-face et franchit de nouveau la porte. Avant qu'on ne puisse l'en empêcher, il projeta de toute ses forces le banc dans la mécanique de la scie, espérant provoquer un arrêt de la machine.
Sans prendre garde si on l'avait remarqué ou non, le guerrier pénétra de nouveau dans le vestiaire et recommança l'opération une seconde fois.

*J'espère que ça a marché, maintenant on sort d'ici.*

C'est ainsi que Nibel fut sortie de son fourreau et que Therion se tenait en garde devant la porte, attendant une réaction adverse et surtout une opportunité de sortir de la scierie et d'aller rechercher Eldar. La soif de sang commençait à bouillonner à l'intérieur de Therion.

L'action éclaire de Therion était audacieuse et complètement folle. Pourtant, elle marcha. La première fois qu'il était sortie du vestiaire avec son banc, personne ne l'avait remarqué tant ils étaient occupés par le travail de romain que représentait le transport de tronc d'arbre. La force herculéenne de l'homme avait projeté le banc directement dans les rouages du mécanisme compliqué de la scie. Dans un bruit de craquement horrible, il fût écrasés entre deux grosses dents de deux gros rouages et bloqua la machine dans un fracas assourdissant. C'est à ce moment que l'on commença à remarquer l'homme en armure qui, déjà, apportait le deuxième banc, qui acheva le travail entamé par le premier en se bloquant sur une autre partie de l'engin.

Peu à peu, des ouvriers se saisirent de marteaux et de haches et, accompagnés de quelques soldats, ils convergeaient tous vers Therion pendant que d'autre accouraient de l'extérieur et se jetaient eux même dans les mécanismes pour essayer de remettre l'engin en marche.

Therion arbora un sourire satisfait, son plan, bien qu'improvisé, semblait avoir fonctionné.
Se ruant en dehors du vestiaire, il hurla à la cantonade.

"Vous n'êtes que des idiots ! A quoi bon aller faire la guerre à qui le veut alors que vous pouvez vivre en paix dans vos forêts. Vous pouvez arpenter librement Urgôn... sans avoir besoin de tuer des innocents... Vous n'avez pas à obéir à qui que ce soit ni de construire ces machines de guerre. Vivez en paix et forgez votre propre avenir !"

Bien entendu, le guerrier avait prononcé ces mots dans le dialecte commun, dévoilant partiellement son identité d'humain.

"Maintenant, si vous comptez m'empêcher d'apporter la paix ici, ramenez-vous !"

Therion se tenait en garde, dardant l'imposante Nibel d'un air menaçant.

[EDIT : Fautes d'inattention assez grossières.]

[J'suis plus sur facebook, alors j'peux plus harceler Eldarichou, désolé Razz

]

Si il était clair que cette masse armée n'avait pas l'expérience martiale et l'équipement de Therion, elle avait avec elle l'avantage du nombre. Quoi qu'il en était, avant que la situation ne devienne critique, le mercenaire avait la certitude de faire subir à ses adversaires de sérieuses pertes.

[Ah, ça c'est pas cool, va falloir qu'on se débrouille autrement. Pour le post qui suit, hésite pas à me dire si tu trouves que j'outrepasse mon rôle de joueur.]

A posteriori, il semblait que le sabotage de Therion avait fonctionné. Les almaâris étaient tenus en échec par les divers morceaux de bois coincés à l'intérieur des rouages de la scie.
En parallèle, alors que le guerrier se tenait en garde, une masse d'elfes s'était formée à l'intérieur de la scierie, bien décidée à lui obstruer le passage. Certains semblaient armés, d'autres non, ce qui était sûr, c'est qu'ils n'étaient pas là pour badiner.

"Bon, de toute façon, c'est la seule sortie possible, le reste du bâtiment est entièrement clos... En avant !" dit le berserker pour lui-même, tout en chargeant le bouchon humain.

Elancé à pleine vitesse, il fit décrire à Nibel de grands arcs de cercle - en employant toute sa force et le poids conféré par la vitesse acquise lors de sa course - destinés à taillader la foule afin de se frayer un passage vers l'extérieur.

[J'vais faire jouer mes relations pour faire intervenir Eldar, je crois qu'il pourrait être utile. Sinon je ferais intervenir quelqu'un d'autre, on se débrouillera.]

Le combat mené par l'humain était presque perdu d'avance. Nibel tranchait et perçait à tout vas. Il était difficile de compter le nombre de mort qui s’étalaient au sol, mais il était indéniable que leur nombre était impressionnant. Néanmoins, pour chaque homme qui tombait, un autre sortait de la masse pour attaquer Therion qui avait dû stopper sa charge à cause de la densité de chair qu'il aurait dû traverser pour continuer. Il était à présent encerclé par des ennemis cent fois plus nombreux. Il lui fallait l'aide de quelqu'un.

[Ou la rage de berserker ? "Possible" ou non ?]

[Fait comme tu le sent, mais Eldar qui intervient ça aurait plus de gueule Laughing

]

[D'accord avec toi pour Eldar, je ne désespère pas de le revoir. Je vais faire sans pour l'instant.]

La marée humaine qui entravait Therion ne décroissait pas. Le guerrier tranchait sans vergogne, y mettant toute sa ferveur afin de se frayer un chemin vers l'extérieur. Ces elfes étaient vraiment des fanatiques, ses propos n'en avaient fait réagir aucun. Peut-être ne l'avaient-ils tout simplement pas compris.

Le berserker avait fort à faire. Il devait attaquer, parer, esquiver, et s'en sortait pour l'instant sans grosses blessures, son épaisse armure déviant la plupart des coups. Ces almaâris-là n'étaient pas extrêmement doués pour le combat.
Alors que chaque almaâri tombait, un autre venait prendre sa place, Therion avait l'impression de frapper dans de l'eau.
Pourtant, sa soif de sang ne cessait de bouillir au fond de lui, faisant écho à ses plus sombres penchants, l'appel du berserk se faisait sentir. Il était difficile pour Therion d'arrêter ce flux de rage inextinguible.

Un autre elfe du crépuscule tomba sous les coups de Nibel, ce fut celui de trop. Therion, aussi fort d'esprit était-il, succomba à la rage du berserker, laissant libre cours à la puissance dévastatrice de cet état second.

Nibel s'abattait encore et encore, chaque coup porté était plus puissant, plus rapide. La claymore tuait sans temps mort, aspergeant Therion de sang, son armure couverte d'une couleur écarlate offrait là un bien sinistre spectacle.

Le berserker tailladait sans relâche, guidé uniquement par la rage et la soif de sang.

Les coups de Therion se faisaient de plus en plus intense. Les crânes se brisaient dans un craquement effroyable à chaque coup et le sang giclait de toute part. La vigueur et la rage folle de l'homme, le sang qui le recouvrait, inspiraient dans le coeur de ces apprentis soldats une peur grandissante. Finalement, la troupe désorganisée entama brusquement une déroute menée d'abord par quelques ouvriers et qui finit par entrainer jusqu'aux quelques soldats qui approchaient de la mêlée. Il n'y avait plus maintenant entre Therion et la liberté qu'un tas de morceaux humains broyés à la claymore, mais si il voulait partir, il lui faudrait agir vite, avant que les fuyard ne se reprennent.

La soif de sang frénétique du guerrier fut son salut. Alors que son assaut avait crû en intensité, les almaâris fuirent la scierie.

Le berserker enragé sortit en furie de la scierie, ne savant trop quoi faire, obsédé par le désir de se battre et de répandre la mort. Pourtant, dans son état de rage, il savait qu'il cherchait quelque chose, ou quelqu'un, il ne savait plus vraiment.

Au fur et à mesure qu'il progressait dans la clairière, tuant quiconque se trouvait sur son passage, il finit par comprendre qu'il cherchait l'un de ces elfes à la peau d'ébène, peut-être pour le tuer ou pour un autre sombre dessein.
Le berserker, courant sans prendre la peine de se cacher à travers les fourrés, écuma le village à la recherche de ce fameux elfe.
Après en avoir fait le tour de manière sommaire, il ne le trouva pas.

Alors qu'il était adossé à un arbre, tournant le dos au village, un mal de tête sourdit dans son crâne, le laissant groggy. C'est alors que Therion reprit conscience, la fatigue l'envahissant peu à peu. Ses muscles étaient tant éreintés qu'il dut s'asseoir, ne prenant même pas la peine d'essuyer le sang qui dégoulinait de sa claymore et de son armure.

Il avait besoin de repos, et savait parfaitement qu'il venait de commettre un véritable massacre. Therion espérait en silence qu'Eldar ne faisait pas partie de ses victimes. Il profita de cet instant de tranquillité pour fermer les yeux, laissant vagabonder son esprit là où seuls les Archons savaient, Nibel fidèlement posée sur ses jambes.

Eldar qui s'était couché dans un décor qui pouvait être considéré comme assez beau se réveilla dans un décor qui pouvait être considéré comme assez laid. En effet, il se réveilla dans un cul de basse fausse humide qui semblait avoir été creusé en plein air. Si la situation en elle même était assez inquiétante, elle ne l'était pas autant que les quelques débris de squelettes humanoïdes qui lui servaient de compagnon de chambre.

Il n'avait plus Nibel et avait même été dépouillé de son armure. De toute évidence, il avait cédé à la fatigue causée par ses exploits guerriers et on l'avait pris pendant qu'il dormait. Dieu seul savait ce que les almaaris pourraient lui faire pour avoir tué tant de leurs membres. Il n'y avait rien à faire ici bas, aussi Therion n'eut-il d'autre choix que d'attendre que quelque chose se passe.

Et quelque chose se passa. Des almaari vinrent et sans rien dire, lui tendirent une corde en lui faisant signe d'y monter. Fallait-il suivre leurs directives?

Therion se réveilla hagard, l'esprit encore à moitié brouillé par la rage de berserker. Il ne savait pas combien de temps il était resté endormi, mais il sentit que c'était juste assez longtemps pour qu'on le dépouille de ses biens, son armure et sa précieuse claymore. On lui avait juste laissé son pantalon et sa chemise de toile.

Le guerrier sentit une colère sourde monter en lui.

Alors qu'il bouillait intérieurement, il vit des almaâris regarder par-dessus la fosse. Therion n'y prêta pas attention sur le moment, pensant qu'ils l'observaient comme s'il était une bête en cage - et à peu de choses près, c'était le cas.

Il fut surpris de voir que les elfes lancèrent une corde et lui firent signe de monter.

*De toute façon, mieux vaut que j'aille dans la verdure plutôt que de rester là à croupir au milieu des cadavres.*

Grinçant des dents, les muscles endoloris par l'effet du berserk, Therion entreprit avec prudence de grimper sur la paroi humide. Une fois arrivé en haut non sans peine, il attendit, toisant les almaâris.

*Si quelqu'un m'avait dit que je devais mourir ici, je pense que je lui aurais ri au nez.*

Il sourit avec amertume, pensant à ce qui l'attendait.

A peine l'homme eut il posé achevé son ascension que déjà on s'était saisit de lui et on lui avait ligoté sérieusement les mains. Une myriade d'hommes en arme entouraient Therion dont les exploits avaient visiblement suscité une certaine peur chez les Alamir. On l'emmena un peu plus loin, dans ce qui ressemblait déjà plus à une ville elfique : certains arbres assez épais pour cela avait visiblement été transformés en maisons et entre eux s'étendaient d'immenses passerelles sur lesquelles d'autre maisons avait été construire. Ici aucun espace ne semblait être négligé. Après une courte marche dans cette ville à la beauté froide et somptueuse où la foule conspuait Therion sur son passage, le cortège arriva à ce qui semblait être dès le premier coup d'oeil une arène. S'en était effectivement une : gradins, fanions et foules en délires, rien ne manquait, si bien que si ce n'était pas pour ce ciel composé de feuilles grises argentées et de branches noirâtres, on aurait pût se croire à Taâk'in.

Therion fût amené au centre du stade. La situation n'était pas difficile à comprendre. Des milliers d'almaari surexcités étaient présents, dans une sorte de loge pour personnalités se trouvait un grand nombre de nobliau elfiques richement habillé, et parmi eux s'en trouvait mieux habillé encore que les autres et dont l'apparente arrogance semblait montrer qu'il avait un rôle important dans cette ville. Toute cette populace était venu voir un spectacle, le genre de spectacle qu'on voyait parfois à Taâk-in d'ailleurs. Ils étaient venu voir la mise à mort d'un prisonnier. C'était en tout cas ce qui paraissait puisque, bien que beaucoup de gens s'adressait à la foule et à Therion lui même (dont le noble almaari évoqué précédemment) avec un ton très solennel, le malheureux ne pouvait rien y comprendre.

Alors que l'on pouvait se demander ce qui allait se passer ensuite, un elfe très massif entra à son tour dans l'arène avec... avec Nibel! Difficile pour le bretteur de ne pas reconnaître son arme fétiche! Il amenait également une sorte d'armure elfique légère, pas du tout le genre de Therion. Il jeta le tout aux pied du prisonnier puis s'approcha d'un levier non loin de là, situé près d'une lourde porte de bois, alors que la foule s’excitait de plus en plus. Il semblait peu probable que cette cérémonie soit la libération de Therion, quoi qu'il y eut derrière cette porte, on attendait de lui qu'il se batte avec. L'elfe actionna le levier, la porte s'ouvrit et libéra une superbe panthère très massif et à la fourrure aussi noire que ces bois. On pouvait s'attendre à bien pire. L'animal arrivait à la moitié des cuisses du grand homme et portait lui aussi une légère armure elfique. Néanmoins et malgré le fait que la bête n'eut pas le gabarit d'un ours, le regard qu'elle lançait à sa proie était sans équivoque : elle n'allait pas faire de cadeau.

Le berserker fut mené sans douceur jusqu'au centre de ce qui était vraisemblablement une arène. Depuis la fosse jusqu'à cet endroit, les autochtones le huaient et humiliaient l'humain. Pourtant, Therion pouvait lire de la peur dans leurs yeux : la peur que le massacre qu'il avait perpétré se reproduise.

Des gradins avaient été disposés de manière circulaire, sous l'un d'eux trônait une massive porte de bois. On jeta Therion au centre de l'arène.

*Ah les enfoirés, ils veulent me faire crever là-dedans... évidemment je suis pas encore complètement remis de ma crise...* pensa-t'il en se relevant. Il avait la gorge sèche et l'esprit embrumé.
Therion réalisa qu'on lui avait lancé Nibel... et une armure légère elfique. Les elfes s'étaient bien gardés de lui rendre son armure lourde pour l'éventuel combat à venir. Ils désiraient l'handicaper au maximum afin qu'il meure au cours du combat, mais les elfes avaient le sens de l'honneur, ils lui avaient laissé sa claymore.

Le guerrier s'approcha de son épée pour en inspecter le fil : ce dernier était presque intact, l'acier de la lame était vraiment d'excellente qualité.
Il enfila prestement l'armure elfique. Celle-ci était relativement confortable et offrait une protection sommaire. Ceci dit, Therion ne s'y sentait pas à l'aise, bien qu'elle offrait une plus grande liberté que son armure lourde.

Alors que l'elfe du crépuscule allait actionner un levier près de la lourde porte de bois, Therion effectua une rapide série de mouvements destinés à détendre ses muscles. Il tâchait de se concentrer sur lui-même, d'ignorer la foule qui l'insultait probablement.

La porte de bois s'ouvrit, laissant place à une grande panthère noire, on lui avait également vêtu une armure elfique. Le regard de l'imposant félin se posa sur Therion, et dévoila ses crocs, en disant long sur ses intentions vis-à-vis de Therion.

Le berserker redressa Nibel devant lui, plantant son regard dans les pupilles effilées de la panthère. Il fléchit les genoux afin d'accroître sa masse pour ne pas être destabilisé par la charge de l'animal, il avait entendu parler de leur puissance auparavant.

"Ils veulent du sang hein ? Je vais leur en donner..." grogna le guerrier.

Après avoir toisé sa proie quelques instants, la bête se jeta sur elle de toute ses forces en poussant un rugissement violent. L'humain massif n'eut pas le moindre mal à repousser son assaillant qui retomba lestement sur ses pâtes et tournait à présent autour de Therion en cherchant un meilleur angle d'attaque. Devant cette expression des impressionnantes prouesses de l'homme, la foule redoublait de hurlement de haines. C'est alors que l'animal, probablement agacé par le bruit, se décida à bondir à nouveau, cette fois sur le flanc de sa cible.

Therion avait encaissé la première attaque sans dégâts apparents, il s'était suffisamment préparé pour que la panthère ne perce pas ses défenses. L'assaut de la bête avait néanmoins réveillé ses muscles qui le tiraillaient, répandant une douleur sournoise dans ses membres.

Alors que le félin tournait autour du berserker afin de chercher une probable ouverture, celui-ci bondit avec vivacité sur le guerrier en tentant de l'attaquer sur le côté.

Les muscles endoloris, Therion fit un pas de côté et fit volter Nibel, la terrible claymore entamant une course en diagonale destinée à frapper la bête de plein fouet. Le berserker espérait silencieusement qu'il avait mis assez de puissance dans cette contre-attaque pour percer l'armure elfique et tuer la bête.

Un seul coup de la longue épée de Therion avait suffit. La lame de Nibel c'était plantée net dans la peau de l'animal qui, affreusement blessé, se traînait maintenant avec une difficulté non dissimulée le plus loin possible de son ancienne proie, laissant derrière lui une traînée sanglante dans le sable. Le public se mit à huer de plus belle. On laissa Therion quelques minutes dans l'arêne sans savoir ce qui allait advenir de lui, mais quand il vit un autre humain entrer dans l'arène avec à quelques différences près la même armure que lui, il comprit que son prochain combat serait probablement un combat fratricide.

L'homme s'approcha avec hésitation du géant que représentait Therion. D'ailleurs même pour un homme, celui-ci était assez petit. Un mètre soixante quinze au maximum, il brandissait une épée à une main et un bouclier portant le blason très reconnaissable du royaume de Draconia. Il attendait, tremblant, à quelques mètres de Therion, une visible peur dans ses yeux. Il devait avoir une trentaine d'année, mais à en juger par sa réaction, il ne devait sûrement pas être un guerrier d'expérience comme l'était Therion.

Apparemment, la victoire de Therion dérangeait : la foule l'avait hué de nouveau alors qu'il avait vaincu le félin.

Il avait attendu quelques minutes dans l'arène, ne sachant trop quoi faire et n'ayant aucune échappatoire.
On lui présenta alors un autre guerrier, vêtu de la même armure elfique. Il portait une épée et un bouclier et Therion pouvait lire la peur dans ses yeux : la peur de mourir.

"Mais c'est le blason de mon pays !" s'exclama Therion.

En effet, le bouclier du guerrier arborait l'emblème au dragon typique de Draconia.

"Je ne tuerai pas quelqu'un qui défend l'honneur de mon pays ! Vous m'entendez ?! Laissez-le rentrer chez lui !" hurla le guerrier à l'adresse de la foule, dressant son épée et la dardant en direction du public.

» Therion Dakeyras [Humain/Guerrier Mercenaire]
» Absence - Therion
» Pour Therion, Malrick et Llyk
» Eldar Sanaril [Almaâri/Assassin]
» Lumilevy Vapaa [Almaâri/Forgeronne]