Un air de liberté [Terminé]

Le coeur de Lucius battait la chamade. Il était enfin sortie de Tâak'in. Il n'aurait jamais pû imaginer en entrant à quelle point cette ville allait le changer. Premièrement, ses pouvoirs s'étaient dévellopés à une vitesse ahurissante depuis sont arrivé dans la ville des marchands : il pouvait maintenant faire des sorts cents fois plus puissant qu'au part avant, et surtout, il avait trouvé une cause auquel ses pouvoirs pouvait servir. En effet, avant d'entrer à Tâak'in, il se battait pour l'argent, pour les femmes et le luxe, aujourd'hui, il se battait pour la vengeance... sans perdre de vue l'argent, le luxe, et la luxure, évidement. Il avait soif de sang impérial et sentait qu'en lui existait un potentiel de destruction très puissant. Il sentait que ce pouvoir était assez puissant pour un jour, qui sait, détruire des villages, des villes, des pays, des empires voir le continent tout entier. Il sentait aussi que ce pouvoir pourrait détruire les lois de Dieu. Mais il savait aussi que ce pouvoir pouvais le détruire lui même. A Taâk'in, il s'était aussi fait des amis, des vrai, pas comme les petits nobles qu'il fréquentait à l'époque où la famille Mortis avait encore toute sa splendeur. Il y avait Eldar, le combattant, un des premiers almaâri que Lucius avait rencontré. Il y avait aussi Aramis, un être innocent et candide, mais plein de bonté. Bien sûr, il y avait aussi Llyk, sa camarade de beuverie et d'idéal avec qui il avait fait le rêve d'éradiquer la pauvreté tout en s'enrichissant, et puis pourquoi pas aussi Pierre, le croisé qui semblait partager avec Lucius beaucoup de passions? Et, mieux encore, il s'était aussi fait des ennemis. Asoeil dans un premier temps, l'assassin méprisable, méprisant et arrogant qui avait faillis le tuer et qui l'aurait sûrement fait sans mal si Jörn Krenshar n'était pas intervenu. Asoeil et Lumilevy, Lumilevy la plantureuse et charmante almâari tout aussi méprisable que son homologue assassin et tout aussi arrogante. Le coup que Lucius lui avait porté l'avait terriblement soulagé et il rêvait un jour de la voir étendue à ses pieds. Et Oryll. Un brave homme à n'en pas douter. A bien y penser, Tâak'in lui avait aussi apporté l'argent. Beaucoup d'argent qu'il portait toujours sur lui et qu'il hésitait à détourner de son usage originel. Le donner aux pauvre? N'était il pas pauvre lui même? Il verrait bien de toute façon...

Le soleil avait remplacé les nuages et les oiseaux c'était remis à chanter. Mais bizzarement, l'athmosphère était lourd et inquiètant. Ca sentait l'orage... Toujours juché sur sa drôle de monture, Lucius posa la question qui allait bientôt s'imposer d'elle même.

"Hé, Eldar, tu ne pourra pas me garder avec toi éternellement, je peux calancher d'une minutre à l'autre... Cela te dérangerait-il de m'aider à aller jusqu'au prochain village? Peut être pourra t-on y trouver un médecin pour me sauver ou au moins un lit pour que mon agonie ne soit pas trop désagréable..."

Etrangement, Lucius n'était plus vraiment inquiet. Accroché à Eldar, il n'avait pas très mal et avait l'impression que la douleur se dissipait. Néanmoins, il se faisait un refléxion simple qui le poussait à vouloir être soigné au plus vite : Tant que l'on a mal, on est encore vivant.

Alors que les trois compères furent dehors, le frêle humain demanda quelque chose à Eldar.

"Hé, Eldar, tu ne pourra pas me garder avec toi éternellement, je peux calancher d'une minutre à l'autre... Cela te dérangerait-il de m'aider à aller jusqu'au prochain village? Peut être pourra t-on y trouver un médecin pour me sauver ou au moins un lit pour que mon agonie ne soit pas trop désagréable..."

Cette proposition était somme toute logique, et l'almaari ne voyait pas les choses autrement : il ne s'était pas décarcassé à porter Lucius sur son dos pour l'abandonner maintenant dans la forêt !

Le village le plus proche n'était sans doute pas à côté, il fallait donc se mettre en route rapidement.

"Bien sur, on ne va pas t'abandonner maintenant. Et puis tu me dois toujours de l'argent. Ha, et puis je t'ai promis de t'en coller une quand tu irait mieux également. Alors en avant !"

Après un petit silence, l'elfe repris :

"Euh... Quelqu'un sait par où se trouve le village le plus proche ? Je suis arrivé par une caravane de marchand, mais nous n'avions pas fait de halte pour venir à Tâak'in..."

Le guerrier se leva de son tas de pierre tout en remettant son heaume.
Il avait ignoré la conversation entre l'almaâri et l'autre humain, préférant écouter le bruit des vagues heurtant les rochers des falaises toutes proches.

"Euh... Quelqu'un sait par où se trouve le village le plus proche ? Je suis arrivé par une caravane de marchand, mais nous n'avions pas fait de halte pour venir à Tâak'in..."

Therion se tourna vers la cité de Taâk'in. Ils étaient près de la cité, mais à l'extérieur des murs corrompus, ce qui était l'objectif du guerrier.

"De toute manière, il serait dangereux que nous empruntions la voie principale. La garde nous connait, Eldar. On devrait suivre la grand-route en cheminant au travers des sous-bois en suivant la direction opposée à Taâk'in. Ensuite, il faudra quitter la voie commerciale pour une autre route moins fréquentée, celle-ci mène à un village... J'y avais fait halte un soir, on devrait pouvoir trouver de l'aide."

Tout en expliquant la direction du village, le guerrier avait pointé du doigt l'horizon, pour indiquer de mémoire où se trouvait approximativement le village.

Il observa ensuite Lucius, juché sur Eldar.

*Hum, vu la chemin que nous avons, Eldar va se briser le dos...*

Therion réfléchit un court instant puis reprit la parole, une idée bien précise en tête.

"On pourrait peut-être fabriquer un brancard pour ce cher Lucius. Cela économisera tes forces Eldar, et il pourra se reposer pendant notre marche."

L'explication détaillée du chemin par Therion fut rassurante et précise. Il leur restait donc un bon bout de chemin à parcourir avant d'arriver à destination.

Le guerrier ajouta, après avoir fixé Lucius et Eldar :

"On pourrait peut-être fabriquer un brancard pour ce cher Lucius. Cela économisera tes forces Eldar, et il pourra se reposer pendant notre marche."

Cette proposition fut salvatrice pour l'almaari.

"Effectivement, si nous avons plus d'une ou deux heures de route, ce qui à l'air d'être le cas, je ne tiens pas particulièrement à m'abimer le dos. D'un autre côté, nous ne pourrons utiliser ce brancard tant que nous ne serons pas sur une route goudronnée : le sol de la forêt ne lui permettra pas de rouler."

En prévision d'une utilisation ultérieure, l'elfe déposa tout de même le jeune humain au sol afin de ramasser des matières premières en vue de la construction de cet outil de fortune.

"Effectivement, si nous avons plus d'une ou deux heures de route, ce qui à l'air d'être le cas, je ne tiens pas particulièrement à m'abimer le dos. D'un autre côté, nous ne pourrons utiliser ce brancard tant que nous ne serons pas sur une route goudronnée : le sol de la forêt ne lui permettra pas de rouler."

Le guerrier rit doucement et répondit à son comparse :

"En fait, je ne pensais pas faire glisser le brancard sur le sol. Nous porterions le brancard à deux, toi et moi à chaque extrêmité. Ce sera moins pénible pour toi."

Le guerrier inspecta les alentours des sous-bois et trouva sans peine deux branches relativement longues, et qui lui paraissaient d'une solidité certaine. Il revint vers ses compagnons l'air triomphant, déclarant :

"Voici l'armature pour le brancard. Il nous faut trouver de quoi faire le "matelas"..."

Therion se gratta le menton, réfléchissant à ce qui pourrait servir d'assise à Lucius. Il craignait que le feuillage soit trop fragile pour résister longtemps à son poids, à moins de tresser les feuilles...

Eldar fut surpris par la répartie de Therion. Il n'avait pas imaginé que le guerrier eu parlé d'un brancard traditionnel à porter à deux.

*Mais... Ce n'est pas optimal !*

Après une courte réflexion, et un ramassage rapide de bois et feuilles, l'elfe ajouta :

"Je ne suis pas certain qu'un brancard de ce genre nous soit d'une grande aide ici. Certes, cela nous permettrait de transporter Lucius dans la forêt en fatiguant un peu moins mon dos, mais j'y vois plusieurs inconvénients. Le premier est que nous allons nous fatiguer les bras, autant l'un que l'autre, alors que nous avons une grande distance à parcourir et que nous ne sommes déjà pas au mieux de notre forme. De plus, si nous faisons l'objet d'une attaque surprise, nous aurons tous les deux les mains prises. Je te propose donc autre chose : tant que nous sommes dans la forêt, nous nous relaierons pour le porter sur notre dos. Et lorsque nous en serons sortis, nous utiliserons un brancard à roulettes. Il nous suffit de trouver deux gros rondins de bois, et le tour est joué !"

Fixant son ami, il s'arrêta un instant pour porter son regard sur l'horizon, camouflé par les arbres.

*Peut être qu'ils sont là, quelque part. Je me demande si la tribu existe toujours. Peut être sont-ils tous déjà morts. Qui sait.*

Le guerrier s'était appuyé sur une des deux branches qu'il avait ramassé un peu plus tôt tout en écoutant son ami. Il avait froncé les sourcils quand celui-ci avait évoqué le côté pratique d'un brancard roulant. Therion avait du mal à voir le principe en oeuvre mais il avait confiance en l'ingéniosité de son comparse.

D'un ton calme, il lui répondit.

"Comme tu voudras... Soit, nous le transporterons chacun notre tour dans la forêt, mais sur la route, j'ai peur que ton engin ne soit pas discret... Enfin, qu'importe, tu t'y connais mieux que moi, je te fais confiance."

Sans un mot supplémentaire, le guerrier s'affaira à trouver deux rondins et à ramasser d'épais feuillages.

Tout en fouillant, il réfléchissait à quelle direction ils allaient prendre avec Eldar une fois qu'ils auraient confié Lucius aux bons soins d'un médecin. Cela le laissait perplexe.

*Bah, il connait sans doute déjà notre destination...*

Après l'explication d'Eldar, Therion n'eut pas l'air convaincu.

"Comme tu voudras... Soit, nous le transporterons chacun notre tour dans la forêt, mais sur la route, j'ai peur que ton engin ne soit pas discret... Enfin, qu'importe, tu t'y connais mieux que moi, je te fais confiance."

Ce à quoi l'almaari répondit :

"Certes, ce n'est pas discret, mais à quoi bon être discret maintenant que nous sommes sortis ? Les gardes sont à l'intérieur de la cité, pour contenir la foule. Et même si nous croisons une patrouille sur la route, ils n'auraient pas de preuves que nous venions de la ville."

Affichant un sourire franc, l'elfe entreposât tout le bois qu'ils avaient récolté, puis se mis au travail. Le guerrier l'aida a faire le socle du brancard, en attachant ensemble du bois et des feuillages, afin de consolider la construction et d'empêcher le blessé de glisser. Ils ajoutèrent des poignées, en prenant soin de les limer à l'aide de la dague de l'assassin, dans le but d'éviter les échardes.

Enfin, Eldar mit en place le système auquel il pensait. Il pris les rondin et demanda à Therion de percer un trou en leur centre, grâce à son épée gigantesque qui n'avait rien à envier à une hache. Il fit passer un bâton de bois épais par les trous, qu'il fixa de chaque côté à l'armature descendante du brancard.

Cette tâche fastidieuse fut terminée assez rapidement. Et le transport pour Lucius était fin prêt. Estimant le résultat satisfaisant, l'elfe du crépuscule proposa de se remettre en marche.

"Pouvons nous y aller ?"

Le guerrier avait confectionné le brancard avec l'assassin, tâche dont ils s'acquittèrent au final sans trop de peine.

"Pouvons nous y aller ?"

Therion hocha la tête en signe d'assentiment, et répondit :

"Oui, allons-y, le temps presse. Je te confierai Nibel pendant que je porterais Lucius, sinon il risque d'être gêné et je ne voudrais pas qu'il se blesse."

Le berserker se tourna vers le jeune homme, attendant son approbation pour quitter les lieux. Il espérait que le brancard tiendrait le coup d'ici qu'ils atteignent le village. La route serait certainement longue, et Therion voulait qu'elle ne soit pas semée d'embûches.

"Au fait Eldar, ça fait un moment que nous n'avons pas croisé l'assassine qui te faisait du charme..." lui dit-il en lui adressant un clin d'oeil entendu.

Après l’assentiment de Therion, Eldar réinstalla Lucius sur son dos. Ils échangeraient le "paquet" à mi-chemin de la sortie de la forêt, puis le guerrier se chargerait de tracter le brancard à roulettes.

C'est au moment de quitter les lieux que son compagnon lui rappela un point bien agréable.

"Au fait Eldar, ça fait un moment que nous n'avons pas croisé l'assassine qui te faisait du charme..."

Il était vrai que depuis l'épisode de leur mission de livraison, ils n'avaient plus croisé Black, la jolie almaari.

"C'est exact. A mon plus grand regret, d'ailleurs. Espérons que nous la croiserons à nouveau un jour."

Avec un sourire expressif, l'elfe noir termina d'arnacher l'humain sur son dos. Il était fin prêt à se mettre en route.

Laissant à Therion le soin de s'occuper du brancard, il ouvrit la marche.

Lucius avait observé la construction du brancard et écouté la discutions sans rien dire. Ses souffrances avaient reprit. Plus forte qu'avant. Sa tête le brûlait et il croyait la sentir exploser à tout moment. Il se taisait tout en souffrant. Le nécromancien suait de plus en plus, il ne pensait plus à rien. Par moment, il lui semblait être ailleurs voir des choses qui en devenaient d'autres sans aucun sens, tout tournait et ne tournait plus, et puis d'un seul coup, il était de retour avec Therion et Eldar. L'almaari chargea à nouveau Lucius sur son dos. Cela fût assez douloureux. Puis, cramponné, le jeune homme se perdit dans ses pensées à nouveau.

[Heureux de jouer le mj dans ce sujet Very Happy

Au fait, n'oubliez pas de lancer un dés pour l'event d'Ananké Wink

]

Alors que le groupe était entrain de discuter, une escouade de trois individus sortit de la forêt et s'avança dans leur direction. Le trio était de taille assez similaire. Ils étaient tous habillés d'une longue cape finement brodé qui recouvrait tout leur corps si bien qu'on ne pouvait voir ni leur visage, ni se qu'ils avaient en dessous de cet habit. L'un avait une cape verte, l'autre une bleu et enfin, celui qui était entre les deux premiers, en avait une blanche.

Il s'avancèrent vers Therion Eldar et Lucius à allure constante en ne montrant pas le moindre signe, que ce soit d'amitié ou d'agressivité et en gardant les mains dans leurs manches faisant qu’on ne voyait pas leurs mains non plus...

En voyant les silhouettes se rapprocher à travers la forêt, Eldar fit une grimace malgré lui.

*A peine sortis, voilà déjà que les ennuis se profilent... Je ne suis pas d'humeur, si ceux là me cherchent, ils vont rapidement me trouver !*

Une fois les trois hommes arrivés à une distance plus que raisonnable, l'elfe jeta un regard à son ami. Un regard plein de questions. Surtout une, à vrai dire.

*On attend où on tape en premier cette fois ?...*

[Désolé pour l'attente :p]

Alors que trois hommes encapuchonnés venaient à leur rencontre, Therion, Eldar, et Lucius l'estropié s'arrêtèrent. Il était impossible au guerrier de discerner leurs visages, mais à voir leurs capes, ce n'étaient pas des individus dont la richesse faisait défaut.

Therion lâcha le brancard sur le sol herbeux et posa sa main sur la poignée de Nibel, ni plus, ni moins. Il ne bougea pas d'un iota, restant droit, et pourtant prêt à se battre au cas où.

Contrairement à son habitude, il décida de réfléchir avant d'agir. Ils avaient un blessé avec eux, et il était hors de question de risquer sa vie.

Eldar lui jeta une expression interrogatrice. Le guerrier devina sur le champ ce qu'elle voulait dire. Une expression demandant s'ils devaient attaquer...

*Autant préserver la vie de Lucius...*

Therion planta son regard dans les yeux de son compagnon, et lui parla sur un ton étouffé afin que seul l'almaâri puisse l'entendre.

"Attendons de savoir ce qu'ils veulent."

Posément, Therion attendait. Il voulait connaître la requête de leurs interlocuteurs avant d'agir, aussi concentra-t'il son regard sur eux, afin d'être prêt à prendre l'initative si l'un d'eux faisait un geste hostile.

A la vue de Therion qui mit sa main sur son épée, le groupe s'arrêta. Ceux qui avaient une cape bleu et verte se mirent aussitôt devant celle à cape blanche comme si elle était à protéger. Les deux protecteurs restèrent totalement immobile mais étaient entrain de parler une langue qu'Eldar n'eut pas de mal à reconnaitre. C'était de l'elfique et cela ressemblait à une incantation...

[Rhoooooo Tété ! Tu veux attendre de voir mais tu les provoque ! xD
(Et oui, je t'ai trouvé un petit sobriquet, tu m'autorise ?) Razz

]

Alors que les trois individus s'étaient immobilisés, Eldar entendit des paroles émanant de deux d'entre eux. Ceux qui étaient le plus en avant.

Malgré qu'il n'eut pas entendu cette langue depuis fort longtemps, il reconnut sa langue maternelle : l'elfique. Et le ton sur lequel parlait ces gens ne le rassurèrent pas le moindre. Car s'il voyait juste, il s'agissait là d'une incantation. Il ne s'y connaissait absolument pas en magie, qu'elle soit d'origine elfique ou pas, mais cette neutralité de ton lors de la récitation lui était familière.

Avant que les ennemis -s'ils étaient bel et bien ennemis- n'aient eu le temps de finir, l'almaari cria :

"Hey, vous deux ! Arrêtez ça immédiatement, nous ne voulons pas avoir à vous blesser ! Qui êtes-vous ?"

Aux mots d'Eldar, l'individu à la cape blanche s'avança au niveau de ses deux amis et leurs mit une main sur l'épaule à chacun. On voyait bien qu'elle essayait de calmer les deux protecteurs et les paroles qu'elle prononça ensuite ne faisait que confirmer cette observation :

"Calmez-vous mes frères, vous voyez bien que ce sont eux. Si nous voulons que la prophétie se réalise, autant ne pas les réduire à l'état de poussière."

A la surprise de Therion et d'Eldar, c'était une voix féminine, clair et pure comme le cristal. L'individu à la cape bleu répliqua d'un ton ferme :

"Nous avons pour mission de vous protéger grande prophétesse et cet humain me semble plus enclin à user de sa lame qu'à discuter..."

Le mage vert lui avait continué son incantation, pensant que s'il devait se défendre autant ne pas être prit au dépourvu, après tout ils avaient un humain en face. Chez les elfes, ils n'avaient la réputation de personnes sages et réfléchies. Sans parler de l’elfe gris, le mage vert avait un certain dégoût pour ses cousins. Le duo de guerrier pouvait voir que ses yeux commencèrent à briller...

[ C'est vrai Tété, peace and love flower

]

[Quel surnom ridicule xD Mais soit, j'autorise :p Eldarounet. Sinon "Je croyais que la meilleur arme, c'était l'esprit" *prend une grosse voix*]

A l'exception de la silhouette en cape blanche, les deux autres incantaient, et furent stoppés par l'intervention d'Eldar.

La personne qu'ils semblaient protéger s'adressa à eux d'une voix douce, cristalline... terriblement féminine, ce qui ne manqua pas de surprendre Therion, qui conserva néanmoins la main sur la poignée de sa claymore.

"Calmez-vous mes frères, vous voyez bien que ce sont eux. Si nous voulons que la prophétie se réalise, autant ne pas les réduire à l'état de poussière.

- Nous avons pour mission de vous protéger grande prophétesse et cet humain me semble plus enclin à user de sa lame qu'à discuter..." avait rétorqué l'un d'eux.

L'autre qui restait silencieux infusait du mana et semblait se tenir prêt à jeter un sort.

"Hé ! Dites-nous ce que vous voulez, on discutera après. Excusez ma prudence, mais les temps sont difficiles, et sous vos beaux atours, rien ne me prouve que vous ne nous voulez pas du mal. Maintenant, je vous écoute."

Le guerrier avait parlé d'un ton bourru, et restait sur ses gardes. Ces individus étaient étranges et ne lui disaient rien qui vaille. Comme pour défier le mage vert qui osait incanter et dont les yeux devenaient lumineux, le guerrier laissa sa main enserrée sur la poignée de Nibel.

*L'un d'eux l'a nommée grande prophétesse... ce sont peut-être des fanatiques de Mataniel...

[Eldar n'a rien de commun avec Michael Jackson, c'est un elfe noir, pas un elfe gris Razz

]

Les paupières de Lucius étaient lourdes, très lourdes, mais sur son promontoire, il observait la scène difficilement entre deux phases hallucinatoires. Cette fois, le poison devait être à son paroxysme car la douleur avait fait place à une fièvre terrible. Lucius le savait, il le sentait. Il avait chaud mais frissonnait assez fortement. Il avait compris que c'était une incantation que préparait les elfes, mais n'avait pas la force de parler. Néanmoins, après quelques minutes à écouter les paroles étranges des elfes, il s'interrogea et leva lentement et douloureusement la tête pour exprimer rapidement ses pensées à Eldar avant de retomber en léthargie.

"Eldar... méfions nous... Ils sont tout les trois elfes, j'en suis presque sûr mais... mais ils ont arrêté de parler en elfique pour parler humain... comme s'ils voulaient que l'on comprenne alors que... qu'ils parlent... qu'ils parlent entre eux... De plus, ils parlent d'un humain cap... capable de se servir de sa lame et... je ne pense pas qu'ils parlent de moi... ils ont hésité à l'attaquer mais... la femme préfère qu'ils négocient... je... je crois... Méfions nous."

Sa tête retomba d'un seul coup, la douleur dans sa nuque était devenue plus intense qu'avant.

C'est en ayant attentivement écoutées les paroles de Therion que la femme prit une décision. Le trio se méfiait d'eux et à juste titre, pour le calmer, mieux vaut parler à visage découvert. Donc, elle ôta son capuchon laissant ainsi apparaitre son visage : c'était une sylvaine, elle était d'une grande beauté, la peau blanche comme la neige, les yeux verts et les cheveux blonds et longs. Elle portait un bijou sur le front, il était fait en une matière ressemblant à de l'or, ornée d'une magnifique pierre blanche au centre. Elle regarda Therion avec un regard empli de douceur et lui parla d'une voix toute aussi douce :

"Vous n'avez pas à vous excuser Therion de Draconia, il est normal d'être sur ses garde en ces temps troublés. Mes gardes du corps ne font que suivre la même prudence que vous. "

Cela dit, elle s'adressa à ses amis :

"Otez vos capuchon mes frères, si nous voulons qu'ils nous accorde un minimum de confiance, autant ne pas nous cacher. Et kryar, veuillez stopper ce sort, les transformer en statue de glace ne servirait pas la prophétie des sages."

Aussitôt dit aussitôt fait, les deux individus retirèrent leurs capuche laissant par la même occasion apparaitre leurs visage. Le mage bleu était également un elfe, il était brun avec les yeux marron, il avait aussi les cheveux long et portait un bijou similaire sur le front sauf que la pierre en son centre était verte. Le mage vert lui avait la peau bleu comme un certain sylvain naïf que connaissait le groupe. Le dénomé Kryar avait une cicatrice allant de son oeil gaiche jusqu'a sa joue. Son bijou sur le front avait une pierre rouge.

"Etes vous sur que ce sont eux? Il devrait y avoir d’autres personnes avec eux si votre prophétie dit vrai. Où sont-ils ? Où sont le chasseur, l’acrobate, la guerrière et le mage enfant ?"

Le mage à la peau bleu lui ne disait pas le moindre mot, il regardait Therion avec un regard plein de mépris.

[Merci Lucius de rétablir la vérité : je suis pas gris, bordel ! Razz

]

La suite des événements était pour le moins inattendue.

Au delà du fait que les trois individus furent des elfes, dont une magnifique, les deux mâles l'avaient appelé "Grande Prêtresse". Eldar était habitué à toutes les foutaises mystiques liées à la magie elfique ou toute autre religion -bien qu'il n'y cru pas un instant lui même- mais voir une personne de ce rang ne lui était cependant jamais arrivé.

De plus, la femme connaissait le nom de son ami guerrier et l'un des deux gardes du corps avait évoqué des archétypes trop précis pour qu'il s'agisse d'une coïncidence. Il devait certainement parler de leurs compagnons. Ceux-là même certainement encore dans les égouts.

Il décida de prendre la parole, après avoir consulté Therion du regard.

"Les questions se bousculent dans ma tête... Je commencerai par la plus urgente : je vois que vous avez des pouvoirs magiques, posséderiez-vous par le plus grand des hasard, un talent curatif ? Car nous avons ici un blessé mal en point !"

Voulant éviter tout autre problème, il rajouta, en mentant quelques peu :

"Pour ce qui est des autres personnes que vous évoquez, nous ne les connaissons pas et ne savons, par conséquent, pas où elles sont."

Les paroles d'Eldar eurent un effet inattendu, la grande prophétesse se mit à rire. Un rire doux et plutôt calme, mais un rire quand même. Elle regarda le mage à la cape bleu et lui fit un signe de la tête en direction de Lucius, l'elfe répondit également d'un signe de la tête semblant indiquer qu'il avait comprit se que lui ordonnait sa chef. Il se dirigea vers Lucius sans faire de geste brusque et en regardant Therion du coin de l'œil afin de s'assurer qu'il ne tenterait pas quelque chose. Une fois arrivé au niveau du mourant, il le regarda des pieds à la tête. Cela fait, il tendit les mains au dessus de Lucius :

"J'en appel aux pouvoirs de la nature."

Ses mains s'illuminèrent et il fit des vas et viens au dessus du corps de l'humain. Ce dernier pouvait sentir le mal s'échapper de lui. Pendant ce temps, la femme s'adressa à Eldar :

"Vous n'avez pas à nous mentir, Eldar l'exilé, nous savons que vos amis sont dans les égoûts de cette cité. Nous savons même beaucoup de chose sur chacun d'entre vous. Croyez moi, nous ne vous voulons pas de mal, je me nomme Taldeer, grande prophétesse des elfes de Simedan, et voici Seresh et Kryar, mes gardes du corps. Nous sommes venu ici pour vous rencontrer vous et les autres..."

Elle avait parlé d'une voix convaincante, et calme, tout en parlant, elle avait regardé l'almaari avec un regard qui semblait dire : Nous connaissons votre passé...

Ce fut avec une surprise non dissimulé que Therion se rendit compte que la sylvaine connaissait son prénom, alors qu'il ne la connaissait absolument pas.

Alors qu'Eldar prit la suite de la conversation à son initiative, Therion observa l'elfe soigner Lucius qui semblait bien mal en point un peu plus tôt, et qui désormais arborait une mine soulagée.

Le guerrier observait aussi le mage qui ne cessait de le regarder d'un air mauvais. Pourtant, le guerrier n'avait rien fait...

"Vous n'avez pas à nous mentir, Eldar l'exilé, nous savons que vos amis sont dans les égoûts de cette cité. Nous savons même beaucoup de chose sur chacun d'entre vous. Croyez moi, nous ne vous voulons pas de mal, je me nomme Taldeer, grande prophétesse des elfes de Simedan, et voici Seresh et Kryar, mes gardes du corps. Nous sommes venu ici pour vous rencontrer vous et les autres...

- Merci d'avoir aidé notre ami, mais au risque de paraître désagréable, comment nous connaissez-vous et que nous voulez-vous ?!"

Une foule de questions se bousculait sous le crâne de Therion, qui avait du mal à se défaire de la surprise de la situation... cela relevait presque d'une pure fiction.

Les elfes n'étaient pas des charlatans, au moins, ça, c'était sûr. Peu à peu, la douleur disparaissait du corps de Lucius qui était à présent envahis d'un plaisir indescriptible et d'un soulagement sans fin. La fièvre elle même disparut et le nécromancien se sentait comme après une longue et réconfortante nuit de sommeil. Abasourdie, il se détachât du dos d'Eldar pour tomber sur ses pieds, encore un peu chancelant, mais frais comme un gardon. Il leva les yeux vers ses sauveurs pour voir son regard s'attacher tout de suite sur la femme elfe magnifique qui lui faisait face. En réalité, c'était comme si il ne pouvait détacher son regard du visage de l'elfe mais son esprit était gonflé de question comme une éponge pouvait l'être d'eau.

"Vous n'avez pas à nous mentir, Eldar l'exilé, nous savons que vos amis sont dans les égouts de cette cité. Nous savons même beaucoup de chose sur chacun d'entre vous. Croyez moi, nous ne vous voulons pas de mal, je me nomme Taldeer, grande prophétesse des elfes de Simedan, et voici Seresh et Kryar, mes gardes du corps. Nous sommes venu ici pour vous rencontrer vous et les autres...

Lucius dégluti et pensa avec dérision qu'il était temps qu'il revienne à la vie pour empêcher ses amis de faire des âneries.

"Merci d'avoir aidé notre ami, mais au risque de paraître désagréable, comment nous connaissez-vous et que nous voulez-vous ?!"

D'un impulsion encore un peu difficile, le frêle jeune homme se redressa franchement et lança aux elfes sont regard de défi et tout en allant et venant sur une seule ligne droite parallèle à ses interlocuteurs :

"C'est vrai ça... Vous arrivez ici, sur notre route, comme si vous saviez précisément où nous étions alors que nous même, nous l'ignorons... Vous savez où sont nos amis... Et vous dîtes tout savoir sur nous... Vous parlez humain alors que vous ne parlez qu'entre vous, comme pour attirer notre attention... Que vous soyez une prophétesse de je ne sais quoi, que vous m'aillez probablement sauvez la vie, vous êtes plus que louche, non? Si vous savez tout de nous, que nous voulez vous? Vous semblez connaitre nos camarades hors si vous êtes réellement omniscient, vous devriez savoir ce qui nous est arrivé dans ces égouts..."

Il tira son épée et la pointa vers les elfes, non pas pour les menacer mais pour donner plus d'appuis à ses propos.

"Un assassin elfe qui semble tout connaitre sur un de nos camarades, sachant également où nous sommes ce qui semble relever de l'exploit, de l'omniscience... et maintenant une prophétesse sylvaine qui semble dotée des même pouvoirs et qui sait précisément qui nous sommes? Qui êtes vous?! Assassins?!"

De toute évidence, Lucius n'avait pas encore rêcuperé toutes ces capacités d'élocution, mais il esperait que le message passerait bien.

Les paroles de Therion furent justes et posées, tout en maintenant une fermeté certaine. En revanche, celles de Lucius firent rire Eldar, tant il se prenait au sérieux.

*Les sylvains viennent de le rétablir et il les accuse déjà de complot... Je l'aime bien celui là !*

L'humain tenant désormais sur ses pieds, l'almaari détacha la corde qu'il avait dans le dos.

*Mince ! Nous nous sommes évertués à construire ce brancard pour rien...*

Faisant face aux inconnus, qui ne l'étaient plus vraiment, et laissant retomber la tension liée aux accusations de Lucius, l'elfe du crépuscule pris à son tour la parole :

"Je rajouterai que même si vous êtes une prophétesse, je n'ai pas envie d'avoir de nouveau un contact avec les gens dont vous parlez. J'aimerai suivre ma propre route. C'est d'ailleurs pourquoi nous nous apprêtions à partir. Ne m'en voulez donc point, et n'y voyez surtout pas une quelconque insulte de ma part, mais je me fiche de votre histoire de prophétie."

Se retournant vers ses compagnons, Eldar lança :

"Voulez-vous écouter cette histoire, ou préférez-vous m'accompagner ?"