Petite balade entre hérétiques.[terminé]

Pierre écouta Lucius parler. Il était partagé entre la crainte, l'appréhension et la panique lorsque Lucius déclarait la guerre imminente. L'idée d'une guerre entre Mataniel et Draconia l'agoissait terriblement, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à l'inépuisable source de profits plus ou moins honnêtes que cette guerre impliquait. De plus, il voyait Lucius comme quelqu'un de très semblable à lui dans ses mœurs et sa façon de penser en générale. Lui aussi courrait  probablement après les noblons à la moindre occasion.

* Lucius est quelqu'un d'intelligent apparemment, une association entre nous deux ne serait sûrement pas une mauvaise idée, j'y réfléchirais. *

Perdu dans ses pensées, il n'écouta pas ce qu'il se passait.

"Je...Je suis mort? Vous êtes un drania?"

Pierre ne s'était pas rendu compte du réveil soudain d'Aramis et sursauta légèrement. Pierre chercha dans sa tête si le mot "drania" lui disait quelque chose. C'est après quelques secondes qu'il comprit, les souvenirs de son enfance passée avec les elfes resurgirent et tout devint clair : "drania" signifiait "ange". Le fait que Llyk eut été prise pour un ange amusa beaucoup Pierre qui remarqua qu'ils étaient les seuls, Aramis et lui, à comprendre l'elfique. Il décida que parler en elfique pourrait être amusant, et, il dit à son ami en rigolant :

"Elen sila lumenn' drania, Pedo mellon a minno. Lasto lalaith nîn. "

"Euh...et bien... Faites donc cuir ce lapin et partons d'ici, nous devons atteindre Simedän au plus vite, inutile de rester trop longtemps."

" Oui, mangeons en route. Il y a du ragout pour ceux qui veulent.

Pierre chauffa le ragout tout en parlant, et l'on entendit le ragout se réchauffer en bouillonnant.

[ J'ai envoyé la signification de ma phrase à Aramis. ]

[je passe mon tour, j'ai rien à dire ]

Rongeant ce qui n'était maintenant plus qu'un os qu'il trempait dans le pot de ragout, Lucius était songeur. Il c'était appuyé contre un arbre et avait un air contrarié.

"Vous savez... Ce matin, cette nuit même, on prouvé de sérieuses lacunes logistiques de notre part... De toute évidence, nous n'avons pas été suivit, mais nous avons eu de la chance. Demain, il faudrait soit que l'on ai des vivres prêtes à l'emploi, soit que l'on use de nos tours de garde pour en trouver... Ainsi nous pourrions partir dès le matin et risquer beaucoup moins d'être surpris... Ce n'est que mon avis, bien sûr... D'ailleurs... Je suis d'avis que l'on parte maintenant."

Il envoya voler l'os dans un buisson, nettoya le peau de ragoût d'un doigt et le posa dans la poussière.

"Sinon, on n'avancera pas beaucoup avant la nuit, et je dois vous avouer que j'ai hâte de savoir si les elfes vont m'éventrer ou pas."

Le petit déjeuner dura encore environ dix minutes, tout le monde était rassasié à sa façon, l'elfe avec ses fruits et les autres avec du ragout et un petit lapin. Cependant, il ne fallait pas trainer, rester dans le coin pouvait être dangereux étant donné que le groupe était recherché par l'inquisition, la même inquisition qui avait le contrôle de tout Teoral. Autant dire que les aventuriers n'étaient pas dans une situation très confortable, chaque personne était un délateur ou un assaillant potentiel. L'elfe prit les quelques fruits restant et les mit dans son sac, il les mangeraient plus tard, autant ne pas les perdre..


Cela fait il se leva, récupéra tout son équipement, vérifia s'il n'oubliait rien et entreprit d'éteindre le feu en y lançant de la terre. Il ne fallait pas laisser d'indice du passage du groupe de pseudos criminels. Le feu éteint Aramis parla à ses amis:

"Il est temps de partir mes amis, nous devrions atteindre mes forêts demain dans la soirée. Il nous faudra cependant obtenir du matériel plus efficace au prochain village. "

Une idée traversa l'esprit du magicien, et si ils étaient reconnues ? Peut-être que l'inquisition a entreprit de s'attirer les services de la population pour les retrouver. Le visage de l'elfe devint inquiet :

"Nous devrons toutefois être prudents, nous risquons d'être reconnus en ville. Après tout, je ne passe pas vraiment inaperçu parmi les humains..."

Il se regarda, il est vrai qu'un elfe bleu vêtu de fins vêtements vert était peu courant et que les inquisiteurs on surement donné ce signalement à la population. Tout à coups, l'elfe se senti être un poids pour le groupe, un danger car facilement identifiable. Il réfléchit un instant et rajouta d'une voix qui était un mélange de peur et de...peur.

"La meilleur solution pour vous serait que je fasse route en solitaire, vous aurez moins de risque de vous faire arrêter si je ne vous accompagne pas. Je connais le chemin qui mène à Simedan, je pourrais me débrouiller seul."

L'idée de voyager seul l’effrayait(c'était visible) mais il était prêt à le faire si cela aidait ses amis…

L'acrobate engloutit le reste de son lapin et sauta sur ses deux jambes. Elle était à présent pleine d'énergie et déterminée à faire une longue route semée d'embuches.

- Allons-y !

Elle regarda Lucius. A la lumière du jour on voyait vraiment qu'il était couvert de sang. La nuit ayant porté conseil et surtout apaisé les esprits, elle enleva sa cape attachée en bandouillère et l'ouvrit comme un paquet cadeau.
Elle sortit l'ensemble masculin qui avait été volé dans la boutique de Taâk'in et le lança au nécromancien.

- Je n'avais pas encore eu l'occasion de te le donner, et pour le coup, il te sera bien utile ! dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Apparemment, les gens voulaient tous partir, mais aucun ne bougeaient, et ils restaient tous planter dans le bosquet, ce que Pierre trouva bizarre et surprenant. Il regarda silencieusement le cadeau que Llyk fit à Lucius. Il était presque choqué que Llyk OFFRE quelque chose, le concept même lui était quasiment étrangé. Dans son esprit, on vend, on arnaque, mais on ne donne pas quelque chose, ainsi il pensa que Llyk n'était pas très maline puisqu'elle aurait pu gagner des noblons, Lucius étant obligé de changer de vêtement pour ne pas être reconnu par le première pécore qu'il croiserait.  

"Héhé! Merci Llyk! J'aurais dû penser à toi quand nous avons cassé ce... Enfin quand nous avons fait les magasins ensemble! Héhé! "

* "J'aurais dû penser à toi quand nous avons cassé ce" ... Y a un truc pas louche la-dessous ! Qu'est ce qu'ils ont ou cassé ? Pour moi, si en plus il dit qu'il aurait dû "penser à elle" c'est qu'il y a gagné quelque chose que Llyk aurait ou en profiter également. Si j'arrive à découvrir de quoi il s'agit...à moi l'pognon !! *

Pierre vit qu'Aramis attendait sans rien faire, sans rien dire, ce qui l'amusa. Il prit la direction de la sortit du bosquet.

" Aller, on s'casse ! Allons vers l'est, camarade !"  

Le groupe prît enfin la route sous le rose Soleil levant. L'herbe était encore mouillée de rosé et un léger vent sentant le foin humide agitait les poils des narines de nos quatre compagnons marchant vers l'inconnu. La marche était bien plus agréable que la veille. Lucius avait enlevé sa chemise sans s'arrêter pour enfiler celle que lui avait offert Llyk et il avait laissé trainer sa cape dans l'herbe humide pour que le frottement léger et l'humidité en enlève le sang. Ce n'était malheureusement pas suffisant, mais de toute façon, sur une cape rouge, cela suffisait pour rester discret. Ce qui se passait dans le monde civilisé ne pouvait qu'être sujet à spéculation. Soit la situation était trop chaotique pour que l'armée de Mataniel ai quoi que ce soit à faire de quatre saboteurs et assassins, soit la forte densité de troupe dans un pays si petit laissait aux autorités d'occupations tellement d'effectifs qu'ils pouvaient se permettre de faire battre la campagne à deux bataillons pour attraper des voleurs de poules et des incendiaires maladroits. Quoi qu'il en était, le nécromancien était persuadé que sa destiné était dorée. Il n'avait pas peur de l'inquisition, il n'avait pas peur des elfes. Il sentait que Bobby était fait dans le même bois que lui, et que peut être, par sous entendu, tout les deux pourraient organiser un braquage dans le prochain village sans se faire prendre par les deux autres. En fait, le jeune homme avait tout prévu. Les envoyer chercher des provisions, de l'eau, des tentes et autres pendant que lui et Bobby se chargeraient de trouver des chevaux et des armes. C'était une occasion idéale.

A bien y penser, amasser le plus de noblons possible était absurde. En vérité, les elfes n'utilisaient peut être pas le noblon comme monnaie, et arrêter un nécromancien couvert de sang et chargé d'or à l'entrée de leur forêt pouvait probablement leur déplaire. Mais Lucius n'était pas inquiet. Il avait réfléchie en marchant. Si on l'arrêtait en compagnie de deux elfes et d'une jeune femme, il lui était facile de sauver sa peau.

"Je ne suis pas un homme de mal, certe j'ai étudié des magies interdites mais dans le but unique d'aider mon prochain! Cette jeune femme et ses deux maitres sylvains, je le crois, peuvent se porter garants de moi! Monseigneur, je fuis l'inquisition qui veut ma mort autant que la votre en aidant vos frères à s'en sortir eux aussi!"

... Ce n'était pas encore parfait. Trop directif, trop hypocrite. Mais bon, ce n'était pas le temps de fignoler qui manquait. Le nécromancien se demanda aussi si il était possible de faire revenir d'entre les morts des cadavres elfiques. Probablement... Sauf si ceux-ci étaient protégés par la magie blanche. Il n'avait de toute évidence pas le niveau adéquat pour forcer la magie elfique... Finalement plus en pensant qu'en parlant, la marche se fût assez rapide, très bientôt, un évènement poussa le groupe à ralentir pour prendre une décision.

[Entre 1 et 15 on trouve un village, entre 18 et 20, la nuit tombe sans qu'on tombe sur quoi que ce soit, entre 15 et 18, on tombe sur une ferme. Quoi qu'il en soit, je laisserais à Llyk le soin de continuer la narration, y'a pas de raison que je récolte tout les XP ]

[Et j'ai oublié de lancer le dé ]

Le membre 'Lucius Mortis' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'd20' : 2

Les quatres hurluberlus étaient à présent en marche. Llyk ne s'était pas changée, elle avait soigneusement rangé la robe qu'elle avait dérobé avec Lucius dans sa cape et remis cette dernière dans sa position initiale.

Donc ils marchaient, nez au vent, pieds dans l'herbe. Ils marchèrent à un bon rythme, sans rien voir, durant toute la matinée et une partie de l'après-midi.
Vers quinze heures, au loin, Llyk apperçut une petite tache informe. Elle plissa les yeux pour mieux discerner ce qui se tenait devant eux.

- Un village ! s'exclama-t-elle.

C'était en effet un village qui se tenait droit devant eux. De loin, ils ne pouvaient pas voir grand chose. La petite cité ne semblait pas bien grande, mais elle était proche.

- On y va ? demanda l'acrobate.

Après une marche de plusieurs heures, le groupe arriva finalement en vue d'un village, une petite bourgade sans doute mais on ne pouvait en être sûr car le village en question était assez loin.

L'idée de se promener dans une ville n'enchantait guère le sylvain qui aurait vite fait de se faire repérer en cas de soucis, mais ils n'avaient pas trop le choix, les amis n'auraient que peu de chances d'atteindre Simedan sans faire de provision ou sans acheter de matériel. Peut être faudrait-il une scission du groupe pour plus de rapidité dans les achats.

"Oui, nous avons besoin d'acheter des provisions et du matériel. Cependant, que dois-je faire? Rester caché à l’extérieur ou vous accompagner pour nous fournir en matériel?"

Il était toujours caché avec sa capuche et ses mains dans les manches...

Llyk regardait du coin de l'oeil Bobby qui semblait comploter avec Lucius. Enfin elle haussa les épaules, ce n'était pas ses affaires. Elle fit craquer ses doigts et sourit à Aramis.

- On a besoin d'eau et de nourriture ! On s'occupe des vivres, les deux Gugus s'occupent du matériel. C'est parti !

Llyk frappa dans ses mains et entama une marche pleine d'énergie. Elle avait retrouvé la motivation et l'exitation qu'elle avait eu en quittant Mataniel.

- Reste bien avec moi Aramis, vu comment je suis habillée, les regards se poseront naturellement sur moi, pas sur toi, glissa-t-elle au sylvain dans un sourire.