Varkhas marchais déjà depuis deux jours. Le vent mugissait. Soufflant contre l'avancée du magicien. Mais il continuait de marcher. Foulant les herbes hautes, écrasant au passage les insectes qui l'agaçaient. Pris d'une lassitude, il regarda le paysage s'étalant devant lui. Toujours les mêmes herbes. Rien ne changeait dans ce foutu pays.
A l'époque, cet isolement lui avait plût. Pour ses recherches. Maintenant qu'il était en exil, à court de vivres, il se sentait comme un aventurier miteu, comme il en avait déjà vue depuis sa haute tour. Ils marchaient lentement, d'un air morne. En général ils mourraient. Sois par les centaures, soit par les insectes. Ses saletés qui vous grignotaient au passage.
Varkhas avançait prudemment, regardant toujours autour de lui, les oreilles aux aguets. Ils devaient éviter les hommes-cheveaux. Le soleil pointait haut dans le ciel. Il devait être midi. Le magicien s'arrêta et se posa au sol, en tailleur. Posa son écritoire et sortit du pain et sa gourde.
Après un dîner frugale, il resta assis, en méditation. Écoutant et pensant.
Le bruissement du vent. Ce dernier pleurait. La seul chose digne d’intérêt dans ce pays était bel et bien ce vent. L'herbe bruissait, les insectes chantaient à leur manière. Pendant longtemps il écouta. Puis un bruit tonna. Un orage ? L'elfe regarda le ciel. Il était bleu et limpide.
*Une illusion ? Non ... Je ne sens pas de magie.*
Il se retourna vivement et vit des petites formes brunes dévalant la plaine. Lointaines mais pourtant si proche. Inquiet, il força ses yeux à voir plus loin. Sa crainte se révéla juste. Les formes brunes n'étaient autres que les centaures. Une trentaine.
Il se coucha rapidement. Les épias. Réfléchit à une façon de s'en sortir. Mais rien ne vint. Ses pouvoirs étaient trop faible pour tenter quoi que ce soit. Et son aura doucereuse ne changerais pas une troupe de centaure furieux et en guerre, en gentil petit chien des plaines.
Alors, pris de folie, ( ou d'une raison que seul un elfe peut comprendre) il se dressa haut. Face à la menace, face au vent.
Il chanta. Sa voix claire et forte chevaucha le vent, le dompta, et se fit porter loin. Il chanta. En hommage à son ancien mentor. Ce dernier appréciait les chants. Il chanta, car quand la force et la rapidité, ou même la ruse et la magie ne fonctionne pas, la voix peut être la seul solution.
Varkhas vit les formes arrivé plus vite. Il chanta plus fort, et ferma les yeux.
La peur l'envahit. Gonflant sont chant. Son dernier espoir. Son appel à l'aide.
Personne ne reste de marbre devant un chant elfique.
Personne ...