Promenons nous dans les bois

La lame pénétra dans la chaire de l'almaari trop sûr de lui. Celui-ci utilisa son autre bras pour repousser son frère avant de serrer sa plaie avec vigueur.

"Eldar! C'est moi! Talanir! Ton frère! On ne c'est pas vu depuis si longtemps et tu essaye de me tuer? Toi aussi tu travaille pour les Alamir maintenant?!"

['tin j'm'y perd avec toutes ces couleurs! Laughing

]

[Ho l'autre qui essaye de me la faire à l'envers ! xD]

Alors que Therion s'était placé derrière lui, Eldar porta son attaque et la dague elfique se planta dans le bras de Talanir. L'assassin ne put réprimer un début de sourire en lisant la peur et la douleur sur le visage de son aîné.

Ce dernier s'empressa de le repousser et de panser sa plaie avec sa main valide. La phrase qui siffla entre ses lèvres étonna l'autre almaari.

"Eldar! C'est moi! Talanir! Ton frère! On ne c'est pas vu depuis si longtemps et tu essaye de me tuer? Toi aussi tu travaille pour les Alamir maintenant?!"

Se jurant de ne pas tomber dans le premier traquenard venu, Eldar abandonna bien vite son expression satisfaite, optant pour l'attitude d'un frère en colère mais calme, lentement consumé par le désir de vengeance. Le bout du chemin était là, à un coup de dague.

"La dernière fois que nous nous sommes vus, tu me pourchassait avec le reste de la famille pour avoir égorgé le meurtrier de notre mère, celui qui prétendait faire partie de notre fratrie. Es-tu si surpris que cela ? A vrai dire, la raison originelle de ma venue en ces terres, ce n'est que toi. Et père. Mais lui est déjà mort. Vois tu où cette discussion nous mène, mon cher frère ?"

[Rien à ajouter, ça ferait un post plus que maigre. Je prends du popcorn et je vous regarde Very Happy

]

Le frère repris d'un seul coup son sérieux à l'évoquation du passé houleux de la famille.

"Ne parle pas de ce que tu ne comprend pas, Eldar! Nous avons fait ce qui était juste! Tu as agis sans comprendre l'ampleur de ce que tu faisais! Tu veux me tuer? Tue moi! Mais ça ne changera rien à la situation! Ca n'améliorera pas ta vie! Fait un trait sur ce passé que tu ne peux assumer ou bien continue à servir ces chiens de Alamir dans le seul but d'assouvir une stupide vengeance!"

La réplique de Talanir aurait rendu Eldar fou de rage, quelques années plus tôt. Heureusement, de l'eau avait coulé sous les ponts et l'assassin avait appris de ses erreurs. Il garda son sang froid et se gaussa de son aîné :

"L'ampleur de ce que je faisais ? Tu veux dire tuer un poivrot meurtrier ? Membre d'une famille de vendus, de mercenaires sans foi ni loi qui s'abaissaient à réaliser les basses besognes qu'on leur donnait à faire pour quelques pièces ? Notre fratrie passait son temps à s’entraîner à l'épée et à attaquer des caravanes de marchands ou des petits villages inoffensifs."

L'almaari eu un rire nerveux et continua de parler, sans laisser le temps à son frère de répondre.

"Si je te tue, ma vie n'en sera probablement pas meilleure. Mais la vie des autres, certainement que si. Un vaurien dans ton genre en moins sur cette terre ne peut être que bénéfique pour le peuple."

Eldar serra le poing et eu envie de planter sa dague dans le ventre de l'énergumène. Mais il se contrôla et poursuivi son monologue.

"Mais tu as piqué ma curiosité au vif et réussi à repousser quelques peu l'inévitable. S'il ne s'agit pas d'une de tes nombreuses ruses pour te sortir d'un coup fourré, pourquoi crois-tu dur comme fer que je travaille pour les Alamir ? Jett m'a dit que tu les avais vendu alors que vous combattiez pour la défense de notre village d'origine. Contre menu paiement, évidemment, vous ne changerez jamais, l'un comme l'autre. Si je suis ici, ce n'est que pour t'éliminer."

Silencieux, Therion suivait la scène avec intérêt.

Il avait planté Nibel dans le sol, gardant de manière impassible le petit tunnel qui les mènerait de nouveau à la surface.
Appuyé contre la paroi rocheuse, il suivait la joute verbale des frères Sanaril.

*Je me demande comment cela va se terminer... Il le tuera, sans doute...*

Le berserker ne perdait pas une miette de ce que les deux almaâris disaient. Pourtant, après examen de la situation, Therion échauffauda l'hypothèse, qu'après tout, Eldar ne tuerait peut-être pas son frère. L'assassin lui accorderait peut-être une chance de s'en sortir, de refaire sa vie, de laver l'honneur de sa famille.

"Ils ne se ressemblent vraiment pas... différents en tout point..." murmura le guerrier pour lui-même.

Therion essaya de s'accorder un moment de sérénité. Il tenta un instant de ne plus penser à rien, de trouver un instant la paix intérieure, après cet éreintant voyage, cette quête effrenée de la vengeance.
Sa tentative fut de courte durée. En effet, il fut rapidement ramené à la réalité par l'animosité qui régnait entre les deux représentants de la famille Sanaril. Une lutte pour la vie s'était engagée... et Therion se demandait qui allait en sortir vainqueur.

L'almaari semblait perplexe. Il comprenait qu'il avait joué toutes ses cartes et que puisque son frère n'avait pas retourné sa veste pour se battre pour les Alamirs, il devait vraiment être revenu dans cette poudrière dans le seul but de tuer ses propres frères. Il fixa son frère et lui dit :

"Tu fais comme notre père et nos frères. Tu fricote avec les humains. Voilà pourquoi j'ai cru que tu travaillais pour les Alamirs. Mias tu n'as jamais été comme ça toi, hein Eldar? Tu as toujours été le gentil de la famille, pas vrai? Toi aussi tu as tué, mais tu l'as fait par haine quand nous le faisions simplement par appât du gain. Tu va recommencer aujourd'hui. N'est-ce pas? Tu ne me laissera pas partir."

Sans attendre de réponse, le frère du mercenaire tenta une ultime fois de s'enfuir. Il se rua d'un seul coup sur son frère dans lui arracher son arme.

A sa grande surprise, Eldar discerna un fond de vérité dans les paroles de Talanir, qui lui donnèrent à réfléchir. Peut être avait-il une idée fixe en tête, était-il trop borné ? Mais ce moment de réflexion fut de courte durée.

Se rendant visiblement compte d'un moment de faiblesse, l'aîné se rua vers le jeune frère.

Resté sur le qui vive, l'almaari recula rapidement de deux pas et brandit sa dague.

La réalité apparue soudain aux yeux de l'assassin au grand cœur. Talanir pouvait avoir eu autant de belles paroles que nécessaires, il n'en restait pas moins un criminel, roublard et lâche. L'éliminer ne différait pas des cibles habituelles. Au cours de ses aventures, Eldar avait dû venir à bout de nombreux brigands, meurtriers, violeurs... Parfois contre une rémunération, ou bien car la simple existence de ces êtres abjects le dégoûtait. Sa vision de la justice était parfaitement subjective, mais elle lui allait comme ça. Ce n'était pas par haine qu'il agissait, mais bien pour améliorer le sort de ce monde. Il luttait pour une cause juste et noble. Et l'elfe qui se tenait en face de lui était un obstacle quant à la réalisation de cette mission.

En position de combat, l'aventurier plongea sur son frère. Il donna un coup vertical, de bas en haut, se rapprochant vivement de sa cible, visant le bras gauche, encore valide.

"Tu fais comme notre père et nos frères. Tu fricote avec les humains. Voilà pourquoi j'ai cru que tu travaillais pour les Alamirs. Mias tu n'as jamais été comme ça toi, hein Eldar? Tu as toujours été le gentil de la famille, pas vrai? Toi aussi tu as tué, mais tu l'as fait par haine quand nous le faisions simplement par appât du gain. Tu va recommencer aujourd'hui. N'est-ce pas? Tu ne me laissera pas partir."

Au vu de la soudaine expression de surprise qui fit une apparition fugace sur le visage d'Eldar, Therion en déduisit que son frère avait touché une zone sensible.

Poutant, l'assassin reprit bien vite ses esprits. Talanir tenta de s'enfuir, fonçant sur Eldar. La réponse ne se fit pas attendre, l'elfe du crépuscule se jeta également contre son frère, arme dégainée, dans le but de le blesser, puisque le coup était vraisemblablement dirigé vers le bras.

"Hmm... une détermination sans faille." grogna Therion.

Le berserker retira Nibel du sol et cessa de s'appuyer contre la paroi de la caverne. D'un geste ample, il remit silencieusement la claymore dans son fourreau. Ce réglement de compte, allait bientôt être terminé. De toute évidence, Talanir était un prisonnier de guerre et souffrait de malnutrition, ses forces physiques avaient inexorablement diminué, que pouvait-il bien faire face à Eldar qui avait affûté ses talents et était en parfaite santé ? Pas grand chose, certainement.

Croisant les bras, Therion observa le duel, impassible.

La lame se planta violemment dans l'épaule de Talanir qui s'écroula au sol, face première. Celui-ci ricana une dernière fois.

"Alors Eldar... Tu... N'arrive pas... à tuer ton frère?"

Puisant dans ses dernières forces, l'elfe du crépuscule se jeta brusquement sur la cheville de son frère et y planta ses dents, dans un acte plus désespérés qu'autre chose.

Eldar avait à l'origine visé le bras, mais l'élan de son adversaire était tel que la dague avait perforé la peau comme du beurre, un peu plus haut que ce qu'il désirait. Attaque réussie qui fit s'écrouler Talanir.

Dans un relent de fierté, l'aîné tenta de faire de l'humour :

"Alors Eldar... Tu... N'arrive pas... à tuer ton frère?"

Se soulevant légèrement du sol, il se jeta dans les jambes de l'assassin, afin de l'immobiliser, et lui mordit violemment la cheville.

Surpris par cette soudaine vivacité et sentant le sang couler lentement jusqu'à ses pieds, Eldar riposta immédiatement. Après un grognement de douleur, il empoigna fermement sa dague et en planta la lame argentée dans le cou du Sanaril à terre. Un bruit sec retentit dans la grotte. La pression que le prisonnier exerçait sur la cheville de son frère cessa brusquement. Du sang commença à dégouliner de la blessure toute fraîche. Les yeux de Talanir se révulsaient et tout son corps se mit à trembler.

La douleur toujours présente, aucune expression de colère ne surgissait sur le visage d'Eldar. En revanche, un grand soulagement l'empli. La fin d'une quête, refoulée depuis trop longtemps. Un désir de vengeance, mais surtout de justice, enfin accompli.

Il dégagea sa jambe endolorie et se redressa, retirant rapidement sa lame de la gorge de son frère. Il se recula de deux pas, afin de ne pas être aspergé de sang, qui affluait de manière abondante par l'entaille dans le cou de la victime. La mort survint rapidement : quelques spasmes et le plus vieux des Sanaril rendit l'âme sous les yeux d'un almaari qui l'avait autrefois détesté. Mais ce qu'Eldar avait compris durant ce combat, c'est qu'il n'éprouvait plus de haine pour sa famille, son clan ou les meurtriers en tout genre. Seulement du dégoût. Et il comptait bien continuer, comme il l'avait toujours fait, à essayer tant bien que mal de libérer ces pauvres bougres de leur existence misérable. Seules ses motivations avaient changées.

Le cadavre de son frère encore chaud, il essuya la lame de sa dague, la rangea dans son fourreau et se tourna sans un bruit vers Therion. Il regarda son ami humain dans les yeux, se demandant tristement si ce dernier comprenait et approuvait ce qu'il venait de faire.

*J'espère que ton opinion sur moi n'a pas changé durant ce voyage, mon ami...*

Eldar n'avait pas failli. Son frère gisait à présent à ses pieds.
L'assassins e retourna et fixa Therion dans les yeux. Le robuste guerrier y lut du soulagement, mais il venait tout de même de tuer un membre de sa famille.

La cause de l'almaâri était juste, aussi l'humain décida de ne pas se dérober. Sans un bruit, il s'approcha de son ami et lui posa une main amicale sur l'épaule.

"Tu devais le faire. Ne regrette rien, même si c'est dur." finit par dire Therion, brisant le silence qui s'était brutalement installé dans la caverne.

Puis il observa le cadavre tâché de sang, poussant un léger soupir. Le guerrier ne comprenait toujours pas pourquoi tant de personnes gâchaient leurs vies ainsi. Néanmoins, c'étaient ces mêmes personnes qui permettaient à Therion de gagner sa croûte, et de continuer à vivre.

"Ce n'était sûrement pas un saint, mais on ne va tout de même pas le laisser là. Tu veux le mettre en terre comme dernière demeure, ou veux-tu lu offrir un rituel funéraire almaâri ? Pour la deuxième option, je ne sais pas comment il faut procéder." dit le guerrier, un sourire amer sur le visage.

"Tu devais le faire. Ne regrette rien, même si c'est dur."

A ces mots, Eldar fut d'autant plus soulagé. Soulagé et heureux, que son ami comprenne le sens de ses actes et les approuve. Il ne savait trop que répondre, mais Therion avait sans doute compris ce que cette approbation signifiait beaucoup pour l'almaari.

Son fardeau n'en serait peut être plus un ? Quoi qu'il en fut, il fallait maintenant quitter les lieux.

"Ce n'était sûrement pas un saint, mais on ne va tout de même pas le laisser là. Tu veux le mettre en terre comme dernière demeure, ou veux-tu lu offrir un rituel funéraire almaâri ? Pour la deuxième option, je ne sais pas comment il faut procéder."

La question était pertinente. L'assassin n'avait jamais réellement assisté à un rite funéraire almaari, vie de vagabondage oblige.

"Je pense qu'une mise en terre suffira, il n'était pas du genre à suivre les coutumes de notre peuple. Et moi non plus à vrai dire."

S'adressant à son compagnon, il ajouta :

"Merci pour ton soutien, mon ami ! Je vais l'enterrer devant cette grotte. Quelques soldats m'aideront à creuser un trou, pourrais-tu t'occuper des préparatifs pendant ce temps avec Eorni, le maître d'arme ?"

"Merci pour ton soutien, mon ami ! Je vais l'enterrer devant cette grotte. Quelques soldats m'aideront à creuser un trou, pourrais-tu t'occuper des préparatifs pendant ce temps avec Eorni, le maître d'arme ?

- Entendu. Je suppose que tu ne veux pas que nous quittions Silverleaves tant que les humains auront la mainmise sur les almaâris ?"

Therion espérait silencieusement qu'Eldar allait répondre par l'affirmative. En effet, cela ennuyait le guerrier que les elfes du crépuscule soient réduits en une sorte d'esclavage et perdent toutes leurs traditions.

Laissant à son ami un bref temps de réflexion, Therion alla ramasser le coffret de Talanir. Celui-ci s'était ouvert et quelques pièces s'étaient répandues sur le sol. Il les ramassa, referma le coffret.

"Tiens, je crois que ça ne lui servira plus..." dit-il en tendant le coffret à son ami.

"Entendu. Je suppose que tu ne veux pas que nous quittions Silverleaves tant que les humains auront la mainmise sur les almaâris ?

-Je ne sais pas vraiment si c'est le cas, mais en tout cas les Alamir fricotent avec des gens mal intentionnés. Et j'aimerai effectivement découvrir ce qu'il se déroule dans ces bois et pourquoi tant d'armes de sièges ont été vues sur leur territoire."

Eldar ne pris pas la peine de demander à son ami s'il était d'accord pour l'accompagner une fois de plus. La satisfaction et la hâte d'en découdre à nouveau avec une ribambelle d'elfes se lisaient sur son visage, en partie caché par son heaume.

Therion tourna les talons et se baissa pour ramasser quelques pièces, à même le sol. Il tendit ensuite un coffret à l'almaari.

"Tiens, je crois que ça ne lui servira plus..."

Étonné par son gain surprise, le dernier des Sanaril ouvrit l'objet. Et manqua de s'étouffer. Son regard alla du contenu du coffre vers son compagnon pour revenir vers ce premier. Un véritable trésor leur tendait les bras.

"A vue de nez, il y a plusieurs milliers de noblons là dedans... Et ce n'est pas léger ! Tu compte tout emporter ?"

"A vue de nez, il y a plusieurs milliers de noblons là dedans... Et ce n'est pas léger ! Tu compte tout emporter ?"

Therion sourit.

"J'allais y venir... le maître d'armes, je pense qu'un peu de cet argent pourrait lui faciliter un peu la vie. Je me doute qu'ils doivent vivre en autarcie, mais sait-on jamais..."

Ainsi donc, leur odyssée dans les bois de Silverleaves n'était qu'à son début. Le berserker était content que son ami veuille poursuivre leur route à l'intérieur de ces sombres contrées.

Mais à qui Therion pourrait-il raconter ses trépidantes aventures ? Il n'avait pas d'enfant, ni de femme. Le seul point d'attache qu'il lui restait était la forge de son père... Néanmoins, cette question disparut de l'esprit de Therion aussi vite qu'elle y était apparue. De toute façon, il aurait fait un piètre ménestrel.

Le guerrier se surprit à rire tout seul, et reprit bien vite son sérieux. Le temps n'était pas à la rigolade, ils devaient faire vite. Quelque chose d'étrange se tramait chez les almaâris, et Therion se doutait bien qu'il serait l'un de ceux qui tireraient ça au clair.

[Qu'il est généreux ce petit ! C'est pas Lucius qui aurait fait ça Razz

]

Eldar trouva la proposition de son ami parfaite. Ils piocheraient chacun quelques noblons afin de subvenir à leurs besoins divers, notamment achat et réparation d'équipement, et feraient don du reste aux almaari qui les avaient aidés.

Les elfes vivaient en relative autarcie, mais l'assassin savait par expérience que certaines tribus envoyaient des émissaires auprès des marchands itinérants en bordure de forêt, afin de faire du commerce. Ces pécules leurs seraient d'une grande aide, alors qu'Eorni désirait agrandir son école.

"J'aime ton idée. Remplissons tout deux nos bourses pour ne pas avoir à dormir dans la rue lorsque nous retournerons auprès de la civilisation humaine. Je suis certain que ces soldats sauront faire bon usage de ce cadeau."

Après un sourire, Eldar donna à son tour une tape sur l'épaule de son compagnon de voyage.

Se retournant vers son frère, il s'approcha du cadavre. Déchirant le haillon du mort, il pansa la plaie béante dans son cou afin de ne pas se tâcher lorsqu'il le porterait. Ce geste accompli, il attrapa bras inanimé de sa main gauche et le passa derrière sa nuque. De sa main droite, il agrippa le Sanaril décédé et se redressa.

"Il est temps pour moi de l'enterrer et de l'oublier."

Se faisant, l'almaari marcha en silence vers la sortie de la grotte.

"Il est temps pour moi de l'enterrer et de l'oublier.

- N'oublie pas ton passé, mon ami, c'est lui qui t'as permis d'être ce que tu es devenu aujourd'hui." dit Therion sombrement, suivant Eldar.

Therion prit quelques noblons et les fourra dans sa bourse, qui fut alourdie de manière significative.
Une fois sortis de la grotte, il n'eut pas vraiment de mal à trouver la maître d'armes de l'école almaâri.
Eorni était là, semblant donner quelques ordres à ses soldats, qui s'exécutèrent rapidement.

"On aura fini par se revoir, finalement."dit le guerrier en guise de salut, un sourire mi-figue mi-raisin fiché sur ses lèvres.

Therion tendit le coffret devant le maître d'armes.

"Tenez, c'est pour vous. Vous pourrez agrandir votre école et faire perdurer votre savoir." ajouta-t'il rapidement, intimant l'elfe d'un signe de la tête à se saisir du coffre qui contenait les noblons.

L'almaari sembla surpris. Il pris le coffret dans ses bras, un peu ébranlé par son poid, et l'ouvrit. Ce qu'il vit le fît presque tomber à la renverse. Il regarda fixement les pièces pendant un instant puis releva les yeux pour regarder Therion.

"Je ne peux pas accepter! Vous en avez plus besoin que nous et de toute façon, bientôt, l'école sera en ruine."

Puis, sans ajouter un mot, il se replongea dans la contemplation de sa fortune.

Alors que le maître d'armes, voulant manifestement refuser le don de Therion, se replongeait dans l'observation du contenu du coffret, le berserker en profita pour faire demi-tour sans un bruit, ne cachant pas son sourire.

Il inspecta les alentours à la recherche d'Eldar, puis finit par le retrouver.

Silencieux, Therion l'observait s'atteler à la dure tâche de la mise en terre de Talanir. L'almaâri affichait un masque impassible, mais au fond, le guerrier pensait qu'Eldar faisait son deuil, et cachait peut-être un certain regret.

*Tu as du lui ôter la vie... mais à l'inverse, ton geste a peut-être sauvé des centaines de personnes mon ami.

Ainsi, Therion s'assit, dos à une paroi rocheuse, sa claymore en travers des jambes. Il ferma les yeux en attendant que son ami finisse d'enterrer son frère, et repensa à son village natal.

Des éclairs fugaces de son enfance faisaient leur apparition dans son esprit... il se revoyait en train de faire des passes d'armes, jouer avec les autres enfants, regarder les dragons voler dans le ciel, son père au visage rougeaud travailler à la forge...

Ces quelques souvenirs lui laissèrent un goût amer dans la bouche, lui rappelant qu'il ne connaîtrait jamais celle qui l'avait mis au monde.

*Ce n'est pas le moment de te laisser aller mon gars, t'as encore du pain sur la planche...* tenta-t'il de se convaincre... mais en son for intérieur, le fait de ne pas se souvenir de sa génitrice le torturait...

[Et toi, veux-tu mon pied au cul ? Razz

]

Sorti de la grotte, Eldar avait sollicité deux almaaris afin de l'aider à mettre en terre la dépouille de son frère. Tous trois creusèrent une tombe suffisamment profonde pour que le défunt puisse reposer en paix. L'assassin fit glisser le cadavre sans ménagement dans la fosse et se tint là, fixant le fond terreux. Il remercia d'un signe de tête ceux qui l'avaient aidé, ne bougeant pas.

Il regarda autour de lui. Dans son dos, son ami humain attendait patiemment que l'enterrement fusse terminé.

Cette vision arracha un sourire à l'elfe noir. Voir ainsi son camarade -les yeux clos et si sage, lui qui était capable d'embrocher plusieurs ennemis du bout de sa claymore- lui donna du baume au cœur.

Mais l'heure n'était plus à l'interrogation personnelle ou la tergiversation.

Se dépêchant de reboucher le trou, Eldar planta l'épée d'un Alamir tombé au combat dans le sol, en guise de pierre tombale.

"Toi qui as toujours vécu par la pointe de l'épée..."

Se détournant du cimetière improvisé, il rejoignit Therion.

"Alors camarade, es tu près à lever le camp ?"

Therion ouvrit de nouveau les yeux. Son ami avait terminé sa tâche et l'avait tiré - avec une douceur imperceptible - de sa rêverie.

"Alors camarade, es tu près à lever le camp ?

- Oui, allons-y."

Le guerrier se leva, tenant le fourreau de Nibel. Il s'écarta un peu de la formation rocheuse, et remit son baudrier en faisant des mouvements amples. Il tira ensuite sa claymore au clair, observa la lame un instant, et, l'air satisfait, la remit dans le fourreau. Il retira son heaume, l'accrocha à sa ceinture à l'aide d'une petite cordelette et s'ébouriffa les cheveux.

Alors qu'il allait se mettre en marche, son estomac poussa un gargouillis sonore.

"Ca te dis de casser la croûte avant de partir ?" suggéra le guerrier avec un sourire qui découvrait toutes ses dents et qui suggérait la faim qui le dévorait.

[Et aller couler un bronze aussi ? Very Happy

]

Alors que les deux compères se mettaient à marcher, un bruit sourd retentit.

Eldar, un sourire moqueur en coin affiché sur le visage, se retourna lentement vers son ami humain.

"Ca te dis de casser la croûte avant de partir ?

-Pour sur, camarade. Ces quelques heures d'inconscience m'ont creusé ! Nous n'avons qu'à accompagner les guerriers jusqu'à leur village."

Cherchant du regard le maître d'arme, il se dirigea vers lui une fois qu'il l'eu repéré, en train de sortir de la grotte, coffre au trésor sous le bras.

"Merci encore à toi de nous avoir aidé avec ces satanés Alamir. Pourrions nous te demander une dernière faveur ? Nous mourrons tous deux de faim et n'avons plus de vivre. Serait-il possible de faire quelque commerce ?"

Le maitre d'arme éclata de rire à la proposition d'Eldar. Il avait toujours le coffre dans la main et répéta en continuant de rire :

"Du commerce? Avec ça, vous avez déjà acheté tout ce que nous avions! Vous êtes chez nous comme chez vous! Venez! Nous fêterons tout ça dignement, puisque demain nous célébrerons sans doutes plus de funérailles que de victoire!"

[Désolé, c'est court, l'inspiration me manque, les transitions comme ça c'est rarement évident ]

Les deux amis passèrent alors la soirée à ripailler pour célébrer la victoire sur les Alamir de cette région de la forêt. Therion, la panse bien remplie, prit un bain et se rasa. Il alla ensuite dormir à la belle étoile - façon de parler... il était difficile de voir le ciel sous les épaisses frondaisons de Silverleaves - sur un lit de fortune.

Il s'éveilla le lendemain en pleine forme, prêt à continuer ce voyage. Il salua chaleureusement Eorni pour son hospitalité, et à l'extérieur de l'école, attendit Eldar avant de se mettre en route.

Alors que l'elfe le rejoignait, Therion le hêla.

"Salut l'ami, tu sais par où nous devons nous diriger ? J'ai oublié de demander à notre hôte la direction à prendre..."

» Un, deux, trois, nous allons aux bois! [Terminé]
» Pépère dans les bois [ TERMINÉ ]
» Traquons-les dans les bois, pendant qu'les soldats sont là... [Terminé]
» Front de Lutte contre les incrustations dans les RP... (ouai, j'poste plein de sujets dans la taverne et j'vous emmerde :P)
» Fourberies et gueule de bois [Terminé]