Un blonde et une brune... [Terminé]

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'd10' : 9

Or ce qui devait arriver arriva. Lucius coupa d'abord sans problème deux morceaux plus ou moins égaux de la belle viande mais, alors qu'il se déchaînait pour faire la dernière entaille, son doigt ripa et il se coupa légèrement le bout de l'index droit.

"Oh bordel de putain de CHIASSE!!!"

Par réflexe, et trop ivre pour se rappeler qu'il avait une blessure plus sérieuse, il tenta de se relever de colère et fût rappeler au sol par les terribles coups qu'il avait encaissé plus tôt ce jour là. Dépité et écumant, il se rappuya presque aussi tôt sur son tronc et, un peu gêné, pesta plus poliment en regardant ailleurs.

"Malpeste... Je... Je n'aurais pas dû boire autant..."

Puis, afin de ne pas attendre plus longtemps car il lui tardait de dormir, il attrapa brusquement sa part de viande et commença à la déchirer avec les dents pour en savourer le goût. Quelle saveur! Quelle douceur au contact de la langue! Depuis combien de temps n'avait il pas mangé de la viande rouge? Certe celle-ci ne goûtait pas comme une viande de premier choix, mais elle se laissait manger sans trop courir. Il se demanda combien Llyk et Aramis avait pû dépenser pour cette viande, les cours étaient assez élevés, ces dernier temps... Il ne leur demanda pas. Il avait honte de son infirmité temporaire et d'être un alcoolique notoire et voulait juste dormir.

Llyk releva un sourcil amusé quand Lucius se coupa le doigt. Ce n'était qu'une petite coupure, mais il en faisait tout un plat. L'estomac de l'acrobate commença à gronder. Elle se tapota le ventre et saisit sa part, et mordit dedans sans plus attendre.

C'était délicieux. Elle n'avait jamais mangé une chose aussi bonne. Elle machait donc lentement, pour profiter un maximum du goût exquis qui se répendait dans sa bouche.

- Profitez-en bien, ce sont les seuls morceaux de viande fraiche que nous avons là. Tout le reste est séché, c'est mieux pour le voyage.

D’un geste fort maladroit, Pierre saisit la gnaule. Pierre pensait toujours qu’une partie de lui contrôlait ses actions, que bien qu’il ne voyait plus très clair que ses gestes étaient maladroits et qu’il empestait l’alcool, il était assez sobre pour avoir les idées claires, ce qui n’allait sans doute pas durer. Il vit son ami couper les steaks mais ne sut réaliser la gravité de la blessure. Il ne fit pas le lien entre les cris de Lucius et le fait qu’il se soit couper. Cela ne l’inquiétait pas le moins du monde et il jugea plus important de se resservir une p’tite rincette. Il but au goulot, sans préter plus attention à ses amis.

[ D’après vous, on aurait fini la bouteille ? ]

Les yeux de Lucius c'étaient fermés et il était à présent presque complètement hermétique à la situation extérieure. Il était à présent seul dans une petite pièce vide aux murs nus, face à un vieux miroir doré. Dans ce miroir, Lucius pouvait se voir. Il y était cependant indéniablement plus vieux, d'une vingtaine, voir d'une trentaine d'année. Ses cheveux noirs étaient parsemés de cheveux blancs et gris, sa peau commençait à se rider, et son regard avait cette expression de sagesse et de résignation que l'on retrouve dans les yeux des hommes mûrs. Cet homme, qui, semble il, devait être Lucius, était richement vêtu, plutôt propre (ce qui était rare pour le nécromancien) et portait une épée au métal noirâtre très beau mais un peu inquiétant.

Le jeune nécromancien regardait son aîné avec une surprise non dissimulée. Les yeux équarquillés, il fixait le miroir avec un émerveillement mêlé à de l’inquiétude. Notamment quand l'homme parla d'une voix grave.

"Est tu satisfait, Lucius? Depuis combien de temps n'as tu pas travaillé? Tu n'es qu'un voleur, la honte des Mortis, un mage médiocre, qui fréquente des être aussi minables que des elfes et des prostituées de bas étage! Si au moins tu avais réussi comme nécromancien, tu n'aurais été qu'une canaille, mais au moins tu aurait été une canaille puissante!"

Lucius se sentit terriblement triste et affectés par ces mots. Pour une raison qui lui était inconnue, il ressentait un profond respect pour cet homme et avait le sentiment qu'il était ce qu'il aurait dû devenir. Il baissa les yeux comme un enfant qui se fait gronder.

"Tu fuit. Tu va te cacher chez les elfes en attendant de mourir de quelque maladie vénérienne ou noyé dans tes propres déjections. Déchet humain. Tu peux encore changer ton destin. Arrête de suivre ces imbéciles, mènent les. Rend les dignes d'être tes sous fifres, et va à Vrükaäl. Là bas, tu cherchera, et tu trouvera. Tu deviendra fort en faisant les bons choix et tu deviendra quelqu'un. Tu pourra alors venger ta famille et lui redonner ses lettres de noblesse. C'est seulement à ce prix que tu pourra devenir digne de vivre, Lucius Mortis. Au prix de ta damnation."

L'homme disparut alors et le miroir commença à montrer des images comme un tableau dont les images bougeraient. Il montrait une forêt. Lucius était dans ce décor. Il marchait dans les buissons, et, en écartant les branches d'un arbre qui lui barrait la route, il découvrit un spectacle horrible. Des elfes aux dents aiguisées et aux yeux maléfiques étaient entrain de pendre un homme au dessus des flammes. Cet homme, c'était Lucius.

Puis il vit Llyk, Pierre et Aramis, près du feu. Ils étaient morts, égorgés, et dans la terre, près d'eux, était plantée l'épée que Lucius avait vu peu avant dans le miroir. Elle était couverte de sang.

Puis il vit des cadavres marchants, de l'or, du vin, des femmes nues courant en riant, et tout ça disparaissait à nouveau pour montrer un château aux pierres noires et aux tours immenses. Tout cela dura jusqu'au réveil de Lucius. Toutes ces images d'horreur.

La nuit d'aramis fut assez longue, il n'avait pas dormis car il montait la garde pour ses compagnons. La seule chose qui venait troubler le silence de la nuit était les animaux, l'eau de la rivière et le nécromancien en plein cauchemar qui décida d'aller pleurer plus loin en se réveillant. Mais l'elfe ne quitta pas son perchoir, sa tâche était plus importante que d'aller parler à l'humain, un cauchemar ca passe, Aramis en sait quelque chose. Bref, après plusieurs heure, le soleil décida de finalement se lever, il fallait que tout soi prêt pour le départ var rester ici plus longtemps serait dangereux, il alla donc voir les chevaux, desserra leurs liens et les emmena boire à la rivière. Ils devaient être frais et dispo en cas de fuite, donc il fallait les faire boire.

Cela fait, il les rattacha doucement à l'arbre, leurs donna une pomme à chacun et alla retourna au feu de camps qui n'étais plus que de petites braises, c'était cependant suffisant pour que la mage puisse refaire un feu correct en mettant de petites brindilles sèches. Il fallait à présent attendre que ses amis reviennent.

Après avoir mangé, Llyk s'était aussitôt endormie. Elle n'avait pas rêvé, ni cauchemardé. Trop d'alcool dans le sang, la tête trop imbibée de liqueur pour s'évader. Elle dormit comme une pierre, allongée à même le sol.

Les rayons du soleil la réveillèrent peu à peu. Elle releva légèrement la tête et cligna des yeux.

CLANG !

La lumière du soleil semblait si aveuglante... Ses battements de coeur résonnaient dans sa tête...
Elle s'assit en tailleur lentement. Elle eut l'impression d'avoir fait 1000 tours de tourniquet.

- Putain de gueule de bois...

L'acrobate se releva lentement. Lucius avait disparu. Elle commença à marcher en direction de la rivière en se tenant la tête à deux mains.

- A... Aramis ? Lucius ?

Pierre se réveilla quelques heures après. Il ne comprit pas que le jour était levé et, l'alcool aidant, il pensait encore rêver. Suppurant l’alcool, il se leva et ouvrit les yeux. Quelques secondes passèrent et il réalisa ce qu'il se passait.

* Bordel déjà le matin. On sont les autres pécores ?! Je ne me souviens de rien. Qu'est ce que je fais dans la hutte. *

Pierre sortit de la hutte, l'aire hagard, commença à marcher droit devant lui, trop saoul pour se rappeler où devaient être les autres. Ill marchait au hasard, s’enfonçant peu à peu dans la forêt. Peu à peu, Pierre dégrisait.

" Hého !! Y-a quelqu'un ??? Lucius ?"

Pierre trouva Lucius non loin du bivouac, étendu au sol, visiblement endormis et bavant légèrement. Après s'être réveillé de son cauchemar, il était allé se laver dans la rivière, grelottant plus de peur que de froid. Ces visions d'horreur l'avait vraiment secoué, bien sûr, mais au delà, c'était bien sûr de sa propre nature que Lucius avait peur. Il savait très bien que toutes ces choses, il pouvait les causer quand il utilisait sa magie, mais d'un autre coté, il savait qu'il ne ferais rien de sa vie si il n'utilisais pas ses pouvoirs. Aramis et Pierre utilisaient leurs pouvoirs à tort et à travers et semblaient bien les maîtriser. Cela faisait longtemps que Lucius ne s'était pas entraîné. Et comment le pourrait il? Sa magie, il le savait, le rendait pour le moins... pragmatique. Il avait tué Lumilevy et Oryll grâce à elle, ou à cause d'elle...

Finalement, pour faire passer ses idées noires, il avait finit la bouteille et était parti se soulager contre un arbre dans la forêt. Cette fois assez ivre pour pouvoir complètement perdre la raison, il pleura un bon moment avant de s'endormir mollement là où l'elfe l'avait trouvé.

Ulderick et ses hommes étaient à une cinquantaine de mètres du bosquet où se trouvaient certainement la bande d'assasins hérétiques. Le coeur du soldat battait fort. Il avançait pas à pas, posant d'abord la pointe des pieds au sol, les yeux rivés vers son objectif.

* Encore quelques dizaines de mètres... *

Mais c'était sans compter que le pauvre soldat Owen se trimballait une dizaine d'hommes plus incompétants les uns que les autres. De vrais boulets. Bruyants. Trop bruyants.
L'un d'entre eux, un petit maigrichon du genre grande gueule marcha dans ce qui semblait être une déjection de cheval. Au lieu de ravaler son dégoût, il trouva plus approprié de se mettre à hurler.

- Putain de meeeeeeerde !!!

Alors que tout le monde semblait réveillé et plus ou moins en forme, (la gueule de bois n'aidait pas forcement) un cri se fit entendre. Les oreilles du sylvain se dressèrent immédiatement, quelqu'un approchait. Il n'y avait pas une seconde à perdre, Aramis donna les rennes des chevaux à l'acrobate en lui disant qu'il revenait et courru vers la lisière du bosquet afin de voir se qu'il s'y passait. En passant, il croisa Pierre et Lucius, ce dernier semblait inconscient, il fallait le ramener au camp pour plus de sécurité. C'est donc en chuchotant qu'il demanda à son confrère à longues oreilles du porter Lucius jusqu’aux chevaux et de se tenir prêt à fuir en cas de besoin. Cela fait, il continua sa route et, quelque secondes plus tard, arriva à son but.

*Par tout les dieux, les humains de mataniels! Ils n'ont pas l'air d'être l'élite de l'élite mais ne prenons pas de risque d'autant plus que mes amis ne sont pas en état de se battre
-Mais toi oui, tu pourrais t'occuper d'eux. Ca serait amusant...
N'y pense même pas, ca serait signer notre arrêt de mort! Non, la fuite est mieux pour le moment. *

Ils étaient encore à 50 mètres environ, cela laissait le temps au groupe de monter à cheval et de fuir. L'elfe fit demi-tour et se dépêcha de revenir au camp. Il aida Pierre à porter Lucius sur les mètres restant pour arriver jusqu'à Llyk et s’adressa à ses amis:

"Les soldats de Mataniels arrivent! On doit partir et vite, ca serait mieux pour nos vies. Ils ne sont pas très nombreux mais nous ne sommes pas en état de nous battre."

Il fallait agir vite car le temps était compté. Le mage lança tout de même un sort de détection de vie pour savoir s'ils étaient en danger immédiat...

[Oui je pars du principe que Pierre porte Lucius vers le camp, ca gène quelqu'un? ]

Pierre avait assez d’alcool dans le sang pour que chacun de ses rots aient pu enivrer un régiment de polonais. Il aida maladroitement son ami bouffeur de salades à porter Lucius, toujours blessé, jusqu’à un cheval. Il fallait faire vite car, les soldats, assez proche n’attendraient pas tranquillement que la compagnie ait le temps de fuir. Pierre se dépêcha d’aller chercher ses affaires, restées dans la hutte, et alla à son tour monter sur un cheval. Il tendit la main à Lucius comme pour l'aider à monter.

[Ananké : Je me permet de modifier ton message pour qu'il corresponde à ce que j'ai prévu pour Lucius, Pierre, si cela te pose un problème, on modifiera le miens ensuite et on remettra celui là à son état d'origine.]

Llyk prit peur. Des soldats de Mataniel ? Ici ?

* MERDE ! *

Llyk se mit à détaler comme un lapin vers les chevaux. Sa vue était trouble et sa tête lui faisait un mal de chien, mais cela lui importait peu pour le moment. L'adrenaline lui avait donné un sacré coup de fouet. Elle attrappa son poignard près du feu en passant et détacha le cheval qui avait encore tous ses équipements. Elle grimpa dessus d'un bond et prit les rennes.

- Aramis, prend ton cheval et guide nous !

Elle n'attendit cependant pas les indications du sylvain et partit au tripe galop dans la forêt, tête baissée.

Lucius c'était réveillé quand Pierre l'avait soulevé de terre. Il ne compris la situation que peu après, quand Aramis l'expliqua à tous. Des hommes de Mataniel étaient là. A une vitesse ahurissante, tous étaient monté à cheval, prêt à partir. Le nécromancien se demanda si il c'était levé longtemps avant lui. Le soleil était déjà haut. Il ne devait pas être très tôt. Il leva les yeux vers la main de son ami "Bobby". Il s'apprêtait à la prendre quand son rêve lui revint à l'esprit. Il les regarda durant une seconde qui lui parut un siècle et regarda le demi-elfe sur son cheval.

"Je... Je ne crois pas, non. Les amis... Je suis blessé et incapable de monter à cheval. Je ne ferais que vous ralentir. De plus... Si nous partons, ils vont nous suivre et ne nous lâcherons pas avant la frontière, et qui vous dit d'ailleurs, si ils connaissent notre itinéraire, qu'ils ne vont pas nous couper la route en passant par quelques raccourcies? Les elfes... Les elfes me pendrons. Je ne suis à ma place nul part sur Urgon. Je ne suis à ma place que dans la poussière, à ruser pour prolonger de quelques jours de plus ma misérable vie. Je vais aujourd'hui ruser pour prolonger nos misérables vie. Partez. Je resterais ici et je vais les retenir en les embrouillant, ce que je sais faire de mieux, héhé! Aramis, donne moi le nom de ton village, et je vous retrouverais là bas d'ici quelque temps. Ne m'attendez pas, je saurais retrouver votre trace."

Il lança un rapide coup d'oeil derrière son épaule. En effet, une petite colonne d'hommes d'armes approchait. Ils n'étaient maintenant plus très loin et allait bientôt voir les fuyards.

"Allez! Dîtes moi ou vous retrouver et partez! Je vais m'occuper d'eux!"

Tout ne se passait pas vraiment comme prévu, Lucius refusait de monter a cheval sous prétexte qu'il n'était pas en état de continuer le voyage sans ralentir. Apres ce monologue touchant Aramis ne savait que faire, cependant son instinct lui disait d'agir vite, Llyk était déjà parti et Pierre était à cheval. L'elfe couru comme un fou vers sa hutte en bois pour récupérer ses affaires, et revenir à son cheval tout cela en quelques secondes. Il y monta et regarda Lucius droit dans les yeux, il n’arriverait pas à le faire changer d'avis, de toute façon il n'en avait pas le temps. Il dit à son ami d'une voix assurée:

"Cherche le village caché d'Yramias, c'est là que nous allons mais demande plutot à me voir au lieu de tenter de trouver cet endroit par toi même. Bonne chance mon ami, prends soin de toi. "

Il jeta un regard à Pierre lui indiquant qu'il fallait partir, une larme au coin de l'œil, il fit partir son cheval au galop. Son regard peint d'un mélange de tristesse et de colère, il avait finalement rattrapé l'humaine. Il prit les devant pour guider ses amis, il regarda Llyk avec un des yeux tristes. Elle comprendrait en voyant l’absence de Lucius. Les 3 chevaux galopaient vers l'horizon, un horizon plus que jamais incertain...

Ulderick entendit des bruits au loin. Des chevaux.

- Merde ! Chargez les gars, choppez moi cette vermine ! ordonna-t-il.

La dizaine d'homme se mit à courrir en beuglant, épée à la main. Owen regarda la scène, consterné. Avec de pareils hommes à ses ordres, il était condamné à rester sous-lieutenant toute sa vie. Enfin bref, il secoua la tête et grimpa sur son cheval qu'il envoya au galop.

Ils avaient bien dormis ici, il y avait les traces d'un feu de camp. Une hutte avait été construite pour la nuit. Il regarda l'horizon. Il voyait vaguement quelques points flou disparaître. Peut-être était-ce les hérétiques, peut-être était son imagination. Quoi qu'il en soit, ils n'étaient plus là et à présent trop loin pour les suivre. Les fuyards avaient dormi, contrairement à ses hommes et lui. Ulderick soupira en levant les yeux au ciel.

* Dieu, si ce n'est trop vous demander, il me faudrait un miracle... *

- M'sieur, m'sieur ! Y a un homme là bas !

Owen baissa les yeux vers la jeune recrue. Son armure était trop grande pour lui, et son casque lui retombait sur les yeux. Il sautillait sur place comme un enfant, pointant une silhouette du doigt.

Il y avait en effet quelqu'un au milieu de la route, à environ 10 mètres. Le sous-lieutenant descendit de son cheval, confia les rennes à la jeune recrue dont il ignorait le nom et s'approcha, tout en sortant son épée de son fourreau.
L'inconnu semblait maigre et chétif.

- On ne bouge plus ! lui-cria Ulderick en marchant.

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