Un blonde et une brune... [Terminé]

Le voyage dura assez longtemps que Pierre en ait marre avant qu'il se finisse. Il pensa continuellement à la santé de Lucius qui ne s'améliorait pas aussi vite qu'il l'eut espérer. Le soir vint peu à peu. Ils durent s’arrêter près d'une rivière pour la nuit. De toute façon, Pierre était exténué et luttait contre le sommeil. Contre toute attente, Lucuis descendit de son cheval sans aide, et alla s'adosser à un arbre. Lucius donna alors ses instructions.

"N'ou... n'oubliez pas d'attacher les chevaux pour pas qu'ils se tirent... Si je ne suis pas en état de me déplacer moi même, ne vous préoccupez pas de moi... je... dormirais sous l'arbre, je ne veux plus bouger... Seigneur Dieu... Il... Il y a à manger? Je... veux pas vous commander mais... j'ai soif, j'ai faim, j'ai froid, et il me faudrait en plus de ça pour être parfaitement heureux... une ca... une catin qui aurait des notion de médecine héhéhé!"

Pierre n'aimait pas sa façon de commander mais ne broncha pas. Le talent d'Aramis permit de disposer en un clin d'oeil d'abri pour passer la nuit.

" "Bobby, Aramis, va falloir trouver une solution pour que celui là ne s'échappe pas !"

Pierre rigolait intérieurement, car il avait là la preuve qu'a Aramis n'aurait pas dût retirer les rennes de son cheval.

" Hé hé, qui c'est qui a retirer les rennes? Je savais bien que c'était de la connerie. Enfin bref, maintenant que c'est fait... T'as qu'à utiliser ta veste pour l'attacher, j'vois pas d'autres solutions si vous voulez pas finir le voyage à pied ! "

Le ricanement et la voix de Lucius étaient rendu rauques par la douleur qu'il ressentait encore. Néanmoins, il ne pût s'empêcher de commenter ce qu'il comprenait de la situation.

"Ahah... Crétins d'elfes... Ils vivent des centaines d'années... sont pédants, haut... hautain avec les humains et pourtant... ils sont pas capable de comprendre pourquoi... pourquoi nous prenons parfois des décisions qui peuvent... sembler... mauvaises! Héhé... Fait comme les hu... mains, Aramis... Apprend de tes erreurs... A présent... tu va devoir voyager sur un cheval sans selle... ni rène... jusqu'à ce qu'on arrive chez les elfes... Enfin... si ton cheval ne s'enfuie pas! Héhé!"

Aramis écouta les paroles de ses amis, mais se vexa quand il entendit les propos du nécromancien. Certes son idée d'enlever la selle n'était pas bonne mais l'humain n'avait pas à le traiter lui et son peuple de crétin. Il ne regarda même pas le grossier personnage mais on pouvait bien voir sur son visage bleu le signe d'un individu peu content. Il regarda l'animal non attaché, enleva sa cape et la passa autour du cou du cheval pour attacher l'autre bout à une branche de l'arbre grâce à un nœud basique mais solide. Il lui donna une autre pomme qu'il fit apparaître.

"Voila il ne partira pas. Maintenant je vais me laver. Je reviens après".

Sa voix était un autre signe du fait qu'il était vexé, il enleva ses habits pour finalement ne garder que sa tunique et alla vers la rivière ou il se mit nu pour finalement plonger dans l'eau.

En marchant il ne put s’empêcher de pester:

"Dras incara? oetra fretio etra dialrez cuma boelitade o pea critulites!!!"

Sur le coup il n'avait pas fait attention au fait que son ami pierre était proche, mais avait il entendu? Il ne pouvait le savoir et s'en moquait.

Il sonda tout de même régulièrement la zone mais les seules trace de vie qu'il repérait étaient de petit animaux dans les buissons et un ou deux petit poisson à quelque mètres de lui mais rien d'autre. La fraicheur de l'eau le détendit, il était bien, il regardait la lune qui se reflétait dans ses yeux. Il commença à chanter une douce chanson dans sa langue natale tout en se lavant, une chanson en l'honneur de la lune mais aussi en l'honneur des martyrs elfes morts entre les mains des humains fanatique. Une chanson qui était aussi une prière, tristesse mélancolie, il y avait un peu des deux...

Llyk laissa Aramis attacher son cheval et le regarda s'en aller vers la rivière d'un pas mécontent. L'acrobate n'arrivait à pas en vouloir à Lucius, ce dernier était blessé et par conséquent il divaguait complètement.

Ne sachant que faire, et après avoir scruté l'horizon des dizaines de fois, Llyk grimpa à l'arbre où le nécromancien était adossé. Elle s'assit à califourchon sur une branche épaisse, face à la lune, et la contempla mollement.

Elle n'avait jamais rien compris à l'astronomie. Une ou deux fois, ses frères et elle avaient réussi à s'infiltrer dans une église où les prêtres donnaient les leçons aux enfants de bonne famille. Ils racontaient des choses qui lui semblaient absurdes. Comme quoi Dieu avait tout créé par sa propre volonté.
Elle se souvint que ses frères y croyaient dur comme fer. Ils y voyaient un sur-homme surpuissant. Llyk, plus sceptique, n'avait cependant pas d'autres thèses sur lesquelles s'appuyer. L'univers, les étoiles, la terre, la vie, la mort... L'acrobate ne savait foutrement pas comment tout ceci s'était organisé au départ, mais elle doutait que ce fusse l'oeuvre d'une seule personne.

Elle regarda par terre, là où Lucius agonisait. Elle ne savait pas si son état s'améliorait ou non.

Pierre écouta ses amis parler. Lucius disait n'importe quoi et avait blessé Aramis. Pierre refusa de s'impliquer plus car reprocher à Lucius se qu'il venait de dire n'améliorerait pas la situation. Il en voulait à Lucius d'avoir été si dur avec Aramis, surtout qu'il était à moitié elfe et ne se considérer pas comme un idiot. Néanmoins, il garda cela pour lui pour éviter que l'unité du groupe ne vole en éclat. Pierre regarda, amusé, Aramis attacher son cheval. Aramis n'avait pas compris que Pierre n'était pas sérieux quand il parlait d'attacher le cheval avec sa veste.Mas qu'importe il regarda Aramis partir énervé.

" "Dras incara? oetra fretio etra dialrez cuma boelitade o pea critulites!!!"

" Bordel il va étouffer son cheval! Bon moi je vais chercher du bois avant que la nuit ne tombe. A tout à l'heure."

Pierre choisit de ne pas envenimer la situation. Pierre ne supportait pas la haine que semblait avoir Aramis pour les humains. Pierre décida d'aller chercher du bois. Il pensait que si quelqu'un pouvait consoler Aramis, c'était Llyk, et qu'elle le ferais si elle le juge utile. Pierre partit donc dans les fourrés pour ramasser du bois du côté d'Aramis, mais sans aller jusqu'à la rivière. Partir tout seul était peut-être un peu risqué, mais il fallait quelqu'un pour rester avec Lucius. Il essaya de trouver des branches tombée à terre mais n'en trouva pas. Non sans difficultés, il monta à un arbre et manqua plusieurs fois de tomber. Une fois en haut, cassa des branches en les tordant. Le bois était plutôt sec, et une fois quelques branches tombée à terre, Pierre sauta de l'arbre. Il se fit mal à la cheville, mais rien de bien grave.

Lucius trouva la vexation d'Aramis ridicule bien que compréhensible. Sans s'en soucier d'avantage, il posa sa tête endolorie par une intense migraine contre le tronc de l'arbre sous lequel il était assit. Fermant les yeux, il pensa. La première chose qui lui vint à l'esprit fût l'image qu'il se faisait des bois de Simëdan. Il les imaginait vers, avec des arbres gigantesques par lesquels perçait doucement la lumière du jour teinté de vert. Que ferait-il si les elfes voulaient le tuer? Avec ses blessures, il ne pourrait fuir. Il pensa un instant à quitter le groupe à la faveur de la nuit pour éviter d'avoir à pénétrer dans les bois, mais encore une fois, ses blessures l'en empêchait. Il ouvrit les yeux. Le cheval d'Aramis était très serré par la cape.

*Pauvre bête... il devrait la détacher, je n'ai pas manqué de me faire occire pour que son orgueil lui fasse torturer un cheval...*

Dans un espoir d'arranger la situation, il regarda dans une des poches de sa cape afin d'y trouver une corde. Celles-ci étaient pleines à ras-bord, il était plus que temps de s'acheter un sac... Sa main caressa le coffret d'or, la douce fourrure qu'il n'avait toujours pas cousue à sa cape couverte de sang, et... une bouteille. Que faisait elle là? Lucius ne se souvenait pas avoir jamais eu un tel objet en sa possession. Néanmoins, il sortie la bouteille de sa poche. Quelle veine : s'était à n'en pas douter vu la couleur du liquide un alcool de mauvaise qualité. Lucius n'avait vraiment aucun souvenir de cette bouteille. L'avait il eu à Taâk'in? Il ne savait plus, mais il savait quoi faire.

Avec ses molaires, Lucius enleva le bouchon de la bouteille et le cracha dans l'herbe à coté de lui, puis il fît passer le goulot sous son nez. Réflexe : sa tête s'éloigna tant l'odeur d'alcool était forte. Il hésita un peu, puis en bût une gorgée. Puis une deuxième. Un troisième. Puis il reposa sa tête contre l'arbre, se reposant un peu, bien décidé à se vider la bouteille dans les 20 minutes qui suivraient.

Après plusieurs minutes de lavage, de chant et de plongeons l'elfe était tout propre, tant mieux car il n'aimait pas se sentir sale. Il sortit de l'eau, laissa son corps sécher quelques minutes, l'air frais le faisait frissonner il aimait sentir la fraîcheur du soir, une habitude tirée de son enfance. Une fois sec, il reprit sa tunique, se rhabilla et s'allongea sur le sol pour regarder les étoiles. Il n'avait jamais étudié la lecture des étoiles, son apprentissage ne contenait pas cette science mais il savait que les dieux parfois se servaient de ce moyen pour communiquer avec les mortels.

*Qu'est ce qui arrive à ce monde? Pourquoi va t'il aussi mal? Pourquoi les humains sont-ils si primaires? Ils nous traitent de tout les noms, nous massacre sous prétexte que nous ne sommes pas comme eux et après ils osent dire que nous les prenons de haut?*

Alors qu'il était en pleine contemplation du ciel étoilé, il vit une météorite passer dans le ciel, on lui a toujours dit de faire un vœu en voyant une étoile filante.

"Je souhaite que ce monde trouve enfin la paix..."

Soudain une profonde tristesse s’empara de lui il resongea à ses amis morts dans Taak'ïn, toutes les filles de l'auberge qu'il n'avait pas pu sauver et les autres horreurs qu'il avait vu depuis le début de son voyage... Ses amis n'étant pas là, il ne retint pas les larmes qui lui vinrent aux yeux. Tout ca c'était trop pour lui, il avait été habitué à la sérénité et la paix de sa forêt depuis sa plus tendre enfance, tant d'aventure d'un coup... Son corps et son esprit n'y étaient pas préparés, et il me ressent. Il est fatigué autant physiquement que moralement, le fait qu'il se soit vexé tout à l'heure en était la preuve. Il fallait vraiment qu'il rentre chez lui rapidement, il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme effréné... C’est à ce moment que la voix froide d’Aramas lui parla à nouveau à croire qu’il n’apparaissait que dans les moments où Aramis n’était pas bien:

*Tu sais que ca serait plus simple pour toi si tu me laissais agir plus souvent ? Tu ne veux pas te salir les mains, mais moi j’adore ca, un bon compromis non ?hahahha*

L’elfe ne réagit même pas, il continuait de pleurer en silence, roulé en boule, tandis que la voix s’en allait…

Llyk en avait assez de contempler la voute céleste. C'était sombre, bleuté, et parsemé de points blancs et de légers nuages. Elle avait tout vu.
Elle descendit doucement sans se faire mal, et sans tomber sur Lucius bien sur. Aramis mettait bien trop de temps à revenir pour une simple toilette, elle commençait à s'inquiéter. Elle alla donc le rejoindre à la rivière.

" Laisse-en pour les copains" dit l'acrobate à l'intention du nécromancien et de sa bouteille d'alcool quand elle passa près de lui.

Llyk continua donc son chemin. Au départ, elle ne vit personne. L'eau était calme, le paysage vide. Elle ne remarqua pas la présence d'Aramis tout de suite. Elle entendit d'abord ses sanglots étouffés.
Elle soupira et s'approcha de lui, resta néanmoins à 5 pas de distance. Elle s'accroupit et le regarda avec peine. De là, elle ne voyait que son dos et les mèches de ses cheveux qui s'égoutaient dans l'herbe.

" Allons allons mon ami... Le mal du pays peut-être ? La dureté de ce monde qui te frappe de plein fouet ? "

L'humaine s'assit en tailleur et regarda le ciel.

" C'est difficile pour tout le monde tu sais. Bizarrement, les rues de Mataniel me manquent. Parfois je me dis que j'aurais mieux fait de continuer à danser dans les rues pour gagner ma vie et soigner mon père malade... Peut-être que je me serais prostituée un de ces jours ; il faut dire que l'acrobatie ne rapporte pas grand chose... On est tous dans le même bateau Aramis, on a tous laissé quelque chose derrière nous : famille, maison, amis, repères, valeurs... On a tous perdu quelque chose en venant ici. C'est douloureux mais c'est ainsi. Alors on prend sur nous, on assume, et on avance. "

Son ton était doux, mais ferme. Elle aussi avait envie de craquer. Mais elle se l'interdisait.

Pierre écouta ces compagnons : il ignora les paroles de Llyk car il avait le regard fixé sur autre chose : Lucius tenait dans ses mains ce que Pierre considérait à cet instant comme le Graal. Il fixait la gnaule avec attention en se demandant comment allait se finir leurs soirées s'ils transportaient de la bière. Puis, il s'interogea sur Aramis. Il devinait les lamentations de l'elfe et les trouva ridicules. Pierre n’appréciait pas cela, un tel manque de courage et de lucidité, et se demanda par quel miracle il pouvait être encore vivant en étant si…elfique (Adjectif qui dans la tête de Pierre était synonime de stupidité et de niaiserie). Le demi-elfe rentra au campement, les bras chargés de branchages. Il les disposa, au milieu des tentes, et attendit le retour d’Aramis.Pierre avait le sentiment qu'Aramis arrêterais rapidement ses jérémiades. Il sentait qu'il l'avait vexé, et il savait que si quelqu'un devait consoler le consoleur de salade, ça ne pouvait pas être lui. Il rejoignit donc Llyk et s'adressa naturellement à elle, qui avait plus d'une fois déjà fait preuve de diplomatie :

"Llyk, tu es la seule qui peux consoler Aramis, tu l'as déjà fait. Peux-tu aller lui toucher quelques mots? Je tiens ) ce que nous restions unis."

Notre héros se demanda quand ces histoires à répétitions cesseraient car il pensait que le plus important état de préserver l'intégrité du groupe. Pour cela, Pierre était prêt à tout. De plus, il considérait ces histoires comme éminemment importantes, car puisqu'ils étaient traqués par les soldats de Mataniel et que mort, ils ne vaudraient plus grand chose, il leur valait mieux rester unis.

[J'avoue me demander si éminemment est bien le mot que Pierre a voulu mettre là]

" C'est difficile pour tout le monde tu sais. Bizarrement, les rues de Mataniel me manquent. Parfois je me dis que j'aurais mieux fait de continuer à danser dans les rues pour gagner ma vie et soigner mon père malade... Peut-être que je me serais prostituée un de ces jours ; il faut dire que l'acrobatie ne rapporte pas grand-chose... On est tous dans le même bateau Aramis, on a tous laissé quelque chose derrière nous : famille, maison, amis, repères, valeurs... On a tous perdu quelque chose en venant ici. C'est douloureux mais c'est ainsi. Alors on prend sur nous, on assume, et on avance. "

"Laisse-moi Llyk, j'ai besoin d'être seul!"

Il se leva et s'éloigna de l'acrobate en courant, pour finalement arriver encore une fois au niveau de la rivière. Il se mit à genou et regarda la lune, il ne savait pas se qui lui arrivait, d'habitude l'humaine pouvait le consoler facilement mais là ca ne marchait pas. En baissant la tête il vit son reflet dans l'eau, enfin plus précisément le reflet de l'autre, celui d'Aramas. Cette fois il ne le chassa pas, il ne tenta pas de l'éviter. Il le regardait avec stupéfaction, comment un être ayant les mêmes caractères physique pouvait ne pas lui ressembler à ce point? Les yeux étaient différents, l'expression, le sourire... Bref pour les confondre il fallait le faire. Le mage bleu parla à son double d'un air blasé même s'il était le seul à pouvoir entendre ses réponses:

"Encore toi? Tu ne sais donc pas se que veut dire être seul?
-Tu ne seras jamais seul tu sais? Je serais toujours là, quelque part en toi. Aux aguets...
-Pour prendre le contrôle? Oh me voilà rassuré...
- Tu sais très bien que c'est moi ta face destructrice, je suis celui de nous 2 qui peut et veut faire du mal. Sans moi tu es aussi fragile qu'un mouton...encore qu’un mouton chargerait pour sa survie. Tu ne pourrais pas te battre même si c'était pour sauver tes amis…
-Je t’écoute, qu'as-tu proposer?"

Et s'engagea ainsi une discussion entre les 2 faces d'un être tourmenté, ils parlèrent de chose que seuls eux pouvaient comprendre et utiliser le moment venu. Si quelqu'un entendait, la seule chose qu'il pourrait comprendre serait que les 2 individus faisaient une sorte d'accord de partage...du corps. Mais les termes de l'accord était connu des seuls concernés, surtout qu’il ne pouvait entendre que les paroles d’Aramis...

Loin de toute ces préoccupation psychologiques à la limite de la pathologie psychiatrique, Lucius était sous son arbre avec son amie de longue date la bouteille. En quelques minutes, celles-ci avait déjà vu son niveau diminuer de moitié. Pierre, Llyk et Aramis étaient plus loin, près de la rivière. Lucius les voyaient mais ne les entendaient pas. Il bu une gorgée. Il réalisa soudain qu'il avait presque oublié ses blessures et se dit que les sylvains n'étaient pas si bon médecins que ça : un alcool fort valait mieux que toutes les magies. Il bu une autre longue gorgée. Il savait qu'il s’ennuierait chez les elfes, pour sûr. Pas question de voler quoi que ce soit, de boire ou de manger plus que de raison. Pas de prostituée chez les elfes. Il regarda Aramis au loin. Celui-ci semblait boire dans la rivière, pendant que Pierre parlait à Llyk. Aramis. Il était naif, doux et pas méfiant pour un sous... Lucius se dit que si toutes les elfettes étaient comme lui, il n'aurait aucun mal à en allonger quelques unes sur un tapis de feuilles humides. Peut être même faire un petit demi-elfe et s'installer là bas. Il l'appellerait Bobby. Il ricana grassement de ce qui lui semblait être d'une absurdité sans nom et bu à nouveau. Y avait il de l'alcool chez les elfes? Il était impossible qu'avec toute la myrte, mûres et autres baies que l'on devait probablement trouver dans ses bois, aucun d'entre eux n'ai jamais fait d'alcool. Peut être même qu'on pouvait y boire comme à Taâk'in... Peu probable, Aramis ne tenait pas l'alcool. Une gorgée de plus.

"La digue LALALA en revenant de Taâk'ineuh! La digue LALALA en revenant de Taâk'ineuh!
De Taâk'in à Port-bleu la digueuh la digueuh, De Taâk'in à Port-bleu, la digue NANANA!"

Lucius chantait cette chanson fort réputé de tout les coupes gorges du continent à tue-tête et d'une voix éraillée sans raison particulière. Il avait envi de chanter. Régulièrement, il s'arrêtait pour boire un coup et reprenait de plus belle. Quand il eut fini sans chanson, il se rendit compte qu'il avait finit la bouteille. Il la lança donc vers ses camarades et se mît à hurler:

"Aramiis!!! Llyyk!! Bobbyy!!! J'en ai encore une!!!!! UN JOUR LA P'TITE ROSA, TRIPOTE MOI LA BARBE AVEC LES DOIIGTS!!!"

Llyk vit rouge quand Aramis lui ordonna de le laisser tranquille.

* Mais... Mais pour qui il se prend ce petit con ?! Je viens ici pour le consoler et l'aider et il m'envoie chier comme une pauvre merde ?! Toi mon gars, compte pas sur moi dans les jours à venir parce que tu seras bien accueillit !*

Aramis s'était déjà bien éloigné mais elle était sûre qu'il entendrait. Elle se releva violemment et tendit le poing en sa direction d'un air provocateur.

- Bouvier d'étron !!! C'est comme ça que tu traites une amie ?! Continue comme ça espèce de salaud, et tu finiras SEUL, PERSONNE ne viendra t'aider quand tu seras dans la merde !! hurla l'acrobate.

Elle donna un violent coup de pied dans une pierre qui se trouvait là et alla retrouver Lucius. Elle s'assit en tailleur en face de lui aussi délicatement qu'un âne mort qui s'écroule au sol.

- Envoie la gnaule mon ami, j'ai bien besoin d'un remontant !

* Et maintenant l'autre est complètement bourré ! Et Aramis ne changera pas d'avis de si tôt. Llyk est énervée aussi, c'est la merde un peu là. Soit ils se calment, soit j'pête un câble. Ouais, en tout cas elle a raison, faut faire tourner la gnaule ! *

" Hey l'éponge à alcool, envoie la bibine ! "

Pierre pensait sérieusement qu'il fallait mieux se dépêcher d'aller manger, il avait faim. Il retourna vers Lucius. Arrivé au camp, il s'assit près du feu. Il fouilla dans les sacs de nourriture pour préparer le repas. Il se fichait de l'état de Lucius, il se calmerait bien tout seul. Il extirpa les steak du sac à nourriture. Et les souleva magiquement en l'air. Il les maintena en l'air quelques centimètres au dessus des flammes. Les quatre steak cuisaient doucement et promettaient un bon repas.

Lucius était content que ses camarades viennent le rejoindre près du feu. Llyk c'était assise directement en face de lui alors que, légèrement plus loin, Pierre faisait la cuisine comme une parfaite petite elfette.

"Bibine? Bibine? J'ai plus rapide que de la bibine, Bobynne! Hahaha!"

Il ouvrit la deuxième bouteille et en avala une première gorgé, interrompant la conversation un court instant.

"Attrape ça Llyk! Vas-y doucement, c'est pas du jus de fruit pour fillette! Héhéhé!"

Puis, pour passer le temps en regardant ses amis s'hydrater la gorge, il décida d'essayer de se lever. Appuyé contre l'arbre, il se redressa avec ses jambes tout en tenant machinalement sa blessure bien que celles-ci lui faisait beaucoup moins mal depuis quelques minutes. Une fois debout, toujours dépendant de son tuteur végétal, il se mit à ricaner sans raison apparente, et tenta un pas. Il chancela. Sa tête tournait, à cause de l'effort peut être, ou à cause d'autre chose... Il hésita quelques pas hasardeux et désorganisés, pencha dangereusement en avant, se redressa, en arrière, se redressa, sur le coté, ne se redressa pas. Il tomba mollement dans l'herbe grasse et loin de s'en plaindre, il ricana de plus belle et ne bougea plus, profitant du spectacle qu'offrait les premières étoiles.

- Bouvier d'étron !!! C'est comme ça que tu traites une amie ?! Continue comme ça espèce de salaud, et tu finiras SEUL, PERSONNE ne viendra t'aider quand tu seras dans la merde !!

Sur le coup, le mage ne fit pas attention à la remarque plus que corsée de l'humaine tellement il était occupé à discuter avec lui-même... Ce n'est qu'après quelques instants qu'il saisit finalement toute la haine qui ressortait de ces paroles. Il est vrai que Llyk n'y était pas allé de main morte, sa réaction était même déplacée car tout se que voulait l'elfe c'était être un peu seul, tout comme elle l'avait déjà demandé elle-même à Taak'in. Aramis n'osait même plus retourner au camps de peur d'affronter la colère de l'acrobate même s'il n'avait objectivement pas grand-chose à craindre d'elle vu que sa magie pouvait la mettre au sol en 2 secondes.

Il ne savait que faire, revenir avec ses amis était hors de question. Il grimpa donc dans un arbre afin d'y passer la nuit, il se cacha dans les feuilles et regardait la plaine afin de voir un éventuel danger, une sorte de garde...

*Ils vont nous faire repérer à crier comme ca autant surveiller la zone...*

Llyk saisit la bouteille, ne prit même pas la peine de renifler l'odeur de l'alcool (de peur d'abîmer ses sinus) et but directement au goulot.
Elle avala deux grandes gorgées et reposa la bouteille au sol. On aurait dit de l'alcool à brûler. Le goût était absolument affreux, et le liquide qui coulait jusqu'à son estomac laissait la sensation délicate d'une chair brûlée à vif. Mais qu'importe, l'acrobate se sentit tout d'un coup bien moins précocupée par ses soucis. Elle avait chaud, elle était bien.

La jeune femme essuya sa bouche du revers de la main, attrapa la bouteille et la tendit à Bobby.

- Imbuvable à souhait !

Puis elle éclata de rire.

"Bibine? Bibine? J'ai plus rapide que de la bibine, Bobynne! Hahaha!"
Pierre éclata de rire devant l’attitude d’un Lucius en piteux état. Pierre n’était pas un grand buveur, il lui arrivait de lamper quelques bières, mais il était loin d’être un alcoolique. Néanmoins, ses amis et lui étaient recherchés et considérés comme de dangereux criminels, et la vie de fugitif travaillait Pierre qui avait certes passé sa vie à vagabonder dans les rues de Taâk’in, mais cette vie le stressait continuellement.

- Imbuvable à souhait !

« Imbuvable ? On se demande qui a acheter la gnaule hé hé ! Regardez-moi l’autre ahurit ! Il est rond comme une queue de pelle ! »

* J’ai une vie de chien, on passe nos journées à crapahuter dans la merde, un verre ou deux ne serait pas de refus. *

Tout en se concentrant sur la cuisson de leur repas qui se poursuivait, Pierre prit la bouteille des mains de Llyk. Par habitude et précautions, il sentit l’odeur de la boisson, ce qui confirma ce que lui avait dit Llyk : c’était de l’alcool fort, bon marché, qui provoquerai sûrement des douleurs à l’estomac, mais qu’importe. Il ne prit pas la peine de boire autrement qu’au goulot. La sensation de chaud vint immédiatement et lui donna l’impression de brûler. Le goût était immonde pour Pierre qui n’avait jamais bu un alcool aussi mauvais. Il se nettoya négligemment la bouche avec sa manche, reposa la bouteille au sol, sans la rendre à Lucius qui se ferait une joie de descendre une seconde bouteille. Il reporta ensuite son attention sur la viande qui cuisait. La viande volait quelques centimètres au-dessus des flammes. Il la cuisit de sorte à ce que l’extérieur soit plus cuit que l’intérieur, comme il était d’usage pour la viande rouge. L’extérieur serait craquant, et il en bavait d’envie.

* Il y a quatre steak hein, et c’est bientôt cuit. Si le bouffeur de salade veut manger avec nous, va falloir qu’il se magne. Têtu comme il est, il va rester dans son coin toute la nuit, mais c’est pas grave, il se calmera. *

Comme un bambin essayant d'attraper un biberon trop loin de lui pour qu'il puisse l'attraper, Lucius essayait désespérément d'attraper la bouteille, hors de sa portée, en donnant de petites impulsions musculaires. Il se fichait de la viande, il voulait juste boire un coup. Il tenta alors de pousser Llyk à l'aider à s'emparer de son précieux breuvage.

"C'est moi qui l'ai acheté et j'estime que j'ai par conséquent droit d'en boire! Milles diables, Llyk, aide donc un pauvre homme!"

Il lança à la jeune acrobate un regard digne du plus malheureux des petits chiens battus.

Llyk regarda Lucius avec le plus grand sérieux pendant 15 bonnes secondes, puis elle explosa de rire. Elle attrapa la bouteille, bu une gorgée en passant, et la donna au Nécromancien.

- Tu devrais faire gaffe quand même, hoqueta-t-elle. T'as déjà bien assez bu !

Pierre ne comprenait pas grand chose à ce qui se passait. Lentement mais sûrement, l'alcool faisait son effet, Pierre voyait encore à peu près net, mais les paroles insipides que s'échangeaient Lucius et Llyk se mélangeaient et finirent par former une musique dans la tête de Pierre, il regardait donc ces deux derniers avec des yeux qui pourraient s'apparenter à ceux d'un bulot cuit. Vexé, Pierre concentra le peu d'attention qu'il lui restait sur la fin de la cuisson des steaks. Enfin, il les déposa magiquement et maladroitement sur une pierre despotiquement désignée comme la nouvelle table.

" Hé hé la tapette est pas là, ça en f'ra plus pour nous ! "

Dans un arbre éloigné de toute cette agitation, un sylvain regardait les 3 individus alcoolisés. C'était comme avec Mélane à Taak'in ils étaient tous saouls à cause de la boisson qu'avait sorti Lucius, ils semblaient heureux et rigolaient bien. Grand bien leurs fasse, ils méritaient bien un peu de détente avec tout ce qui se passe dans le monde depuis plusieurs semaines. Leurs vie n'a sans doute jamais été aussi animée et riche en émotions. Ils pouvaient se détendre, rigoler et manger car du haut de son perchoir, Aramis veillait sur eux, il scrutait attentivement chaque coin et recoin de la zone, la balayait avec sa détection de vie pour y détecter d'éventuels danger. Il n'avait pas son épée mais elle était plus un handicap qu'un réel moyen de défense pour lui car il la maîtrisait assez mal et n'avait pas la moindre chance d'emporter un combat face à un bretteur en usant juste de sa lame.

Les seules raisons pour lesquelles il la gardait était que c'était un accessoire d'apparat autant qu'une bonne lame et qu’il savait qu'au besoin elle saurait se rendre utile.

*Demain soir nous seront à Simedän, j'ai hâte de revoir nos forêts ancestrales.*

Il fit apparaître de nombreux fruits à savoir une pèches juteuse, des baies, une pommes, des raisins... et les mangea afin de rassasier car son petit estomac était vide.

Lucius partagea l'éclat de rire de son amie acrobate et noya à nouveau sa gorge du liquide paradoxalement frais et bouillant. Quand ses lèvres se séparèrent de leurs bien aimé goulot, Lucius redonna la bouteille à Llyk d'un geste désinvolte et s'intéressa au dîner. Le nécromancien ressentait bien sûr beaucoup moins les effets de l'alcool que ses camarades malgré sa faible corpulence. L'expérience était de son coté. Joyeux mais toujours à peu près sain d'esprit, il lança avec appétit :

"Hum... de la viande rouge... Je craint de ne pas en avoir mangé depuis des siècles... Mais tu sais Pierre, je crois que tu devrais moins utiliser ta magie quand tu peux t'en passer... L'utiliser à outrance comme ça t'en rend un peu dépendant, et si quelqu'un nous observait avec des intentions peu amicales, il saurait tout de suite ce que tu sais faire... Bon! Je coupe?!"

Sans attendre de réponse, Lucius tira sa dague pour constater qu'elle était déjà couverte de sang. Il hésita un instant et se résigna.

"Je pense qu'il vaut mieux que quelqu'un d'autre s'en charge ou que l'on ai la gentillesse de bien vouloir laver ma dague à la rivière... Ah, et gardons un steak pour la fillette, si jamais il lui vient l'envi de revenir ce soir, il sera content de voir qu'on ne l'a pas effacé comme un vulgaire traître. Par contre la gnaule... j'pense pas qu'il en veuille de toute façon! Haha!"

Il chercha la bouteille du regard avant de se rappeler qu'il l'avait donné à l'acrobate pour se décharger les mains. Déçu, il repris sa tirade.

"Au fait... au sujet de la viande... Vous en avez beaucoup de la comme ça? Faudra songer à la manger vite..."

Llyk attrapa la bouteille d'un geste ample et dénué de délicatesse. Elle en bu deux gorgées et la reposa près d'elle. Sa vue commençait à se troubler, et elle ne se sentait plus vraiment elle-même. Mais elle s'en souçait peu, après tout, ne plus réfléchir pouvait être très reposant.

Elle écouta Lucius parler. Ses phrases étaient très claires mais longues. Bien trop longues. Viande... couteau... Hein ? Mais de quoi parlait-il au début ? Llyk pouffa. Elle se sentait idiote mais elle se faisait rire elle même.
Puis soudainement, elle secoua la tête et devint sérieuse. Son visage se durcit, bien que ses yeux pouvaient aisément la trahir au vu de leur couleur écarlate.

- Tu... Tu veux un couteau ? dit-elle d'une voix rauque.

Elle laissa un silence de plusieurs secondes et s'écroula sur le dos, explosée de rire. Des spasmes hilares contractaient son abdomen, elle hoquetait comme une folle à lier.
Entre deux rires relativement peu féminins (le rire de l'acrobate était fort et guttural), elle passa sa dague qui était accrochée à sa ceinture au nécromancien, puis se calma.

Un éclair de lucidité lui fit prendre conscience qu'elle était bien saoûle, et qu'il vaudrait mieux arrêter le tord boyaux si elle ne voulait pas ressembler à un cadavre calciné le lendemain matin. Elle reposa donc la bouteille auprès de Lucius.

Pierre n'écouta de la conversation que ce qui le concernait. Ivre de fatigue autant que d'alcool, la chaleur commençait à lui monter à la tête. Sa vision devint trouble, il avait chaud. Bien qu'assit en tailleur, il tanguait de droite à gauche, comme un navire se balançant au gré des vagues, en marmonnant des paroles incompréhensible, et répondit à Lucius à propos de la mana.

" Gné....trop fatigué... envois plutôt la bouteille...ça s'arrose !! "

Pierre explosa de rire. Allongé, ]Pierre écouta Lucius demander un couteau, l'air hagard, puis attendit sa part.

Lucius éclata de rire face à l'attitude de ses amis, avala une grande gorgée d'alcool et tendit la bouteille à Pierre. Il hésitait sérieusement à couper la viande, il était conscient de son état en vérité. Néanmoins, après un bref coup d'oeil à ses deux compagnons de table, il compris qu'il n'avait pas vraiment le choix : il était le moins saoul. Il attrapa donc la dague vigoureusement, stabilisa la viande en la maintenant précautionneusement du bout de deux de ses doigts et planta la lame dans la chaire rouge qui humait bon la chaire grillée.

[Je lance un d10, si je fais 5 ou 9, Lucius se coupe sans grande gravité, sinon, il ne se coupe pas.]

» Un air de liberté [Terminé]
» Entrainement [Terminé]
» Un Air de Nostalgie [Terminé]
» Une Course Dangereuse [Terminé]
» La Rencontre [Terminé]